La Baule+

la baule+ Mars 2024 | 11 houleuses, si extrêmes, que nous avons décidé de rentrer à La Baule et d’y monter une section. Là aussi, c’est le hasard. Si, à Saint-Nazaire, les choses s’étaient bien passées, nous serions restés à Saint-Nazaire. Quels sont vos souvenirs avec Olivier Guichard ? Plutôt positifs. Après notre élection, nous l’avons rencontré pour lui dire que nous ne serions pas une opposition de principe : nous voterions les projets qui nous sembleraient judicieux et nous ne soutiendrions pas ceux qui ne nous paraîtraient pas positifs pour La Baule. Monsieur Guichard était suffisamment ouvert pour adopter le même état d’esprit. Ce n’était pas peu! Nous avions parmi nous un élu communiste. La majorité du Conseil municipal ne voulait pas lui serrer la main. C’était à ce point-là ! Deux ou trois ans plus tard, il était redevenu un humain ordinaire et la plupart lui souhaitaient le bonjour en lui serrant la main. C’était renversant ! Je n’ai jamais cherché à convaincre mes élèves de devenir socialistes Comment les choses se passaient-elles vis-àvis des parents d’élèves lorsque l’on était professeur dans une ville de droite, tout en étant connu pour ses opinions de gauche ? Très bien. J’ai toujours distingué mes positions politiques et l’enseignement. Je n’ai jamais cherché à convaincre mes élèves de devenir socialistes. Comme je le disais à l’occasion : « Je ne suis pas payé pour vous enseigner le socialisme, mais pour vous apprendre à lire et à écrire. » Et vous vous êtes ainsi impliqué dans tous les dossiers baulois... En effet. Nous l’avons fait calmement et avec sérieux. Ensuite, il y a eu Yves Métaireau... Nos relations étaient en général courtoises, mais différentes au début. Nous l’avions devancé au premier tour. À mon avis, il vivait sur l’idée que La Baule devait être un autre Deauville et renouer avec son image d’avant la guerre de 40. Heureusement, il en est allé autrement. Comment auriez-vous souhaité que La Baule évolue ? Nos désaccords étaient nombreux. Par exemple, nous souhaitions que les gens qui travaillent à La Baule puissent loger sur place, au lieu d’aller dans les communes voisines, voire à Herbignac ou plus loin encore comme aujourd’hui. Mais c’était impossible. Lors de ses deux premiers mandats, Monsieur Métaireau n’a construit qu’une vingtaine de logements sociaux. Il a fallu que le préfet le menace de prendre le contrôle des finances de la commune pour qu’il accepte de jouer le jeu. Peut-être a-t-il tiqué quand je lui ai souligné qu’à empiéter continuellement sur les terres agricoles pour construire, nous allions devenir une vaste banlieue, chic parfois, mais une vaste banlieue sans espaces dégagés et ouverts. Mais les demandes des agriculteurs locaux qui voulaient garder des terres pour maintenir leurs activités ont certainement eu plus de poids que mes remarques. Donc, au cours des deux mandats suivants, contraint et forcé, il a enfin construit des logements sociaux. Maintenant, il y a un équilibre à trouver. Il ne faut pas tomber non plus dans l’excès inverse. Il y a une légende qui circule à votre sujet : est-il exact que vous n’ayez pas voulu être maire, car vous étiez inquiet lorsque vous êtes arrivés en tête au premier tour ? Je sais que cette rumeur circule, mais elle n’est pas fondée. Si j’avais été élu, je serais devenu professeur à mi-temps. C’était clair. En plus, j’aurais eu l’appui du Parti socialiste. Donc je n’étais pas inquiet. En revanche, j’étais certain, parce que premiers au premier tour, que nous serions battus au second tour. C’était frustrant. (Suite page 12)

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