Les travaux de rénovation de la façade du bureau de Poste de Pornichet ont pour objectif de restituer tout l’éclat de ce bâtiment emblématique. Au programme : ravalement des murs, restauration des ferronneries, reprise des maçonneries et remplacement des menuiseries. Ce chantier ambitieux, qui devrait s’achever au premier trimestre 2025, offre l’occasion de se replonger dans l’histoire riche et singulière de ce lieu.
En 1870, alors que les premières cartes postales faisaient leur apparition en France, les vacances en bord de mer allaient populariser ce nouveau moyen de communication. Ces cartes, permettant d’envoyer des nouvelles de manière concise, séduisirent rapidement les visiteurs de Pornichet, une station balnéaire en pleine expansion. Cependant, à cette époque, envoyer ou recevoir un courrier impliquait un détour fastidieux jusqu’à Saint-Nazaire, les moyens de transport étant encore limités.
En 1886, un premier bureau de Poste ouvrit enfin à Pornichet, dans la villa Colombine, voisine de l’Hôtel des Étrangers (aujourd’hui Hôtel Sud Bretagne). Pendant la saison estivale, sept employés y travaillaient : trois guichetiers, trois facteurs et un porteur de dépêches qui reliait Chemoulin, où se trouvait alors le télégraphe. Mais, rapidement, cet espace s’avéra trop exigu, et les files d’attente débordaient souvent sur la rue. Face à l’affluence croissante, le Conseil municipal décida en 1911 de construire un nouveau bâtiment, attenant à l’école située place du Marché. Malheureusement, ce bureau se révéla lui aussi rapidement insuffisant, notamment dans les années 1920, lorsque la population estivale atteignait près de 20 000 habitants.
La municipalité opta alors pour l’aménagement d’un nouveau bureau sur un terrain en bord de mer, autrefois utilisé comme parc à goémon. Ce bâtiment, inauguré en 1929, fut conçu par l’architecte local Émile Erbeau, connu pour son bureau situé dans la villa Le Clos des Buissons, avenue de Mazy. Émile Erbeau donna au bureau de Poste un style résolument balnéaire, agrémenté des armoiries de la ville et d’une statue d’océanide, une nymphe marine se mirant dans l’eau. Cette statue ne manqua pas de faire parler d’elle. Dans la revue La Mouette, un Pornichétin de Saint-Sébastien ironisait : « Non qu’elle soit indécente ou choquante : elle est tout à fait décente pour son époque ! Mais un maillot de bain réglementaire ne lui ferait pas de mal. La vraie question est : que fait-elle là ? Quelle est sa signification ? ».