La Baule+

la baule + L’essentiel de la presqu’île guérandaise ! Mensuel gratuit d’informations - N° 238 - Avril 2024 SOYEZ RESPECTUEUX DE L’ENVIRONNEMENT : NE JETEZ PAS CE JOURNAL SUR LA VOIE PUBLIQUE, EMPORTEZ LA BAULE+ CHEZ VOUS ! Loïk Le Floch - Prigent « Lettre aux autruches et aux tubes digestifs » Pages 18 à 20 Comprendre les enjeux de l’intelligence artificielle Pages 22 à 24 Didier Barbelivien Gicquiaud Paysage : le respect de la nature Page 5 GASTRONOMIE Majo Traiteur : les plats d’un chef de restaurant chez vous ! Page 4 JARDIN My Store 44 : la protection solaire de l’habitat Page 10 MAISON Intérieur Marbre : l’élégance de la pierre naturelle Page 11 MAISON Bodiguel : un fabricant de cuisines sur mesure Page 14 MAISON L’économiste dénonce la civilisation de la peur Pages 16 et 17 Nicolas Vidal Nicolas Bouzou Nos entreprises communiquent Ambiance Bois et Design devient Tendances Outdoor Page 15 EXTÉRIEUR Autour du Bois : le spécialiste des parquets et terrasses en bois Page 21 MAISON Najat Vallaud - Belkacem Entretien avec la présidente de France Terre d’Asile. Pages 12 et 13 Le roi des tubes publie un roman d’amour... Pages 26 à 28 Robert Voyer Nos entreprises communiquent L’installation de nouvelles éoliennes en mer est inutile Pages 6 à 8

la baule+ 2 | Avril 2024 Jusqu’au 30 septembre, les horaires de stationnement payant passent de la basse saison (9 h à 12 h et 14 h à 19 h) au tarif de haute saison avec une heure plus tard le soir, soit de 9 h à 12 h et de 14 h à 20 h. L’amende pour absence de ticket ou pour dépassement d’horaire ne sera plus de 24 €, mais de 35 €. La municipalité souhaite fluidifier le trafic. Elle rappelle que les automobilistes bénéficient de 30 minutes gratuites en voirie et d’une heure gratuite en parking clos. Cependant, la demi-heure gratuite n’est valable qu’une seule fois dans la journée, quel que soit le quartier. La société qui gère le contrôle perçoit un forfait fixe et elle n’est pas rémunérée sur des objectifs C’est une société privée, EFFIA, qui est chargée de traquer les mauvais payeurs. Ainsi, le fameux véhicule LAPI (Lecture automatisée des plaques d’immatriculation) est de retour. Il s’agit d’une Kangoo banalisée, avec quatre caméras sur le toit, qui sillonne aléatoirement les rues de La Baule. La municipalité précise que la société qui gère le contrôle perçoit un forfait fixe et qu’elle n’est pas rémunérée sur des objectifs. Les usagers disposent de dix minutes de délai pour aller chercher un ticket ou entrer leur immatriculation dans l’horodateur. Par ailleurs, les professionnels de santé, les personnes à mobilité réduite disposant d’une carte mobilité inclusion (CMI), ainsi que ceux qui assurent des missions de service à la personne bénéficient de la gratuité dans la commune. Il faut cependant s’inscrire auprès d’EFFIA pour enregistrer l’immatriculation dans la base de données. Raphaël Vanacker, chargé de mission sur les mobilités et déplacements doux pour la ville de La Baule, insiste sur le fait que « le but est d’assurer une rotation des véhicules dans le cœur commerçant de La Baule. Nous voulons adapter les modes de stationnement à la spécificité locale, donc aux évolutions estivales. » Il souligne que les tarifs de stationnement sont plus bas que ceux pratiqués dans la plupart des villes balnéaires de la côte atlantique : « C’était une volonté des commerçants, assurer la rotation des véhicules. » Autre annonce : le parking de longue durée gratuit de la gare nord sera refait après l’été et il deviendra payant. La police municipale peut se concentrer sur ses fonctions Xavier Lequerré, adjoint au maire en charge de la circulation, indique : « Ce véhicule a fait polémique l’été dernier, mais il a fait preuve d’efficacité. Cela nous permet d’avoir une meilleure fiabilité du stationnement. La police municipale peut se concentrer sur ses fonctions, comme s’occuper des personnes et des biens, et nous avons nos ASVP qui travaillent sur le stationnement gênant et les zones bleues. » Il rappelle qu’il existe toujours une possibilité d’abonnement pour les Baulois : « Il y a une augmentation du nombre d’abonnements et le succès est au rendez-vous. Peut-être, l’année dernière, la communication n’était pas suffisante. Cette année, la direction de la communication de la Ville met tout en œuvre pour réussir ce challenge. Il ne faut pas oublier que nous sommes une ville de 18 000 habitants qui passe à 180 000 habitants l’été. Donc, nous devons avoir une très bonne communication. » Stationnement payant : le retour de la voiture LAPI à La Baule Stéphane Burban, conseiller municipal, Xavier Lequerré, adjoint au maire, et Raphaël Vanacker, chargé de mission sur les mobilités et déplacements doux. Les 6, 12 et 13 avril, CapAtlantique La Baule-Guérande Agglo, met de nouveau en place des opérations de collecte des feux de détresse périmés en partenariat avec les gestionnaires de ports de plaisance. Pour la 7e année consécutive, les services l’Agglo organisent une collecte pour que chacun puisse venir déposer gratuitement ses feux à mains, fumigènes et fusées-parachutes dans les 5 ports du territoire : Piriac-sur-Mer, Le Croisic, Camoël, La Turballe et La Baule-Le Pouliguen. Ces déchets potentiellement dangereux sont ensuite transportés vers un site de traitement agréé pour être détruits. Ainsi, depuis 2018, ce sont près de 17 500 unités, soit plus de 5 500 kilos, de fusées qui n’ont pas pollué ni causé d’accident. Samedi 6 avril : 9h00-12h00 Piriacsur-Mer et 14h00-17h00 La Baule – Le Pouliguen Vendredi 12 avril : 14h00-17h00 Arzal (Côté Camoël) Samedi 13 avril : 9h00-12h00 Le Croisic et 14h00-17h00 La Turballe. À noter : ce service gratuit est exclusivement réservé aux particuliers. Collecte des feux de détresse périmés

la baule+ Avril 2024 | 3 Suite aux violentes tempêtes automnales et hivernales qui ont balayé la côte atlantique, plusieurs descentes de plages de la commune de Pornichet avaient été fragilisées. Pour assurer la sécurité de tous les promeneurs et usagers de la plage, l’Agglomération de Saint-Nazaire, en charge de la gestion du sentier du littoral, en concertation avec la Ville, vient de procéder à la suppression des rampes d’accès à la plage de Bonne Source situées au bout des allées Jeanne Lequerre et des Hirondelles. Il en va de même pour l’escalier de Congrigoux situé à Sainte-Marguerite. Jean-Claude Pelleteur, maire de Pornichet, ajoute que « des études sont, également, en cours pour réhabiliter certains des accès actuellement condamnés ». Pornichet : opération de sécurisation des descentes de plage

la baule+ 4 | Avril 2024 Un nouveau traiteur vient d’ouvrir au Pouliguen : Majo Traiteur. Marion et Jonathan se sont lancés le 1er décembre dernier, afin d’être opérationnels pour les fêtes, et les retours ont été extrêmement positifs. Depuis, ils ont eu le temps de développer leur offre, puisque la boutique propose un service de traiteur, mais égaleMajo Traiteur : les plats d’un chef de restaurant chez vous ! ment une épicerie avec des produits locaux et de qualité, ainsi qu’une sélection de vins en accord avec les mets présentés. Notons que tous les plats sont préparés dans l’atelier, qui est séparé du magasin par une baie vitrée, et les clients peuvent voir comment Jonathan travaille, avec de beaux et bons produits, en respectant les normes d’hygiène les plus drastiques. Jonathan est loin d’être un inconnu. Le nom des Deniaud est familier de tous les habitants de la presqu’île, puisqu’ils tenaient l’Auberge de Bréca. Jonathan, le fils, était en cuisine et, après la vente du restaurant par ses parents, il a décidé de se lancer dans une nouvelle aventure avec son épouse Marion. Le couple explique: « Nous avons une boutique traiteur et nous faisons aussi de l’événementiel, comme des mariages, baptêmes, anniversaires, cocktails ou prestations d’entreprises. Nous présentons des plats différents de façon régulière, selon les saisons et les arrivages, et nous développons également une épicerie fine. » Maître restaurateur et classé par le Gault et Millau Jonathan a été labellisé maître restaurateur et classé par le Gault et Millau. Il est aussi disciple d’Escoffier, une association internationale pour la transmission et l’évolution de la cuisine, initiée par Auguste Escoffier, ce qui signifie un engagement clair dans la défense du bon produit et dans la transmission du savoir-faire. Marion et Jonathan ont bien compris les différences entre la restauration classique et la vente à emporter. Rien n’est laissé au hasard, les plats sont justement préparés en fonction de ce paramètre, et c’est aussi faire preuve d’innovation pour un chef que s’adapter à cette tendance. On mesure immédiatement l’énorme différence avec le traiteur industriel Majo Traiteur est une très belle boutique, avec d’excellents produits, et tous les plats sont évidemment faits maison. On mesure immédiatement l’énorme différence avec le traiteur industriel, on est dans un autre monde et même les palais moins avertis peuvent découvrir ce que signifie qualité. Jonathan, qui était un chef reconnu, s’adapte ainsi aux tendances du moment. Les gens sortent moins, reçoivent davantage chez eux et Majo Traiteur permet ainsi d’importer la qualité du bon restaurant chez soi. Majo Traiteur, 18, boulevard de l’Atlantique au Pouliguen. Tél. 02 40 62 14 35 ou 07 89 51 45 79. Le Pouliguen lance son premier budget participatif. Le maire, Norbert Samama, explique les raisons qui ont incité son équipe municipale à porter cette initiative : « Il s’agit par la mise à disposition du budget et des ressources humaines communales d’inciter nos concitoyens à leur donner envie de s’investir pour leur commune, de mieux faire comprendre le fonctionnement de la mairie, d’allier démocratie directe et démocratie représentative». 30 000 euros seront dédiés à la réalisation de ce budget participatif. La première étape consiste à imaginer un projet. Une seule condition est à remplir : avoir 15 ans minimum. Cette phase s’achèvera vendredi 19 avril. Une fois les idées enregistrées, elles seront étudiées par un comité de suivi. Parmi les critères de recevabilité, on notera les suivants : correspondre à un intérêt général local; être accessible à tous de manière gratuite ; être compatible avec les projets en cours ; ne pas porter sur l’entretien normal et régulier de l’espace public ; ne pas générer de conflit d’intérêts. Du 8 au 23 juin 2024, chacun sera invité à voter en ligne sur la plateforme dédiée, accessible depuis le site www.lepouliguen.fr. Le Pouliguen lance son premier budget participatif

la baule+ Avril 2024 | 5 La réputation historique de Gicquiaud Paysage porte surtout sur l’entretien de jardins et l’abattage, mais, depuis quelques années, l’aménagement de jardins représente une part croissante de l’activité de l’entreprise. Yves Gicquiaud revient sur l’histoire de cette structure familiale : «Mon père a créé l’entreprise en 1982. Il était axé sur l’entretien, l’élagage et l’abattage d’arbres. Cela fait 20 ans que je travaille dans l’entreprise, parce que mon rêve d’enfant était d’être bûcheron. Nous avons développé l’aménagement de jardins au fil Gicquiaud Paysage : l’aménagement de jardins dans le respect de la nature la presqu’île, car on a appris à tenir compte de notre terre et de notre climat. » Les gens veulent de moins en moins de contraintes Yves Gicquiaud est connu et apprécié pour sa franchise : « Je dis toujours les choses. Je vais à l’essentiel. Je ne veux pas vendre du rêve car ma satisfaction, c’est que le client soit content et qu’il en ait pour son argent ! Je n’hésite pas à dire que l’on ne peut pas utiliser telle ou telle plante, parce que cela ne poussera pas. » Il veille aussi à s’adapter aux désirs de ses clients et à leur mode de vie : « On ne va pas concevoir le jardin de la même manière s’il s’agit d’une résidence secondaire ou permanente, ou si les gens aiment jardiner ou non… » Dans les tendances, il observe une demande pour qu’un minimum d’entretien soit requis dans le jardin : «Les gens veulent de moins en moins de contraintes. » Développement de l’activité terrasses en bois Un jardin qui respecte la nature, la terre et le climat, tout en travaillant sur l’élégance de l’aménagement, c’est le style Gicquiaud. L’entreprise annonce le développement de l’activité terrasses en bois : des années et nos clients sont contents. On est davantage dans l’artistique et le profil des salariés est aussi différent, avec un architecte paysager. Je suis entouré de 6 professionnels qui font de l’aménagement de jardins à plein temps, sur une équipe de 17 personnes. » Il est important que le jardin vive Yves Gicquiaud défend son approche visant à conserver l’esprit naturel du jardin : «Je n’aime pas les jardins cimetières ! Un jardin, c’est un site naturel qui évolue tout au long de l’année, avec des couleurs différentes et de la floraison. Actuellement, certains font des jardins trop minéralisés et trop figés, qui ne bougent pas malgré l’évolution des saisons, alors qu’il est important que le jardin vive ». Ce style Gicquiaud se traduit par exemple par l’usage de matériaux traditionnels adaptés et qui tiennent dans le temps: « Parfois, certains ont voulu utiliser des matériaux non appropriés à la terre ou au climat de notre région et cela n’a pas marché. Ce n’est pas un hasard si, depuis des générations, on utilise tel ou tel type de matériau sur «Auparavant, cette partie était sous-traitée. Mais maintenant nous le faisons directement, puisque nous avons recruté un poseur très expérimenté. » Gicquiaud Paysage travaille sur tous les terrains, petits ou grands, en intégrant le fait que notre façon de vivre a évolué. On vit davantage à l’extérieur et un bel aménagement de jardin permet aussi d’apporter une touche de modernisme. Gicquiaud Paysage, 8, rue de la Pierre à Guérande. Tél. 02 40 62 00 35 ou 06 86 00 32 14. Courriel : g i c q u i a u d - p a y s a g e@ orange.fr Réfection complète, sur la place de la gare de La Baule, par l’équipe de Gicquiaud Paysage : arrache des anciens végétaux, replantation, arrosage et paillis en fibre de peuplier. La saison 2024 commence au Château de Ranrouët et elle s’étalera jusqu’au 3 novembre 2024. Pascale Chevalier, responsable du site, rappelle que « cette imposante forteresse à ciel ouvert est un véritable écrin de verdure où se déroulent de nombreuses visites et rendez-vous culturels. Toute l’année, le Château de Ranrouët propose des formules de visites pour tous les goûts et des sorties en famille.» Rappelons que le château, basé sur la commune d’Herbignac, est la propriété du département de Loire-Atlantique et il est valorisé par CapAtlantique La Baule-Guérande Agglo. Des événements animeront le château jusqu’à l’automne : concerts, soirées théâtre, soirées astronomie… Le Marché de Potiers reviendra également pour sa 23e édition, ainsi que le campement médiéval. Deux nouveaux évènements s’ajoutent cette année à la programmation : une séance de cinéma en plein air et une enquête à mener entre amis ou en famille baptisée « Les mystères du patrimoine ». Réouverture du Château de Ranrouët

Loïk Le Floch-Prigent : « Il faut arrêter le programme d’éoliennes en mer en France. » Loïk Le Floch-Prigent est ingénieur et il a été à la tête des plus grandes entreprises françaises. Ancien militant socialiste et proche de François Mitterrand pendant vingt ans, ce polytechnicien a notamment été PDG de Rhône-Poulenc, président de la SNCF, président de Gaz de France et PDG d’Elf Aquitaine. Il réagit au projet du gouvernement d’étendre le parc éolien en mer de Saint-Nazaire avec le quasi-doublement de la surface actuelle. Énergie ► L’ingénieur et ancien capitaine d’industrie affirme que l’installation de nouvelles éoliennes en mer est inutile La Baule+ : Le conflit entre l’Ukraine et la Russie est-il responsable de la hausse des prix de l’énergie ? Ou cette augmentation estelle imputable à notre objectif passé de moins dépendre du nucléaire? Cet hiver, contrairement à celui de 20222023, la tension semblait moindre : quelle est votre analyse ? Loïk Le Floch-Prigent: Il y a différents sujets. D’abord, il y a une volonté d’un certain nombre de pays de multiplier les installations d’énergies renouvelables, à savoir les éoliennes et le solaire. Ces énergies ont la caractéristique d’être intermittentes en ce qui concerne le solaire, et intermittentes et aléatoires en ce qui concerne les éoliennes. Aussi, elles ne peuvent donner de l’énergie que dans la mesure où le consommateur accepte cette intermittence et il faut aussi que cette énergie soit complétée à hauteur de 75 % par de l’énergie fossile, essentiellement le gaz et le charbon. Il y a eu en conséquence une augmentation du prix du gaz au cours de ces cinq dernières années et cela n’avait rien à voir avec le conflit entre la Russie et l’Ukraine. Lorsque le conflit a éclaté, le prix du gaz avait déjà augmenté, conduisant à une augmentation du prix de l’électricité. En France, l’électricité avait un prix correspondant à un coût bas, d’autant que nous complétons cette électricité beaucoup plus par de l’hydraulique que par autre chose. Donc, nous avions un parc qui pouvait donner 75 % d’électricité d’origine nucléaire et 12 % d’énergie d’origine hydraulique. Les pics de consommation venaient de centrales thermiques, à savoir charbon, gaz et fioul. Voilà quelle était la situation au moment du début du conflit entre la Russie et l’Ukraine. Les pays européens ont demandé des sanctions contre la Russie, mais l’Allemagne, qui a énormément d’énergie éolienne, est tributaire du prix du gaz au point que si jamais le gaz augmente de manière importante, le prix de l’électricité augmente aussi de façon très importante. En 2010, la France a accepté, pour des raisons de politique communautaire, qu’une partie de son électricité nucléaire soit vendue à des fournisseurs qui ne produisent rien, qui ne distribuent rien et qui ne transportent rien. Ils ont pris une partie du marché avec une énergie qu’ils ne produisent pas. Tout cela a conduit à l’élaboration d’un marché complètement artificiel, le marché européen de l’électricité, puisque les véritables coûts de l’éolien et du solaire ne sont pas pris en compte. Le coût réel des fournisseurs n’est pas pris en compte non plus. Nous nous sommes retrouvés avec des prix extrêmement élevés de l’électricité en France, alors que nous avions l’électricité la moins chère d’Europe Dans ce marché, on a considéré que le prix, à un instant donné, est celui du dernier électron produit. Or, pendant la période qui a suivi les sanctions, le dernier électron produit était celui d’une centrale à gaz allemande. Nous nous sommes retrouvés avec des prix extrêmement élevés de l’électricité en France, alors que nous avions l’électricité la moins chère d’Europe, sinon la moins chère du globe, grâce à notre énergie nucléaire. J’ai demandé que nous quittions le marché européen de l’électricité pour retrouver une situation claire, avec un marché directement lié à la production que nous avons. Grossièrement, c’était la moitié du prix que payaient autrefois les Allemands. On a dû mettre un amortisseur pour les particuliers, afin que les particuliers continuent de voter pour le gouvernement... Mais le gouvernement a refusé votre proposition, par idéologie européiste… Nous avons eu des prix de l’électricité qui ont augmenté à cause de ce dernier électron. Donc, on a dû mettre un amortisseur pour les particuliers, afin que les particuliers continuent de voter pour le gouvernement... En ce qui concerne les entreprises, il n’y a pas eu d’amortisseur et le prix a été multiplié par six ou sept. C’est ce qui explique que certains boulangers se soient retrouvés en redressement judiciaire… Effectivement. Le gouvernement a alors voulu ménager certains producteurs, quelques boulangers ou quelques bouchers, et l’on a essayé de répartir tout cela afin que quelques personnes soient contentes. Il n’en reste pas moins que notre industrie est pénalisée depuis trois ans par ces tarifs extrêmement élevés. Fin 2022, un certain nombre de contrats se sont éteints et la Commission de régulation de l’électricité a demandé aux industriels de signer des contrats jusqu’en 2025 pour que l’électricité ne soit pas coupée. La plupart des restaurateurs, des boulangers ou des petits industriels ont dû signer des contrats à des tarifs extrêmement élevés, entre 200 et 370 le mégawatt heure, au lieu de 50. Voilà ce qui s’est pasla baule+ 6 | Avril 2024

sé en 2023. La plupart des entreprises ont énormément souffert des prix de l’électricité et l’on a vu les faillites augmenter. Maintenant, le gouvernement s’étonne de la diminution des impôts payés par les entreprises. Concrètement, que demandez-vous au gouvernement ? Nous devons quitter le marché européen de l’électricité pour revenir à un coût bas. Il faut prendre en compte la distribution et le transport, mais chaque producteur doit bénéficier d’un prix qui corresponde réellement au coût. Lorsque le prix est aux alentours de 40 et que l’entreprise doit payer 370, cela n’a rien à voir avec le coût. Tout le monde comprend ce que je dis. Certains bénéficient de l’amortisseur, mais pas d’autres. Pendant ce temps, on change sans arrêt les critères des gens qui bénéficient des amortisseurs, de manière à augmenter le nombre de gens qui n’en bénéficient pas. Dès que l’on peut, on essaie de restreindre le nombre de gens concernés. Quand un boulanger possède deux boulangeries, ce n’est pas un grand groupe, par conséquent il doit avoir droit au tarif préférentiel. Malheureusement, ce n’est plus le cas aujourd’hui. Un certain nombre de gens ont pu bénéficier des amortisseurs, mais aujourd’hui l’État va même plus loin, en demandant le remboursement de ces amortisseurs... Il faut arrêter ce racket ! Ensuite, le gouvernement a obligé les entreprises à signer des contrats à un tarif élevé : elles pourraient signer des contrats à 80 € le mégawatt heure aujourd’hui mais, dans les contrats, il est stipulé que les conditions ne peuvent pas changer, au risque de payer des pénalités qui conduisent à la faillite immédiate. Monsieur Bruno Le Maire est allé au conseil d’administration d’EDF pour dire ce que je viens de vous dire : « Pourriez-vous, comme vous l’avez promis, revoir les contrats qui ont été signés dans des conditions de racket ? » EDF a répondu négativement. Beaucoup d’entreprises continuent de payer un tarif très élevé, alors que les tarifs réels sont quatre fois moins importants. (Suite page 8) la baule+ Avril 2024 | 7 Loïk Le Floch-Prigent : « Nous devons quitter le marché européen de l’électricité pour revenir à un coût bas. »

la baule+ 8 | Avril 2024 On nous annonce une multiplication des éoliennes en mer au large de notre région et il va donc y avoir une forêt d’éoliennes de BelleÎle-en-Mer jusqu’à l’île d’Yeu. Qu’en pensez-vous ? Elles sont complètement inutiles ! On a besoin simplement de quelques centrales à gaz pour passer les pics de consommation. D’ailleurs, l’électricité produite par les éoliennes arrive à un moment où le réseau français n’en a pas besoin et elle est donc directement exportée. Ces éoliennes n’ont aucune action et cette électricité n’est absolument pas utilisée par les riverains. Il n’y a aucune correspondance ! Il faut arrêter le programme d’éoliennes en mer en France. C’est peutêtre bien pour d’autres pays, mais pas pour nous. Dans tous les pays, la doctrine est simple : j’ai de l’énergie et je l’utilise Vous travaillez beaucoup sur notre rapport à l’énergie. Je reviens de Moscou, où j’ai pu constater, même quand il fait 0°, que tout le monde est en tee-shirt dans les magasins, qui sont surchauffés. Les gens ouvrent les fenêtres pour aérer, tant leur appartement est chauffé… Bien sûr, quand le gaz est abondant, comme c’est le cas en Russie, on l’utilise pour vivre. Dans tous les pays, la doctrine est simple : j’ai de l’énergie et je l’utilise. Un certain nombre de gens tentent de nous expliquer que ce n’est pas bien pour la planète, mais ce n’est pas le rapport que les peuples, dans la plupart des pays du monde, ont avec l’énergie. Cela peut venir, mais cela ne viendra pas avec la coercition, la punition, la sanction. Ce sera sans doute long. Il faut éviter les gaspillages, mais ce n’est pas aussi simple que l’écologie politique le pense. Quant aux éoliennes en mer, on peut faire très rapidement des économies : il suffit de les arrêter On nous répète sans arrêt que l’on ne doit pas dépasser les 19° l’hiver et que toute l’année il faut réduire, décaler, éteindre, fermer, débrancher... Pendant ce temps, dans le monde, des centaines de millions de gens mettent le chauffage à fond et ouvrent leurs fenêtres... Exactement. Ce sera toujours ainsi. L’Inde, la Russie et les États-Unis n’auront pas le comportement que l’on imagine dans les années qui viennent et il n’y aura pas contagion des Français qui ne prendront qu’une douche par semaine vers les autres pays. Dans les autres pays, les gens continueront à prendre des douches chaudes. On se trompe complètement sur la condition humaine et sur la capacité des humains à modifier leur comportement. C’est long, c’est progressif. Cela nécessite énormément de persuasion et un peu moins de manipulation. En l’occurrence, c’est nous les Français qui sommes manipulés pour prendre une douche par semaine et les autres ne sont pas manipulés du tout. Ils ont une énergie abondante et souveraine, donc ils l’utilisent. Rien ne changera. Il ne sert à rien de nous mettre la rate au court-bouillon en nous expliquant qu’il faut faire des économies, alors que les autres considèrent que c’est absolument ridicule. Les Russes n’ont absolument rien à faire des considérations que nous avons sur les économies d’énergie. Donc, chaque pays utilisera son énergie, comme il en a envie. Quant aux éoliennes en mer, on peut faire très rapidement des économies : il suffit de les arrêter. Et ce sera très utile pour nous. Propos recueillis par Yannick Urrien. L’État a communiqué la cartographie de la façade Nord-Atlantique – Manche Ouest des futurs projets d’éoliennes. Or, la presqu’île de Guérande est une nouvelle fois concernée, avec le doublement du nombre des éoliennes, qui seront par ailleurs encore plus hautes. Les élus locaux impliqués par la zone d’extension du parc du banc de Guérande ont fait le calcul : ainsi, il s’agit de 100 kilomètres carrés d’éoliennes en mer d’ici à dix ans. Alain Doré, président du collectif Défense de la Mer, demande l’arrêt des nouvelles implantations : « L’État a publié une cartographie des zones propices à l’installation de nouvelles éoliennes et l’on observe l’extension des zones déjà existantes, notamment sur le banc de Guérande et Yeu-Noirmoutier. Il y a également un projet au large des Sables-d’Olonne et au large de BelleÎle-en-Mer. On a bien du mal à saisir cette logique de développement de l’énergie éolienne en France. Pour nous, cette extension derrière le banc de Guérande signifie une nouvelle bande d’éoliennes, à 25 ou 30 kilomètres au large, avec une capacité de 15 MW et une hauteur de 280 mètres, contre 180 mètres pour les éoliennes actuelles. Donc, elles sont encore plus grandes. » Cette annonce a suscité l’hostilité de tous les élus locaux. Cependant, Alain Doré se montre prudent : « Je me méSuite de l’entretien avec Loïk Le Floch-Prigent: « Dans les autres pays, les gens continueront à prendre des douches chaudes. » Le collectif Défense de la Mer réclame un moratoire sur les éoliennes fie beaucoup de la position des élus locaux. Qu’ont-ils fait pour s’opposer à cela ? Après, quand c’est fait, ils se disputent le reversement d’une taxe éolienne, sachant que c’est toujours le contribuable et le consommateur qui payent ! » Il souligne que la question des zones de pêche est également importante : « La première zone a été choisie par l’État, sur conseil du Comité des pêches des Pays de Loire, dont l’influence est plus forte que celle des petits bateaux de Noirmoutier ou du Croisic. Ils avaient choisi le banc de Guérande pour ne pas impacter les zones qui servaient à chaluter. Donc, si l’on fait une extension, cela va poser de nouveaux problèmes aux pêcheurs, qui sont déjà dans une situation pas très facile. » Enfin, Alain Doré insiste sur le caractère intermittent des éoliennes : « Les chiffres que j’ai transmis sont ceux officiellement transmis par RTE, puisqu’il y a une transparence complète sur la production électrique. Aujourd’hui, quand on regarde les tableaux de production, quand il y a du vent cela permet une baisse de la production nucléaire, ou c’est de l’énergie exportée. La décarbonation en France, cela compense d’éventuelles productions à partir de gaz ou de fioul à un quart et, pour le reste, cela sert à décarboner les pays étrangers. » Des offres exclusives et adaptées au budget des commerçants de la presqu’île: Contactez Rozenn au 06 13 55 11 55 rozenn@labauleplus.com Commercants, artisans : profitez de la puissance du média radio pour communiquer

la baule+ 10 | Avril 2024 En trois ans, Antoine Dutruch a réussi à faire de My Store 44 une enseigne de référence dans le domaine de la protection solaire de l’habitat. Tout cela est le résultat de beaucoup de travail, de sérieux, de satisfaction des clients, mais aussi le fruit de 14 ans d’expérience dans ce secteur. Face aux généralistes, Antoine a voulu se spécialiser dans la protection solaire. D’abord, il rappelle que la RT 2012 est une réglementation thermique qui impose un minimum de 20% de surface vitrée dans les bâtiments. Dans My Store 44 : le spécialiste de la protection solaire de l’habitat s’agit pas de l’utiliser 12 mois de l’année, comme une véranda, mais au moins 9 à 10 mois, grâce à des équipements et des fermetures latérales. » Chaque pergola est personnalisable, avec différentes options, et chacun aura un produit vraiment unique : « Les clients peuvent venir au showroom pour voir la pergola en grandeur réelle. On n’achète pas une voiture sans la voir et c’est la même chose pour une pergola ou un store banne. La question de l’éclairage est aussi importante et les clients peuvent évidemment venir voir la pergola en soirée pour vraiment se rendre compte du résultat et constater à quel point cette ambiance confère une atmosphère chaleureuse lors des dîners. » Le store screen est aussi très tendance Antoine ajoute que le store screen est aussi très tendance: « C’est un produit plein d’avenir. C’est un rideau extérieur qui se met à la verticale. Cela permet de se protéger de la luminosité tout en gardant la transparence et la vue sur l’extérieur. Il permet d’arrêter le soleil avant le vitrage, donc les UV ne pénètrent pas dans la maison pour créer de la chaleur. J’ai installé cela lors de la période caniculaire il y a deux ans et des clients ont pu perdre 8° quand il faisait plus de 30° à l’extérieur. » Antoine traite chaque dossier comme si c’était le sien : « Je ce contexte, explique-t-il, « on a vu apparaître des grandes ouvertures plein sud, pour capter de l’énergie l’hiver, mais comme les isolations sont aussi plus importantes, la chaleur rentre, mais ne ressort pas. C’est évidemment plus problématique l’été. » Le gain thermique est de 5 à 6° Ainsi, « au lieu d’utiliser une climatisation qui est énergivore, il y a des solutions comme le store banne, le volet roulant ou le store screen, une toile microperforée en façade, avec un coffre qui a un faible encombrement et qui permet de couper 85 % des UV. Le gain thermique est de 5 à 6°. Tout cela montre que la protection solaire s’est vraiment développée depuis 2012 ». C’est dans ce domaine que s’est spécialisée My Store 44. Chaque pergola est personnalisable, avec différentes options Par exemple, Antoine évoque un engouement pour les pergolas bioclimatiques : « Il ne préfère ne pas faire plutôt que mal faire ! Je prends toujours en compte les expositions, puisque je me déplace systématiquement pour mesurer les problématiques d’ensoleillement et de chaleur. » My Store 44 propose de nombreuses solutions, pour des appartements comme des maisons, pour des particuliers comme des professionnels, mais aussi pour des collectivités et des écoles. My Store 44, 12, rue de la Briquerie, Zone de Villejames, à Guérande (sur le grand parking de Bureau Vallée). Tél. 02 52 59 55 57 ou 06 73 73 74 63. Site : mystore44.fr La Baule ► Une amende de 1,4 million pour non-respect de la loi SRU Franck Louvrier : « Je ne veux pas voir fleurir des tours dans notre ville. » 1,4 million d’euros. La facture est importante pour la commune de La Baule, dont le budget annuel se chiffre à 63 millions. Cette année encore, la station balnéaire est sanctionnée en raison de son nombre insuffisant de logements sociaux. Franck Louvrier, maire de La Baule, a déclaré : « C’est disproportionné, inéquitable et idéologique. Ce sont ainsi des sommes qui nous sont spoliées, je pèse mes mots, sur notre épargne brute et à terme sur notre capacité d’investissement. » Le maire de La Baule répond à La Baule+. La Baule+ : La ville de La Baule va devoir verser une amende de 1,4 million d’euros parce qu’elle n’a pas assez de logements sociaux. Quelle est la situation ? Franck Louvrier : On reconnaît une bonne loi si elle est acceptable, applicable et efficace. La loi SRU a été votée il y a plus de vingt ans et elle apparaît très clairement comme une insulte au bon sens aujourd’hui. Le logement social est quelque chose de nécessaire et c’est une réalité essentielle pour la vie quotidienne de plus de 10 millions de nos concitoyens, notamment dans un territoire comme le nôtre où il y a de nombreux candidats au logement social. Si l’objectif de cette loi est louable, la méthode est une véritable ineptie. L’État impose, depuis Paris, des objectifs totalement intenables. Il décide de ce que l’on doit construire, où, et de la population qui doit y loger. On ne peut pas appliquer les mêmes contraintes et les mêmes objectifs à plus de mille communes différentes ! La loi devient totalement inefficace car, nonobstant les efforts considérables des élus locaux, 64 % d’entre eux sont dans l’incapacité d’appliquer cette loi. Le gouvernement doit fixer trois principes pour sortir de cette situation : la concertation, la différenciation et le mérite. Sans concertation avec les élus locaux, le pays ne pourra pas avancer. Sans différenciation entre les territoires, le pays ne pourra pas avancer. Nous sommes liés à la loi Littoral, nous avons le Parc naturel régional de Brière, les marais salants, et il y a le ZAN avec la non-artificialisation des sols. Il y a aussi le mérite, puisqu’il faut récompenser ceux qui font des efforts en dépit des contraintes inhérentes à leur territoire. Il faut prendre en compte le passé et le présent, c’est-à-dire le stock et le flux. Évidemment, nous ne sommes pas à égalité sur la ligne de départ, car la situation de La Baule est différente de celle d’une ville qui aurait énormément de foncier disponible, puisque nous n’avons pas de terrains vagues. C’est une forme de racket de la part de l’État. L’année dernière, l’amende était évaluée à 900 000 €. Cette année, on passe à 1,4 million ! Je compte sur les services de l’État pour nous aider. Le Premier ministre souhaite intégrer tout ce qui est logements intermédiaires dans la loi SRU, ce qui est une bonne chose. Nous sommes aujourd’hui à un peu moins de 10 % de logements sociaux et, pour atteindre les 25 %, il faudra des décennies, si ce n’est un siècle. Il faut prendre en compte d’autres critères, notamment le critère des logements locatifs intermédiaires, pour s’adresser aux ménages dont le niveau de revenus est trop élevé pour prétendre à un logement social, mais trop modeste pour se loger convenablement dans le privé. Nous ne pouvons pas être sous l’emprise d’une loi qui nous met dans l’illégalité permanente. En vous basant sur la population actuelle de La Baule, vous estimez qu’il faudra presque un siècle pour atteindre le seuil de 25%. Imaginons que dans cinquante ans, La Baule ait 25 000 habitants, cela implique qu’il va falloir aussi remonter ce seuil… Effectivement. On ne peut pas rattraper le temps perdu. Le foncier est contraint, on ne peut pas construire comme on le souhaite, on ne peut pas faire la ville sur la ville. Il n’est pas question de transformer un immeuble de cinq étages en un immeuble de dix étages. Je ne veux pas voir fleurir des tours dans notre ville. On a vu les conséquences de cette politique des années 60, qui a amené plus de délinquance et de tension sociale. Il faut donc travailler de façon proportionnée et équitable, en prenant en compte la réalité de ce que nous avons aujourd’hui. Nous avons 23 380 logements sur notre territoire, pour 18 000 habitants, et 960 logements locatifs sociaux. C’est un bon équilibre. Nous sommes prêts à en faire davantage, mais on ne peut pas avoir les mêmes proportions imposées à La Baule qu’à Saint-Nazaire, où le foncier est beaucoup plus disponible. Nous voulons des logements accessibles pour la population bauloise. Un maire doit pouvoir attribuer les logements. On doit garder cette possibilité d’attribution, alors qu’aujourd’hui l’État nous met sous carence. Ce n’est pas normal, c’est l’argent des contribuables baulois. Sur

la baule+ Avril 2024 | 11 Le marbre fait toujours rêver, c’est le symbole de l’élégance intemporelle. Ce n’est pas un hasard si, chaque fois que l’on décrit un lieu luxueux, on précise qu’il y a du marbre ou du granit… Mais cela nécessite un savoir-faire, car ce matériau noble, dont l’attrait ne cesse de grandir, requiert un soin et une expertise spécifiques pour maintenir sa beauté et sa fonctionnalité. Pourtant, cette matière n’est pas aussi inaccessible qu’on l’imagine, précise l’équipe d’Intérieur Marbre. Une commande pour réaliser la marbrerie d’un paquebot Noël Deniau est à l’image de ces artisans qui incarnent le savoir-faire et la perfection français. Il a commencé à travailler à 15 ans comme apprenti et, depuis 42 ans, il a toujours exercé dans la marbrerie et la décoration. D’abord en région parisienne, il a notamment travaillé pour l’hôtel Georges V, mais également pour des constructeurs de yachts. Cette année, il a même une commande pour réaliser la marbrerie d’un paquebot aux Chantiers de l’Atlantique. De plus en plus de demandes pour des cuisines en pierres naturelles Noël travaille avec son épouse, Émilie, et ils sont en mesure de répondre à toutes les attentes des particuliers, que ce soit la rénovation ou l’entretien, mais aussi la fabrication de tables, de salles de bain et de plans de travail de cuisines. En effet, il y a de plus en plus de demandes pour des cuisines en pierres naturelles, alors qu’il existe peu de professionnels spécialisés dans ce domaine. L’entreprise travaille avec des architectes et des décorateurs, mais également avec des particuliers. Émilie et Noël accompagnent chaque client dans son projet de A à Z : « Nous prenons les métrés, on fabrique directement dans notre atelier et l’on pose. » Intérieur Marbre peut aussi orienter ses clients vers des professionnels plombiers ou électriciens de confiance, pour la préparation de la cuisine ou de la salle de bains. Intérieur Marbre : l’élégance de la pierre naturelle à votre portée Entretien des sols, rénovation, ponçage, cristallisation, pose... Noël incarne cette génération de professionnels soucieux d’apporter un service de qualité : « Le but n’est pas de faire de la quantité, mais de travailler avec précision et dans les délais. » Intérieur Marbre répond à toutes les demandes et les services sont très diversifiés : entretien des sols, rénovation, ponçage, cristallisation, pose... La céramique, ainsi que toutes les pierres naturelles comme le quartzite ou le travertin Noël travaille aussi la céramique, qui est très tendance en ce moment, ainsi que toutes les pierres naturelles comme le quartzite ou le travertin. Notons que cette entreprise artisanale est référencée par de nombreux syndics pour les escaliers ou les halls d’entrée. Intérieur Marbre n’a pas de show-room, mais les clients peuvent venir visiter l’atelier, à Cordemais, découvrir les machines et sélectionner directement des échantillons. Noël et Émilie sont passionnés par leur métier et ils prennent vraiment le temps de comprendre les attentes de leurs clients, afin de pouvoir les satisfaire parfaitement. Site : www.interieur-marbre.fr Courriel : interieur.marbre @gmail.com Tél. 07 81 58 50 15 la quinzaine d’opérations en cours, 200 nouveaux logements accessibles vont être construits, mais, quand on part de 9 %, on ne peut pas atteindre les 25 %. En fin de compte, c’est une sanction financière à vie et cela déséquilibre l’ensemble de notre économie. Nous sommes spoliés sur notre épargne brute et sur notre capacité d’investissement. L’État peut vous contraindre à préempter une maison, au moment de sa vente, pour construire un immeuble social de quelques étages… Nous sommes déjà sous arrêté de carence. C’est l’État qui a la main pour construire. Ils n’ont pas fait mieux et ils ont même parfois fait moins que ce que nous faisions. Donc, ce n’est pas un problème de volonté. C’est un problème de contexte foncier et de situation géographique. La situation est bloquée. Que pensez-vous de la loi du député Romain Daubié, adoptée à l’unanimité en commission, permettant la transformation de locaux de bureaux en logements sans devoir demander l’autorisation de la copropriété ? Par exemple, il y a déjà un immeuble de logements sociaux au Mesemena, zone de Beslon, à côté d’un immeuble de bureaux où pas mal de locaux sont vides… C’est une bonne démarche, cela permet d’assouplir la transformation de bureaux en logements. Simplement, nous sommes moins concernés que d’autres communes qui ont énormément de bureaux sur leur territoire. Nous avons 43 % de résidences principales, 51 % de résidences secondaires et très peu de bureaux susceptibles d’être transformés. Cependant, il y a très peu de bureaux vacants, alors que nous avons plus de 5 % de logements vacants. Nous sommes en train de réfléchir à l’idée de pousser les gens à les louer afin de les remettre sur le marché, car nous avons un problème de location à l’année. Quelles seront les conséquences de cette amende de 1,4 million ? Sur le budget de 2025, nous avions estimé cette pénalité à 950 000 €. Nous devons donc continuer de faire des économies, car nous avons pour objectif de ne pas augmenter les impôts et nous ne le ferons pas jusqu’à la fin de ce mandat. Il y a une autre solution pour réduire cette amende : c’est d’acheter des terrains pour construire des logements accessibles. Dès qu’il y aura des opportunités en matière foncière, nous le ferons pour diminuer cette amende, à travers le droit de préemption. Mais les terrains sont rares et chers. Propos recueillis par Yannick Urrien.

la baule+ 12 | Avril 2024 Société ► Comprendre la différence entre l’immigration économique et l’asile politique Najat Vallaud-Belkacem : « L’asile peut concerner tout le monde. » Najat Vallaud-Belkacem, ancienne ministre, est présidente de France Terre d’Asile et directrice de l’ONG One. Elle est également présidente du groupe Socialiste, Ecologiste et Démocrate au Conseil régional d’Auvergne-Rhône-Alpes. Elle est venue dans le studio de Kernews pour expliquer la différence entre l’immigration économique et l’asile politique. La Baule+ : Pouvez-vous nous présenter France Terre d’Asile ? Najat Vallaud-Belkacem : France Terre d’Asile est une structure associative qui date de plus de cinquante ans, avec 1300 salariés, qui accompagne et héberge les demandeurs d’asile. L’objectif est d’agir pour que les personnes persécutées dans leur pays, et qui arrivent chez nous, puissent trouver les meilleures conditions d’intégration dans notre société, quand elles ont été acceptées comme réfugiées. Quelle est la définition de l’asile politique ? C’est lorsque l’on se retrouve dans une situation où l’on a été contraint et forcé de quitter son propre pays suite à une persécution pour une raison politique, religieuse ou de genre. On est persécuté du fait de ce que l’on est et l’on quitte son pays pour espérer trouver l’asile ailleurs. Par exemple, prenons la situation de l’Afghanistan : vous avez des femmes qui sont en danger de mort quotidien, en plus d’être contraintes de vivre sous cage. Donc, le jour où elles quittent leur pays pour espérer trouver un meilleur sort ailleurs, elles sont demandeuses d’asile. L’un des problèmes du droit d’asile, c’est précisément qu’il est utilisé par des gens qui relèveraient notamment de l’immigration économique Cela n’a donc rien à voir avec l’immigration à caractère économique ? Non. Il est important de réussir à distinguer les deux, même si l’on sait aujourd’hui que l’un des problèmes du droit d’asile, c’est précisément qu’il est utilisé par des gens qui relèveraient notamment d’autre chose, notamment de l’immigration économique. C’est utilisé parce que les gens qui relèveraient de l’immigration économique voient que c’est quelque chose de complètement fermé et qu’il n’y a aucune perspective d’être accepté. Donc, ils essayent de passer comme demandeurs d’asile. Ce n’est une bonne chose pour personne. D’abord, ce sont des gens qui vont prendre des risques considérables pour leur propre vie. Vous avez des jeunes gens qui vont quitter le Sénégal ou la Côte d’Ivoire, sans être persécutés, simplement parce qu’ils aspirent à une meilleure vie économique. Ils vont parcourir à pied des milliers de kilomètres, en traversant le désert de Libye. Ils vont se retrouver piégés par des milices libyennes qui sont atroces, entre la torture et l’esclavage. Et ils finissent par arriver dans un état lamentable en Europe. C’est terrible, ils ont emprunté ce parcours en espérant avoir une meilleure vie. Donc, ce n’est pas une bonne chose que de s’imaginer que le canal de l’asile est le bon. On pouvait penser que cette question serait réglée après la chute de l’empire soviétique. Or, on s’aperçoit que les situations sont tendues un peu partout dans le monde. Observez-vous une augmentation du nombre des pays susceptibles de susciter des demandes d’asile ? Malheureusement, oui. Il y a une multiplication des conflits. La couverture médiatique des conflits mondiaux porte sur ceux qui sont à nos portes, comme la guerre en Ukraine, mais beaucoup plus rarement sur ce qui se passe au Soudan, en Éthiopie ou en Érythrée. On pourrait multiplier les exemples de conflits qui ne laissent pas de choix à des populations qui cherchent juste à prendre les routes de l’exil. La plupart du temps, ils vont dans des pays

la baule+ Avril 2024 | 13 frontaliers. 75 à 80 % des demandeurs d’asile restent dans les pays du Sud et ceux qui viennent jusqu’au Nord sont une toute petite minorité. Nous sommes dans des sociétés de plus en plus polarisées sur le plan politique et qui vont faire de ce sujet un objet de disputes permanent, avec des images qui vont créer de l’angoisse et une question quasi identitaire dans les opinions publiques du Nord qui, pour certaines, se sentent envahies. Je ne place pas sur le même plan linguistique la définition du migrant et du demandeur d’asile… Absolument. Il y a aussi un autre danger qui guette de plus en plus les populations: c’est le changement climatique. Le changement climatique, qui bat son plein au Sud, est en train de priver des populations entières de la possibilité de boire de l’eau, de se nourrir, donc de survivre. On peut donc se poser la question si ce sont des migrants économiques ou des demandeurs d’asile. Franchement, ces gens fuient une vie invivable. Iran : ces femmes qui enlèvent le voile méritent tout notre soutien Constatez-vous davantage de persécutions en fonction des opinions politiques ? Oui, parce que partout l’autoritarisme est en augmentation. Regardez ce qui se passe aujourd’hui en Iran : il y a au moins 400 personnes tuées dans des manifestations pour la libération des femmes et vous imaginez bien le sort qui est réservé à ceux qui osent s’exprimer contre les ayatollahs et le régime actuel. Ces femmes qui enlèvent le voile méritent tout notre soutien. On ne peut pas avoir un discours de soutien et, en même temps, lorsqu’une opposante frappe à notre porte, lui répondre que l’on ne peut pas l’accueillir. Il faut aller jusqu’au bout de ses convictions. Il faut toujours penser les règles comme si elles devaient s’appliquer à nous ou à nos enfants demain L’informaticien Edward Snowden demande l’asile, ce qui signifie que l’on peut également recevoir des sollicitations de citoyens occidentaux… Absolument. C’est pour cela qu’il faut avoir à l’esprit que l’asile peut concerner tout le monde. D’ailleurs, dans l’histoire, les Européens ont dû parfois quitter leur pays pour aller s’installer en Amérique ou ailleurs. C’est un réflexe très humain que de vouloir sauver les siens et cela se comprend. Il faut toujours penser les règles comme si elles devaient s’appliquer à nous ou à nos enfants demain. J’ai lu récemment un texte de prospective d’un universitaire dans le journal Le Monde. Il imagine qu’il est impossible de trouver de l’eau en France en 2040, et les populations doivent se déplacer pour espérer trouver une vie meilleure ailleurs. Si l’on se met dans cette configuration, je vous assure que les règles seront pensées de façon plus équitable. Il faut aller vers la sobriété sans pour autant tomber dans la pauvreté Vous évoquez aussi la question du climat : estce une nouvelle réalité ? Tout le monde a conscience du changement climatique. Je suis aussi directrice de l’O.N.G. fondée par Bono, le chanteur de U2, qui travaille sur la solidarité internationale. On essaye de sortir les gens de leur extrême pauvreté dans leur pays, pour éviter qu’ils s’en aillent de chez eux. Si l’on prend l’exemple du continent africain, il faut avoir conscience que les sécheresses sont une réalité absolue et que chaque été, ce sont des millions de têtes de bétail qui périssent. Le désert du Sahara s’étend de plus de 50 kilomètres par an au Mali. Vous avez aussi des inondations, des feux de brousse à répétition qui créent des maladies que l’on croyait avoir disparu. Je prends l’exemple de la peste qui est de retour à Madagascar et les feux de brousse ont un effet très direct, puisque ces maladies se propagent dans les villes. Le changement climatique est une réalité, et encore plus dans les pays qui ont le moins contribué aux émissions de gaz à effet de serre, car ce sont les pays les moins industrialisés. On est tous dans le même bateau et, si certains subissent quelque chose qu’ils n’ont pas créé, on doit les aider à en sortir. J’ai remarqué que dans le débat public, quand on dit cela, on nous rétorque que l’on veut nous imposer les modes de vie des pays pauvres. Pas du tout, il faut aller vers la sobriété sans pour autant tomber dans la pauvreté. C’est faisable. Le bon exemple, c’est l’industrie du textile. Autrefois, quand un vêtement était abîmé, on le rapiéçait et cela a duré longtemps. Aujourd’hui, on déséquilibre complètement les choses avec un système insupportable, avec des vêtements produits au Bangladesh ou ailleurs, en faisant travailler des enfants, dans des conditions insupportables. Ensuite, avec la publicité, on incite les consommateurs à changer de vêtements toutes les trois semaines, donc à en acheter de plus en plus. Je ne suis pas sûre que cette surconsommation rende les consommateurs plus heureux. À la fin, comme il faut désengorger les armoires, on va mettre les vêtements dans les bacs, en se disant que cela va être distribué à des gens plus pauvres. Mais, en réalité, il y a une infime partie qui est redistribuée, car il y a tellement de vêtements que, pour l’essentiel, il faut s’en débarrasser autrement. Je vais vous surprendre : on s’en débarrasse en les renvoyant dans le Sud, notamment au Ghana, et ces pays se retrouvent complètement noyés par cette quantité de pièces de vêtements dont ils ne savent pas quoi faire. Ce sont des millions de pièces. Tout cela atterrit dans des décharges à ciel ouvert. C’est un système affreux. La pauvreté et l’extrême pauvreté, ce n’est jamais la fatalité, c’est la création de l’homme. Donc, on doit pouvoir y remédier. Il ne faut pas baisser les bras en se disant que ce sont des défis monstrueux. Mais, pour les prendre à bras-le-corps, il faut arrêter avec les caricatures et les polémiques permanentes. Propos recueillis par Yannick Urrien.

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