La Baule+

sé en 2023. La plupart des entreprises ont énormément souffert des prix de l’électricité et l’on a vu les faillites augmenter. Maintenant, le gouvernement s’étonne de la diminution des impôts payés par les entreprises. Concrètement, que demandez-vous au gouvernement ? Nous devons quitter le marché européen de l’électricité pour revenir à un coût bas. Il faut prendre en compte la distribution et le transport, mais chaque producteur doit bénéficier d’un prix qui corresponde réellement au coût. Lorsque le prix est aux alentours de 40 et que l’entreprise doit payer 370, cela n’a rien à voir avec le coût. Tout le monde comprend ce que je dis. Certains bénéficient de l’amortisseur, mais pas d’autres. Pendant ce temps, on change sans arrêt les critères des gens qui bénéficient des amortisseurs, de manière à augmenter le nombre de gens qui n’en bénéficient pas. Dès que l’on peut, on essaie de restreindre le nombre de gens concernés. Quand un boulanger possède deux boulangeries, ce n’est pas un grand groupe, par conséquent il doit avoir droit au tarif préférentiel. Malheureusement, ce n’est plus le cas aujourd’hui. Un certain nombre de gens ont pu bénéficier des amortisseurs, mais aujourd’hui l’État va même plus loin, en demandant le remboursement de ces amortisseurs... Il faut arrêter ce racket ! Ensuite, le gouvernement a obligé les entreprises à signer des contrats à un tarif élevé : elles pourraient signer des contrats à 80 € le mégawatt heure aujourd’hui mais, dans les contrats, il est stipulé que les conditions ne peuvent pas changer, au risque de payer des pénalités qui conduisent à la faillite immédiate. Monsieur Bruno Le Maire est allé au conseil d’administration d’EDF pour dire ce que je viens de vous dire : « Pourriez-vous, comme vous l’avez promis, revoir les contrats qui ont été signés dans des conditions de racket ? » EDF a répondu négativement. Beaucoup d’entreprises continuent de payer un tarif très élevé, alors que les tarifs réels sont quatre fois moins importants. (Suite page 8) la baule+ Avril 2024 | 7 Loïk Le Floch-Prigent : « Nous devons quitter le marché européen de l’électricité pour revenir à un coût bas. »

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