La Baule+

la baule + L’essentiel de la presqu’île guérandaise ! Mensuel gratuit d’informations - N° 243 - Septembre 2024 SOYEZ RESPECTUEUX DE L’ENVIRONNEMENT : NE JETEZ PAS CE JOURNAL SUR LA VOIE PUBLIQUE, EMPORTEZ LA BAULE+ CHEZ VOUS ! Pages 22 à 24 Claude Lelouch Rencontre avec le réalisateur et producteur à La Baule Pépinières Duval : la nature à portée de main Page 4 GASTRONOMIE La Bergerie : la nouvelle adresse de la presqu’île Page 2 JARDIN Lecorps Aménagement se spécialise dans le mobilier gain de place Page 10 MAISON BodyHit vous accueille aussi à Pornichet : le coaching personnalisé par électrostimulation Page 17 FORME Nos entreprises locales communiquent : Laurent Tapie Le fondateur de Doctissimo affirme que l’IA va nous rendre immortels Pages 12 à 14 Laurent Alexandre L’entrepreneur lance des villages français réservés aux milliardaires Pages 6 et 7 La science explique les différences entre les hommes et les femmes Pages 18 à 20 René Écochard Une nouvelle grille Page 30

la baule+ 2 | Septembre 2024 Il y a cinq ans déjà, lorsque Franck et Justine ont repris le Gulf Stream, ils souhaitaient renouer avec l’esprit rétro chic de La Baule, en faisant de ce restaurant l’adresse bistronomique de la plage. Le pari est réussi et Justine souligne : « Nous sommes reconnus par une clientèle fidèle. Nous voulions faire perdurer l’ADN des belles années du Gulf Stream en conservant une cuisine de qualité élaborée avec des produits locaux, tout en apportant un état d’esprit qui privilégie un accueil chaleureux. » Le renouveau de La Bergerie Aujourd’hui, Franck annonce le renouveau de La Bergerie et c’est Pauline, la sœur jumelle de Justine, qui est aux commandes de cet établissement. Pauline a été institutrice dans une première vie, mais elle s’est reconvertie dans la restauration il y a cinq ans. Après quelques années au Gulf Stream, elle se retrouve à la tête de La Bergerie : «Nous voulions proposer une nouvelle offre en matière de restauration, complémentaire de celle du Gulf Stream, une adresse réconfortante et familiale. » Il a fallu plusieurs mois de recherches pour trouver la perle rare, un endroit qui ait une âme, et l’opportunité de reprendre La BergeLa Bergerie : la nouvelle adresse réconfortante et familiale de la presqu’île des raclettes et fondues l’hiver. La Bergerie est donc un restaurant qui évoluera selon les saisons avec des prix acrie s’est présentée : « Nous avons eu un coup de cœur et nous avons senti que ce lieu nous correspondait. » Franck souligne : « Il est aussi connu des habitués qu’il est méconnu des habitants de la presqu’île ! Nous avons refait la décoration, six mois de travaux, pour en faire un lieu où l’on se sente bien ». Des raclettes et fondues l’hiver Il était important que les deux établissements soient complémentaires : « Le Gulf Stream, c’est le restaurant bistronomique sur la plage et La Bergerie, ce sont des pizzas et viandes braisées, et cessibles.» Franck ajoute avec humour: « Un 6 novembre, il pleut, il fait froid, tu n’as pas le moral, tu viens de te faire larguer... Tu vas venir à La Bergerie avec un copain boire une bonne bouteille de rouge et déguster une bonne viande braisée pour te réconforter ! » Un menu à 19,90 € Notons que Pauline a fait appel à Andréa Ferri, triple vice-champion du monde de la pizza, originaire de Milan, pour former tous les cuisiniers et pizzaiolos. Elle précise qu’il s’agit « d’une authentique pizza romaine ». La carte comporte une excellente viande braisée cuite au charbon de bois et tous les produits sont frais. Un menu à 19,90 €, entrée, plat et dessert, qui change tous les jours, est proposé hors weekends et périodes de vacances scolaires. Un positionnement qui manquait à l’offre de restauration bauloise La Bergerie a déjà ses habitués. Un fidèle va une fois par mois au Gulf Stream et deux ou trois fois par semaine à La Bergerie. Chaque détail a été pensé, pour nous plonger dans une ambiance bergerie. La Bergerie adopte ainsi un positionnement qui manquait à l’offre de restauration bauloise, à savoir un lieu convivial avec des tarifs raisonnables. La Bergerie, 114, avenue du Général de Gaulle à La Baule. Tél. 02 40 60 23 41 (accueil sans réservation). Franck et Pauline

la baule+ Septembre 2024 | 3 Le club de tennis Le Garden s’appelle désormais Le Garden – Alice Milliat. Le nom d’Alice Milliat a été suggéré à Franck Louvrier, maire de La Baule, par la conseillère municipale Anne Boyé. Celle-ci indique qu’en octobre 2023, « lors de la Fête de la science, nous avons travaillé sur le sport, les sciences et les femmes. Franck Louvrier est venu à cette conférence et, à la fin, il m’a dit avoir été impressionné par le parcours de cette femme qui était nantaise et il a proposé de donner son nom à un établissement prestigieux. » Elle s’est heurtée à la personnalité de Pierre de Coubertin Anne Boyé revient sur le parcours d’Alice Milliat : «C’est une femme qui est assez méconnue. Elle était d’origine nantaise et c’était l’une des grandes femmes qui a permis aux autres femmes de pratiquer des sports en égalité avec les hommes, en particulier de participer aux Jeux olympiques. Mais il y a encore beaucoup de progrès à faire. Lorsqu’elle a voulu que les femmes puissent pratiquer un certain nombre de sports, elle s’est heurtée à la personnalité de Pierre de Coubertin qui était peu enclin à ce que les femmes fassent du sport. Il disait que c’était indécent et que le rôle des femmes était plutôt de couronner les vainqueurs. » Anne Boyé ajoute : « J’ai retrouvé la trace d’Alice Milliat Le Garden porte le nom d’Alice Milliat sur une idée d’Anne Boyé grâce à Stéphane Gachet, qui s’intéresse à l’histoire du sport olympique. Il était cadre en charge des cimetières à la mairie de Nantes et il m’a raconté avoir été réveillé un jour par le gardien d’un cimetière lui disant qu’il y avait des touristes japonais qui recherchaient la tombe d’une certaine Alice Milliat ! » Franck Louvrier explique les raisons de ce choix : «Nous voulions rendre à cette actrice majeure du sport au féminin un hommage qui ait du sens. Or, peu de sites sportifs de la commune incarnent à ce point La Baule-Escoublac, ville-jardin nichée au bord de l’océan. Nous sommes au milieu de notre magnifique pinède, à 300 mètres de la baie, en plein cœur d’un quartier résidentiel, dans un endroit fort justement intitulé « le jardin » en anglais. De surcroît, ce lieu dédié au sport est contemporain du combat d’Alice Milliat. Il a en effet été créé au début des années 1920 et achevé à l’entame des années 30. » Antoine Ploquin, arrière petit cousin d’Alice Milliat, et Franck Louvrier, maire de La Baule. Écoutez la nouvelle matinale de Kernews 4h – 9h : infos locales toutes les 30 minutes

la baule+ 4 | Septembre 2024 Rien de tel que d’acheter directement chez le producteur pour garantir qualité et économies. Ce principe, que l’on associe souvent à l’alimentation, s’applique tout aussi bien aux plantes. Et qui de mieux pour en parler que Ronan et Adrien Duval, pépiniéristes passionnés ? Issus d’une famille enracinée dans le végétal depuis plusieurs générations – leur grand-père et leur père étaient déjà dans le métier –, ils ont fondé les Pépinières Duval il y a maintenant dix ans. Aujourd’hui, ils cultivent une vaste sélection de plantes avec amour et savoir-faire, qu’ils proposent en direct aux particuliers et aux professionnels. « Nous sommes pépiniéristes et producteurs. Nous cultivons nos plantes à partir de graines et de boutures que nous réalisons nous-mêmes», explique Ronan. Ce savoir-faire artisanal et local leur permet d’offrir des plantes de qualité à des prix compétitifs. Ils ont à cœur d’ouvrir leur pépinière aux particuliers, qui peuvent ainsi acheter en direct. Une véritable promenade au milieu de centaines de variétés de plantes Les Pépinières Duval : la nature à portée de main, directement du producteur Le mois de septembre est une période propice aux plantations : c’est le moment idéal pour planifier votre jardin pour l’été suivant. « En plantant à l’automne, vous donnez à vos plantes le temps de s’enraciner profondément avant l’été, surtout dans notre région où les hivers sont relativement doux ». Nous aidons nos clients à imaginer et concevoir leur jardin Les Pépinières Duval ne s’arrêtent pas à la simple vente de plantes. En véritables experts, ils proposent également un service de conception de jardins. Vous ne savez pas par où commencer dans l’aménagement de votre espace vert ? Pas de souci : Ronan et Adrien sont là pour vous accompagner. « Nous aidons nos clients à imaginer et concevoir leur jarLa visite des Pépinières Duval ne se résume pas simplement à un acte d’achat : c’est une véritable promenade au milieu de centaines de variétés de plantes, idéales pour embellir balcon, terrasse ou jardin. Que vous cherchiez des plantes à cultiver en pot ou en pleine terre, vous trouverez ici une multitude de possibilités. Ronan précise : « Plus de 80% des plantes proposées sont produites sur place, du plus petit au plus grand format. Les visiteurs peuvent librement flâner et faire leur choix, ou bien se faire accompagner par nos conseils. » din en fonction de leurs envies, de la nature du sol, de l’exposition et du style souhaité, et nous dessinons aussi les plans », explique Ronan. Un peu comme si un fermier vous donnait ses meilleures recettes pour profiter pleinement de ses produits! Ronan ajoute : « Beaucoup de gens se sont mis à s’occuper de leur jardin et avaient besoin de conseils pour choisir les bonnes plantes et les disposer de manière harmonieuse ». Que vous soyez un jardinier en herbe ou un expert, Ronan et Adrien Duval sauront vous accompagner dans la création de votre petit coin de paradis. Profitez de la beauté et des bienfaits des plantes, tout en soutenant une production locale et responsable. Pépinières Duval, 117 route du Passouer à Saint-Nazaire. Entre la zone de Brais et la zone du Leclerc (derrière Socali). Tél. 02 40 53 06 10. Depuis sa création, La Baule Images est affiliée à la Fédération Française de Cinéma et Vidéo (FFCV). Cette structure va devenir CinéAmat France Fédération des clubs de civers les nombreux métiers de l’audiovisuel et du cinéma. La Baule Images, 3, avenue Paul Minot à La Baule. Tél. 02 40 24 51 64. Site: www.la-baule-images. com Portes ouvertes à La Baule Images néastes. Chaque année au printemps ont lieu les rencontres Clap à l’Ouest, où les meilleures réalisations des clubs et ateliers sont en compétition. Cette année, La Baule Images avait proposé deux de ses réalisations. Le court métrage « Lucifer broie du noir » de Richard Perez, avec pour thème le diable qui doit faire face à ses démons, a obtenu le prix du président du jury et le prix d’interprétation masculine a été attribué à Henri-René Dardant, dans le rôle de Lucifer. De son côté, Jérôme Barthe avait écrit un court scénario et, en une journée, les membres de La Baule Images et les trois acteurs sollicités ont bouclé le tournage, qui comportait quatre décors et des scènes difficiles. Ce film, « Chemin de traverse » a reçu le prix du scénario. La Baule Images organise une journée Portes ouvertes le 14 septembre. Ce sera l’occasion de découvrir les locaux mis à disposition par la ville de La Baule-Escoublac, les activités et les équipements de l’association. Cette session s’adresse notamment aux adolescents qui envisagent de s’orienter

la baule+ Septembre 2024 | 5 Cet été, sur le marché de La Baule, notamment lors des soirées du vendredi, on a pu mesurer la popularité de certaines personnalités. Ce n’est pas une surprise, Pascal Praud domine très largement. Les gens se retournent souvent en aperceOn les a reconnus sur le marché de La Baule… ÉricMorillot et Martial Bild à La Baule La ville de La Baule annonce le déploiement d’abris vélos sécurisés afin de lutter contre le vol de bicyclettes. Ainsi, deux abris vélos sécurisés ont été imDe nouveaux abris vélos sécurisés à La Baule plantés sur le parvis sud de la gare centrale de La Baule, permettant d’accueillir environ 60 vélos et 10 vélos-cargos. De plus, deux box consignes individuels, pouvant abriter 12 vélos, ont été installés sur le parking nord. La halte SNCF de La Bauleles-Pins bénéficie également d’un abri sécurisé avec six places disponibles. Cette initiative, menée en partenariat avec l’entreprise nantaise La Ruche à Vélos, spécialisée dans les infrastructures cyclables, répond également aux exigences de la loi LOM (Loi d’orientation des mobilités), visant à promouvoir des transports durables et à réduire l’empreinte carbone. La gestion de ces nouvelles installations a été confiée à la société EFFIA, déjà en charge du stationnement payant à La Baule. La ville prévoit l’extension de ces infrastructures dès 2025, avec de nouveaux abris vélos prévus dans les secteurs de Lajarrige, dumarché central et du Casino. Pour faciliter l’accès à ces services, les cyclistes peuvent s’abonner via une application dédiée, disponible sur Android et iOS, avec des tarifs attractifs : 1 € à la journée, 15 € par mois, et 60 € à l’année. vant le journaliste de CNews et Europe 1. Beaucoup ne veulent pas le déranger, mais il a reçu beaucoup de messages sympathiques de la part de Baulois. Ce n’est pas surprenant, on regarde beaucoup CNews à La Baule. Si l’on quitte les médias mainstream, Martial Bild, directeur de TV Libertés, et Éric Morillot, qui anime Bistrot Libertés, ont été eux aussi largement reconnus. En effet, Martial Bild passe souvent ses vacances à La Baule, Éric Morillot y est venu à plusieurs reprises cet été, et ils ont pu constater à quel point TV Libertés est devenue la chaîne qui monte. Enfin, si l’on quitte la politique, l’animateur Jacky, ex-star du Club Dorothée, a lui aussi pu constater qu’il dispose encore d’un énorme capital de sympathie.

la baule+ 6 | Septembre 2024 La Baule+ : Le concept du « Village français » consiste-t-il à créer une petite France dans des lieux sublimes pour y attirer une clientèle fortunée ? Laurent Tapie : Exactement. Comme la France se vend encore dans le monde entier, l’idée est de faire un village de l’excellence française, avec l’automobile comme thème principal, avec un circuit et un musée dédié à l’automobile. De façon plus large, il y aura les prestations d’un village de luxe, dans lequel il y aura des résidences de luxe, une galerie commerçante avec les plus belles marques - j’ai les trois plus gros groupes de luxe mondiaux qui m’accompagnent dans ce projet: LVMH, Richemont et Kering - ainsi que des restaurants français, un centre d’activités et un spa. L’idée est d’avoir une communauté avec des gens très fortunés, un site ouvert au public, entre le musée et les événements sur le circuit automobile, et tout le monde pourra passer du bon temps. Il y aura certaines aires réservées aux propriétaires des villas et aux membres du club Delage, et d’autres qui seront ouvertes à tous. Qu’entendez-vous par clientèle fortunée ? Des gens qui ont les moyens d’acheter des maisons au-dessus de 20 millions d’euros en prix d’entrée. Des voitures à plus de 2 millions d’euros Pourquoi avoir choisi la Chine pour votre premier village ? Parce que c’est le prochain marché mondial des hypercars, puisque c’est notre cœur de métier qui est de Entreprendre ► Des villages français réservés aux milliardaires Laurent Tapie : « Il n’a jamais été aussi propice d’entreprendre. » Laurent Tapie est un entrepreneur né. Il a été à bonne école, c’est dans son ADN. Le fils de feu Bernard Tapie connaît bien la Bretagne sud, que ce soit La Baule et la presqu’île, mais surtout le Golfe du Morbihan pour lequel il a un vrai coup de cœur. Il passe souvent ses vacances à Carnac et nous l’avons rencontré à l’Ile-aux-Moines. Laurent Tapie a repris la marque mythique Delage Automobiles et il travaille sur la création de « Villages français » dans des endroits paradisiaques. Ils seront réservés à des milliardaires, qui sont de plus en plus nombreux dans le monde. proposer des voitures à plus de 2 millions d’euros. Pour l’instant, la plus grosse clientèle au monde est la clientèle américaine. Mais d’ici à une décennie, ce sera la clientèle chinoise. Donc, il faut se positionner le plus rapidement possible pour être sur ce marché immense. Le marché du tourisme chinois est encore plus gros que celui du tourisme américain, puisqu’il y a une classe moyenne chinoise très nombreuse qui se met à voyager. Dans un premier temps, elle voyage en Chine, notamment sur l’île de Hainan. C’est pour cela que nous avons choisi cette île à l’extrême sud de la Chine, qui a le climat de l’île Maurice. La Chine est un marché énorme. Nous avons convenu avec les autorités que le plus intelligent pour faire ce projet, ce serait Hainan. Nous avons signé un accord de principe, mais il y a encore beaucoup de choses à régler puisque c’est un projet d’un milliard d’euros sur quatre à cinq ans. Vous avez aussi un projet en Arabie Saoudite… Oui. Nous avons signé en Arabie Saoudite avec un très grand groupe de construction qui est dans les autoroutes et les aéroports. C’est l’une des cinq sociétés saoudiennes qui a un mandat pour faire des acquisitions à l’international. Nous avons un accord de principe. Ils vont construire le village et nous sommes en train de regarder les différentes solutions de terrain. On a vu des sites à Riyad, à Djeddah aussi. Nous allons prendre le temps de bien étudier les choses. Ainsi, des familles très aisées vont pouvoir s’installer dans ce village et vivre à la française. Avez-vous également pensé à des infrastructures comme les écoles et les hôpitaux ? Oui. Nous pensons à créer une école internationale et un hôpital de renom. Nous pourrons couvrir tous les besoins primordiaux de la manière la plus élitiste qui soit. Ce qui est intéressant, c’est que vous n’avez pas décorrélé cela de l’automobile… Oui, mon cœur de métier, c’est Delage Automobiles et tout ce que je fais est en lien avec Delage Automobiles. L’automobile est un sujet de passion qui fédère énormément de monde. Surtout, en ce moment, il y a de plus en plus de restrictions. Et, à terme, on n’aura peut-être plus le droit de conduire, ce sont les machines qui conduiront. On ira vers une conduite écologique, avec zéromort, ce qui est très bien sur ce point… Mais, pour les passionnés dont je fais partie, c’est un cauchemar, parce que j’adore conduire! Donc, ils iront sur des circuits privés. C’est pour cela que j’intègre un circuit automobile dans chaque projet Village Delage. Je suis plus proche du marché de l’art que du marché de l’automobile Comment un indépendant comme vous peutil se battre dans un secteur aussi concurrentiel qui est en pleine restructuration ? Tout le monde pense que c’est fou, mais je suis sur un créneau très à part. Je ne suis pas en train de lancer un concurrent à Peugeot! Pour faire des voitures d’entrée de gamme ou de milieu de gamme, il faut en produire des centaines de milliers, avec des moyens de production énormes. Tout cela pour se retrouver sur un marché extrêmement concurrentiel. En réalité, je suis plus proche du marché de l’art que du marché de l’automobile. Nous sommes programmés pour fabriquer cinq voitures par an en ce moment et peut-être que dans quelques années on pourra monter à dix voitures par an. Pour les dix prochaines années, il est improbable que l’on soit amené à faire plus de dix voitures par an. Mais si je fais une dizaine de voitures par an, à 2 ou 3 millions d’euros, c’est un marché qui me convient très bien et c’est ma passion. Quelle est la situation du carnet de commandes ? Il est conforme à nos attentes, avec quelques unités commandées, certaines sont soumises à condition, le fait d’avoir l’homologation. Avant d’investir 2 millions dans une voiture, c’est la base, beaucoup de clients veulent que la voiture soit homologuée et c’est normal. Nous attendons l’homologation dans les tout prochains mois, puisque nous arrivons au bout du process. Il y a quelques clients qui veulent déjà être livrés, notamment aux États-Unis. Nous allons livrer une voiture à un collectionneur américain qui collectionne les voitures comme on collectionne les tableaux. Elles sont dans son salon, donc il ne roulera pas avec. Certains vont vous dire que vous êtes sur une autre planète…

la baule+ Septembre 2024 | 7 N’oubliez pas que l’on produit des Bugatti à Molsheim, dans l’est de la France. Ce sont les voitures les plus chères du monde et c’est le constructeur qui a le plus de succès sur les hypercars, puisque c’est le numéro un mondial. Entreprendre, c’est dans votre ADN familial ! Oui, j’entreprends depuis l’âge de 21 ans. Je n’ai pas attendu d’être sorti de l’école pour créer ma première boîte. Je pense que c’était en moi et, en plus, j’ai eu l’exemple de mon père. C’est dans l’instabilité que l’on émerge Que diriez-vous aux jeunes qui ont envie d’entreprendre aujourd’hui? Beaucoup veulent partir à l’étranger... Malheureusement, je le comprends. L’ensemble de l’Union européenne est en difficulté et les difficultés seront croissantes. Les mesures politiques ne sont pas au rendez-vous. Beaucoup de jeunes sentent que les débouchés sont plus nombreux en Asie ou aux États-Unis, c’est une réalité. Maintenant, heureusement, tout le monde ne pense pas cela, sinon il n’y aurait plus d’entrepreneurs en France. Je dirais aux jeunes qui veulent se lancer dans l’entrepreneuriat que c’est le meilleur moment. Il n’a jamais été aussi propice d’entreprendre. Il n’y a jamais eu autant de possibilités d’entreprendre, tellement il y a de bouleversements. Dans une économie stable, il est extrêmement difficile de réussir et c’est dans l’instabilité que l’on émerge, puisque les cartes sont rebattues. La technologie revoit tout et l’on peut créer des boîtes avec une très forte valeur ajoutée. Jamais l’accès au savoir et à l’entrepreneuriat n’a été aussi facile. C’est une bonne période pour entreprendre. Mais il faut se connaître soi-même, ses qualités et ses défauts. La première qualité, c’est la résilience, l’opiniâtreté, la résistance, parce qu’il est extrêmement difficile d’entreprendre. On est toujours confronté à des difficultés et il n’y a que celui qui n’accepte pas la défaite, et qui veut tout le temps repartir, qui peut s’en sortir. Il faut être aussi extrêmement créatif et s’adapter. Il faut aussi bien s’entourer, avec des gens qui ont les qualités que l’on n’a pas soi-même, pour former une bonne équipe. Personnellement, j’ai été salarié pendant trois ans, deux ans chez McKinsey et un an chez Partouche, je ne pourrais pas revenir au salariat. Je suis destiné à continuer à entreprendre. Propos recueillis par Yannick Urrien.

la baule+ 8 | Septembre 2024 Littérature ► L’écrivain baulois raconte l’histoire des écoles de La Baule Bernard Bertho : « Les élèves étaient assis sur des bottes de paille. » L’écrivain baulois Bernard Bertho publie un nouveau livre sur le passé de La Baule. Cette fois-ci, il raconte l’histoire des écoles de La Baule. Intitulé « De la plume d’oie à la pointe Bic», cet ouvrage est diffusé dans toutes les librairies de la presqu’île. Il est édité par « Collection patrimoine de La Baule » et Franck Louvrier, maire de La Baule, l’a également fait mettre à disposition dans les écoles de la ville. Ce livre présente de nombreuses photos de classe jusque dans les années 80. La Baule+ : Pourquoi avoir travaillé sur l’histoire des écoles de La Baule, alors que de tout temps il y a eu des écoles dans les bourgs ? Bernard Bertho : C’est vrai, mais il y a une histoire particulière par rapport à Escoublac. Les moines avaient dans leur monastère une pièce qui servait à accueillir tous ceux qui souhaitaient parler français, écrire et compter. Il y avait deux monastères. Les élèves étaient assis sur des bottes de paille, sans cahier, sans crayon et même sans plume. C’était bien une plume d’oie qui servait à écrire. L’envie des moines de partager leurs prières Peut-on savoir à quelle époque remontent les premières écoles ? Il y a la version contemporaine, avec Jules Ferry, mais aussi ce sacré Charlemagne qui a inventé l’école, comme dit la chanson... Ainsi, les écoles auraient toujours existé ? Oui, sous des statuts différents. Au départ, c’étaient les privilégiés qui allaient à l’école, mais pas seulement. Il y avait aussi ceux qui faisaient du commerce et ceux qui devaient voyager. Ils devaient avoir un minimum de connaissances, ne serait-ce que pour reconnaître les villes : par exemple, ils écrivaient le nom de Paris et, quand ils arrivaient à Paris, ils savaient qu’ils étaient bien parvenus à leur destination. Cela permettait de se débrouiller. Il y avait aussi le calcul, comme apprendre à faire une addition et une soustraction. Il y avait également l’envie des moines de partager leurs prières, en passant du latin au français. Il faut bien préciser qu’il n’y avait pas de barrières sociales à l’entrée des écoles. Les gens y aillaient simplement en fonction de leurs besoins. Certaines familles n’éprouvaient pas celui d’envoyer leurs enfants à l’école, mais d’autres si… Votre précision est importante. Il y avait des pauvres qui allaient à l’école et des riches qui n’y allaient pas. Il y avait même un professeur spécifique chez les seigneurs. C’était la seule différence. Ensuite, il y a eu ce besoin de généraliser l’école auprès de tout le monde. Il y avait une catégorie pour les nécessiteux, qui pouvaient quand même être inscrits La première école que vous avez pu identifier à La Baule date de 1694… C’est exact. Ensuite, en 1833, il y a eu la loi Guizot avec le certificat d’aptitude pour aller à l’école. Tout le monde pouvait le passer et, à Escoublac, le maire a demandé la création de son école. Il a voulu que son secrétaire de mairie passe son diplôme. L’école était sous la responsabilité du maire et non du ministre de l’Éducation. C’était la mairie qui payait l’instituteur, qui achetait les tables et la craie, et les parents devaient payer. Il y avait un conseil municipal spécifique qui fixait le prix. Il y avait une catégorie pour les nécessiteux, qui pouvaient quand même être inscrits. C’étaient des classes avec une quarantaine ou une cinquantaine d’élèves. Les jeunes avaient soif d’apprendre. Comment se fait-il qu’aujourd’hui, alors qu’en France nous avons l’Éducation nationale la plus stricte, la plus contrôlée, et sans doute la plus étatisée au monde, à l’exception de la Corée du Nord, nous connaissions autant de problèmes ? Avant, il y avait une soif d’apprendre. Aujourd’hui, les jeunes ont plutôt envie de jouer avec leur smartphone, alors qu’à l’époque on voulait vraiment comprendre le masculin, le féminin, le pluriel.... Les parents étaient fiers que leurs enfants puissent lire quelque chose qu’ils ne pouvaient pas lire. Tout se faisait autour de la lecture, du calcul et de la connaissance du monde. Vous citez les noms de nombreux instituteurs… Ce sont les hussards de la République qui ont façonné l’ensemble des enfants de la commune. Ces instituteurs étaient aussi le chef de la fanfare, le responsable de la gymnastique... Ils n’étaient pas simplement dans leur salle de classe. Les communes se sont toujours adaptées aux différentes lois et c’est à partir de l’avant-guerre que l’école est devenue plus nationale. Les directeurs ont été nommés par le ministère. Il y a aussi un moment qui m’a étonné : pendant la guerre de 39-45, toutes les écoles ont été réquisitionnées par les Allemands et les enfants ont été disséminés un peu partout. À Vallet, il y a eu des enfants réfugiés. Malheureusement, l’un d’entre eux, en jouant avec un engin explosif trouvé par terre, a été tué. Autre chose intéressante, j’ai retrouvé les motifs des absences. Souvent, il y avait « Maladie », mais il y avait aussi « Utile à la maison ». Propos recueillis par Yannick Urrien. Fabienne: 06 08 80 39 55 fabienne@labauleplus.com Rozenn: 06 13 55 11 55 rozenn@labauleplus.com Commerçants, artisans : faites-vous connaître, fidélisez vos clients, cultivez votre notoriété… la baule+

la baule+ 10 | Septembre 2024 Depuis 1988, Lecorps Aménagement s’est imposé comme un acteur incontournable dans le domaine de la menuiserie et de l’agencement sur mesure, que ce soit pour les particuliers (cuisines, salles de bains, mobiliers sur mesure) ou pour les professionnels (bars, hôtels, restaurants, magasins, bureaux). Aujourd’hui, Christophe Mazin et Laurent Lecoq, à la tête de l’entreprise, vont encore plus loin en mettant en avant une nouvelle spécialisation : le mobilier gain de place, une solution parfaite pour les petits espaces, notamment les appartements, en collaboration avec leur partenaire La Place dans la maison. Des solutions d’aménagement optimisant l’habitabilité Cette nouvelle orientation est née d’une écoute attentive des besoins de leurs clients, qui expriment une demande croissante pour des solutions d’aménagement optimisant l’habitabilité. Avec la réduction constante des surfaces habitables, en particulier dans les zones urbaines, les solutions ingénieuses pour maximiser l’espace sont devenues essentielles. Lecorps AménageLecorps Aménagement se spécialise dans le mobilier gain de place pour gagner en habitabilité Reconnu pour son savoir-faire et sa gestion intégrale des projets, Lecorps Aménagement propose une prise en charge complète des chantiers, de la conception à la réalisation, en passant par l’agencement intérieur et extérieur. Leur nouveau service clé en main s’adapte particulièrement bien aux besoins de cette rentrée, avec des solutions techniques comme des lits escamotables intégrés dans des meubles multifonctionnels, contrôlables par un simple bouton électrique. « Ce n’est pas un simple canapé convertible » précise Christophe Mazin : «Nous apportons une touche de raffinement et de confort avec des systèmes intelligents et élégants, loin du classique clic-clac. » Des solutions uniques qui transforment complètement l’espace de vie ment se positionne comme le spécialiste de ce secteur en plein essor, offrant des solutions innovantes et pratiques qui répondent parfaitement aux contraintes des petits espaces. Ce qui distingue véritablement Lecorps Aménagement, c’est son partenariat exclusif avec La Place dans la maison sur le littoral de Loire-Atlantique pour ce type d’aménagement. Cela leur permet de proposer des solutions uniques qui transforment complètement l’espace de vie, tout en garantissant la tranquillité d’esprit avec leur assurance décennale. Cette spécialisation dans le mobilier gain de place répond autant aux attentes des résidents secondaires qu’à celles des résidents permanents, tous en quête de solutions pour maximiser chaque mètre carré de leur logement. Lecorps Aménagement 10, rue Gustave Eiffel, Zone de Brais, Saint-Nazaire Tél. : 02 40 60 02 41 Site : www. lecorpsamenagement.fr L’association Polleniz alerte sur une recrudescence inhabituelle de chenilles cet été. Si la chenille processionnaire du pin est souvent mise en avant comme principal ravageur de nos côtes, cette année, deux autres espèces se font particulièrement remarquer : la Lithosie Quadrille et la Bombyx Disparate. Ces deux chenilles, qui préfèrent des environnements différents, sont observées en plus grand nombre en raison de la pluviométrie exceptionnelle qui a marqué cet été. La Lithosie Quadrille, fervente amatrice de lichen, et la Bombyx Disparate, qui s’attaque principalement aux feuilles de chêne, se développent davantage grâce aux conditions météorologiques favorables. En plus des dommages qu’elles causent à la végétation locale, ces chenilles représentent également un danger pour la santé des hommes et des animaux. Leurs poils urticants peuvent provoquer des réactions cutanées comme l’urticaire, mais également des infections oculaires, voire des troubles respiratoires dans certains cas plus graves. Ces risques rendent impérative la vigilance lors de promenades en forêt ou à proximité des zones infestées. L’association Polleniz recommande donc de rester prudent et de s’éloigner des chenilles. Si vous en observez, il est important de ne pas essayer de les manipuler ou de s’en approcher. Pour signaler leur présence ou obtenir des informations supplémentaires, vous pouvez contacter Polleniz par téléphone au 02 40 36 83 03 ou par mail à polleniz44@polleniz.fr. Recrudescence de chenilles sur la presqu’île

la baule+ Septembre 2024 | 11 « Les Mardis de Baudry» au Pouliguen La ville du Pouliguen enrichit sa programmation culturelle avec un nouveau rendez-vous mensuel, baptisé « Les Mardis de Baudry ». Dès cette saison 2024-2025, ce nouvel événement viendra dynamiser la scène artistique locale en mettant en lumière de jeunes talents et des artistes émergents de la région. Organisée en partenariat avec la Compagnie Pois-Plume, fondée par la comédienne et metteuse en scène Mélanie Vindimian, cette initiative se tiendra à la salle Marcel Baudry, et proposera dix soirées inédites au tarif unique de 5 € par représentation. Ces soirées ont pour ambition de surprendre et de séduire les spectateurs en leur offrant une programmation diversifiée, allant du théâtre à l’humour, en passant par la musique. La Compagnie Pois-Plume, déjà reconnue pour ses spectacles originaux mêlant théâtre et immersion ludique, s’est distinguée par son approche novatrice. La compagnie tisse des liens étroits avec le territoire en impliquant les maisons de quartiers, les associations municipales et les établissements scolaires. Pour Norbert Samama, maire du Pouliguen, « cette nouvelle saison culturelle reflète notre volonté de proposer des événements originaux et accessibles à tous, tout en enrichissant la vie culturelle locale tout au long de l’année ». La Ville, qui a déjà accueilli de nombreux spectacles à la salle André Ravache depuis 2021, poursuit ainsi son engagement à offrir une programmation de qualité et variée pour tous les publics. Mardi 17 septembre 2024 : artistes en Fuites, par la compagnie « Les Diaboliks » Mardi 17 septembre, pour la première soirée des « Mardis de Baudry », la ville du Pouliguen invite les spectateurs à se rejoindre à la salle Marcel Baudry. Une présentation de la saison culturelle 2024 - 2025 y sera donnée, suivie d’un verre de l’amitié et de la représentation des Artistes en Fuite. Dans leur monde, les spectacles sont désormais interdits. Toto & Boby, compagnons d’un cirque démantelé par les autorités, sont activement recherchés. Ce spectacle tout public mêle habilement théâtre, jonglerie et musique. Pratique : présentation de la saison culturelle à 19h – Pot à 19h45 – Spectacle à 20h30. Billetterie gratuite auprès de l’Office de tourisme du Pouliguen – Quai du Commandant l’Herminier. Tél. 02 40 24 34 44.

la baule+ 12 | Septembre 2024 Intelligence artificielle ► Le fondateur de Doctissimo affirme que l’IA va nous rendre immortels Laurent Alexandre : « D’ici à mille ans, nous aurons fusionné avec l’intelligence artificielle. » Laurent Alexandre est chirurgien et énarque, fondateur de Doctissimo et de plusieurs entreprises hightech. Il a signé de nombreux ouvrages de référence comme « La mort de la mort», « La défaite du cancer » et « La guerre des intelligences ». Il est spécialiste des révolutions technologiques et de leurs enjeux dans notre société. « ChatGPT va nous rendre immortels» de Laurent Alexandre est publié chez JCLattès. La Baule+ : Vous êtes à la fois chirurgien et énarque : comment peut-on concilier ces deux branches ? Laurent Alexandre : Elles ne sont pas si différentes, car au fur et à mesure que la technologie progresse, on s’aperçoit que la technologie médicale doit être encadrée. C’est finalement le métier de l’énarque que d’encadrer les choses. Dans un monde hyper technologique, la médirigeants de Google. Si vous mettez dans ChatGPT tous les discours, livres et interviews de Jean d’Ormesson, est-ce une forme de posthumanisme ? Oui, mais on n’a pas transféré ses pensées, c’est-à-dire le contenu de son cerveau dans les machines. Donc on peut créer un avatar de Jean d’Ormesson, ou de Napoléon Ier, qui parlerait comme Jean d’Ormesson ou Napoléon Ier, mais on n’aura pas transféré son cerveau. Les posthumanistes veulent transférer le cerveau des humains dans les machines, une étape que l’on ne sait pas encore faire. Cela s’appelle l’uploading et c’est l’objectif ultime des dirigeants de Google. Si ChatGPT analysait des décennies d’interviews et de chroniques de Jean d’Ormesson, ChatGPT pourrait-elle deviner ce que penserait Jean d’Ormesson de l’actualité d’aujourd’hui ? Non, car ChatGPT n’a pas connaissance de ses pensées intimes, alors que transférer le cerveau conduirait aussi à transférer nos pensées les plus intimes, comme nos tabous, nos fantasmes, nos désirs ou nos peurs. Jean d’Ormesson ne parlait pas de ses fantasmes sexuels dans Le Figaro ! Je suis pour l’augmentation de l’homme grâce à la technologie et une augmentation de l’espérance de vie Êtes-vous un transhumaniste ou un posthumaniste ? Je suis plutôt un transhumaniste. Je suis pour l’augmentation de l’homme grâce à la technologie et une augmentation de l’espérance de vie par la technologie. Notamment grâce au croisement entre l’intelligence artificielle et les biotechnologies. Je ne suis pas très favorable à voir le corps humain disparaître. Je suis plus du côté d’Elon Musk que du côté des dirigeants de Google. D’ailleurs, quand on pense à l’immortalité, on a envie de profiter le plus longtemps possible des plaisirs de la chair, du goût, du soleil... Bref, des délices de la vie terrestre… Oui. Il y a une opposition, c’est quelque chose qui ne fait que démarrer, entre les transhumanistes et les posthumanistes. Il est difficile de savoir qui gagnera. Il est probable que d’ici à mille ans, nous aurons fusionné avec l’intelligence artificielle et que nous aurons abandonné notre corps. Je ne suis pas certain que le corps biologique puisse durer très longtemps. On commence à voir des gamins qui tombent amoureux d’une intelligence artificielle On pense que l’intelligence artificielle va remplacer de plus en plus de métiers. Prenons l’exemple de celui de journaliste. On comprend que l’intelligence artificielle puisse se substituer à un présentateur du journal télévisé de 20 heures, que ce soit Anne-Sophie Lapix ou Gilles Bouleau. Mais pourrait-elle remplacer des personnalités telles que Michel Onfray, André Bercoff ou Thierry Ardisson, qui ont l’habitude de nous surprendre à travers leurs propos ? C’est une bonne question, elle porte sur le degré d’innovation de l’IA et sur sa capacité à nous surprendre. La réponse est oui. Notre génération est encore attachée aux humains, elle n’est pas habituée à être face à des acteurs ou à des journalistes purement virtuels. La génération suivante aura connu des avatars dès sa jeunesse, donc elle sera probablement plus encline à accepter un journaliste IA qui n’existe pas vraiment. On voit bien que les avatars sont très réalistes et qu’il est difficile de faire la différence entre l’avatar de quelqu’un et cette même personne. Par exemple, mes enfants n’arrivent pas à faire la différence entre moi et mon avatar en intelligence artificielle ! Quand ils voient une vidéo de mon avatar, réalisée par de l’intelligence artificielle, ils pensent que c’est moi... Les nouvelles générations vont être habituées à parler avec des gens purement virtuels qui n’existent pas dans le monde réel. Ils seront probablement différents. D’ailleurs, on commence à voir des gamins qui tombent amoureux d’une intelligence artificielle. En Belgique, un gamin s’est suicidé parce qu’il s’était fâché avec une intelligence artificielle dont il était tombé amoureux. Les relations que ma génération a avec l’intelligence artificielle ne sont probablement pas prédictives des relations que les générations d’après auront. decine et la régulation par l’État sont des domaines qui convergent. C’est un débat au sein des milliardaires de la Silicon Valley Vous dites que l’intelligence artificielle va nous rendre immortels. Mais quelle est votre définition de l’immortalité ? C’est intéressant, c’est un débat au sein des milliardaires de la Silicon Valley, c’està-dire les propriétaires des grandes entreprises qui sont en train de construire l’intelligence artificielle. Il y a ceux qui souhaitent que l’on aille vers une immortalité biologique, c’est-à-dire modifier notre corps pour reculer la mort. Et il y en a d’autres, comme les dirigeants de Google, qui souhaitent que nous fusionnions avec l’intelligence artificielle, que nous transférions le contenu de notre cerveau dans les ordinateurs, et que nous abandonnions notre corps. C’est ce que l’on appelle le posthumanisme, c’està-dire une fusion avec les machines, avant de devenir des cyborgs, et que nous abandonnions notre corps biologique. C’est d’ailleurs ce conflit entre les transhumanistes, qui veulent augmenter l’homme, et les posthumanistes, qui veulent que l’intelligence artificielle remplace l’homme, qui a conduit à la fâcherie très forte entre Elon Musk et les

la baule+ Septembre 2024 | 13 L’intelligence artificielle s’enrichit de données et de réflexions qui émanent de lamajorité. Or la majorité n’apas toujours raison, elle se conforme souvent à la pensée dominante instantanée. En 1940, par exemple, ChatGPT aurait-elle considéré de Gaulle comme un résistant ou comme un terroriste ? C’est très compliqué. Pour l’instant, l’intelligence artificielle dépend des normes éthiques qu’on lui a données. Ce n’est pas une intelligence artificielle forte et autonome. Donc, l’intelligence artificielle se range aux normes éthiques qui lui ont été inculquées directement ou indirectement par l’intermédiaire des données. Voilà pour répondre à votre question. Dans le futur, si l’on a des intelligences artificielles totalement autonomes, c’est-à-dire qui ne dépendent plus des normes éthiques de l’humanité, ce serait différent. Pour l’instant, l’intelligence artificielle n’a pas de conscience artificielle, elle n’a pas de normes et de principes éthiques et moraux autonomes. Prenons un fait plus récent : l’intelligence artificielle aurait-elle eu la faculté de raisonner au moment où Colin Powell a présenté sa fiole à l’ONU, en précisant que cela pouvait être un cas de manipulation ? Oui, ce n’est pas très difficile pour une intelligence artificielle d’envisager ce type de cas. Mais elle fait toujours cela à partir des normes éthiques et morales qu’on lui a inculquées. Augmenter le cerveau de nos enfants La tentation de l’eugénisme reste un réel problème dans le domaine de l’IA… J’ai l’impression que face à la progression rapide de l’intelligence artificielle, les parents vont vouloir que leurs enfants soient plus intelligents pour leur éviter d’être marginalisés. J’imagine qu’une partie importante des parents approuvent le discours d’Elon Musk qui veut mettre des microprocesseurs dans le cerveau de nos enfants pour les rendre plus compétitifs. C’est l’objectif des implants intracérébraux Neuralink. Ce qui semblait complètement fou en l’an 2000, c’est-à-dire augmenter le cerveau de nos enfants, est quelque chose qui va probablement se banaliser. Je pense qu’en 2050 les parents raisonnables voudront éviter que leurs enfants soient inutiles face à l’intelligence artificielle et qu’ils accepteront ce que propose aujourd’hui ElonMusk, c’està-dire l’augmentation cérébrale de nos gamins, pour éviter qu’ils soient les losers de l’économie de demain. (Suite page 14)

Vous insistez aussi sur la nécessité d’avoir une forte culture générale, car c’est ce qui va permettre de distinguer les humains. Observez-vous une baisse de la culture générale avec une perte de ce que l’on appelle le bon sens ? Le bon sens n’a pas disparu, il a toujours été minoritaire. L’idée selon laquelle tout le monde était très intelligent et très cultivé en 1900, c’est une idée complètement fausse. Il y avait autant d’idiots en 1900 qu’aujourd’hui. Il n’y a pas de différence. Évidemment, on a un biais d’observation. En 1950, seulement 3 % des Français avaient le bac. Effectivement, le niveau était meilleur puisqu’aujourd’hui 85 % d’une classe d’âge a le bac. Le bachelier de 1950 était très bon en grec, en mathématiques ou en latin, et il ne faisait pas de fautes d’orthographe. Mais c’était une petite minorité. Aujourd’hui, tout le monde a le bac. En apparence, le niveau du bac s’est effondré, mais en réalité on assiste simplement au fait que l’on donne le bac à tout le monde et que c’est devenu un diplôme en chocolat. Il n’y a pas moins de culture générale et il n’y a pas moins de bon sens aujourd’hui qu’il y a cent ans. Quelle est votre définition de la culture générale ? La culture générale des élites est la même aujourd’hui qu’en 1900. Simplement, quand on regarde le niveau des gens, on ne regarde pas les élites, mais l’ensemble de la population. Il y avait un taux d’analphabètes très élevé en France il y a cent ans. Le niveau a plutôt augmenté par rapport à ce qu’il était il y a un siècle. Nous allons être marginalisés Quel est l’avenir de l’homme ? Sur le plan intellectuel, nous allons être marginalisés. On ne peut pas être compétitif durablement face à l’intelligence artificielle. Donc, l’avenir de l’homme est à construire dans un monde où nous allons être intellectuellement dépassés. On peut probablement retarder notre dépassement en acceptant l’augmentation cérébrale proposée par Elon Musk, mais cela ne durera pas très longtemps. L’intelligence artificielle va continuer à progresser très vite. Donc, il faut s’habituer progressivement à notre dépassement par l’intelligence artificielle. Mais on ne pourra pas tous vivre au bord de la plage au soleil en ne faisant rien… Si ! L’un des scénarios est que l’intelligence artificielle travaille pour nous pendant que nous vivrons dans un monde de loisirs, de débauche et de plaisir. Vers quel type de société cela vat-il nous amener ? Combien de temps l’intelligence artificielle va-t-elle accepter de travailler tandis que nous glanderons ? Je n’ai pas la réponse à ces questions. La réponse est peutêtre écrite dans la Bible, puisque c’est la description de Sodome et Gomorrhe... La Bible n’est pas une grande référence pour moi, puisque je suis athée. Pourtant, le XXIe siècle semble de plus en plus religieux… Pour moi, Dieu n’existe pas. Il y a deux dieux possibles: c’est l’homme dieu, c’est-àdire l’homme augmenté par la technologie, ou l’intelligence artificielle. Lequel va gagner ? Homo Deus ou l’intelligence artificielle ? Je ne sais pas. La vraie bataille n’est pas entre le Dieu des Ecritures et l’IA, mais entre l’homme augmenté et l’intelligence artificielle. Si cette intelligence artificielle devient une divinité, pourrait-elle se retourner contre nous ? C’est une vraie question. Nous ne savons pas jusqu’où peut aller l’intelligence artificielle. Si Sam Altman, créateur de Chat GPT, a raison de penser que dans dix ans l’intelligence artificielle sera un million de fois plus intelligente que l’homme, à ce moment-là le dépassement serait rapide. Propos recueillis par Yannick Urrien. la baule+ 14 | Septembre 2024 Laurent Alexandre : « Dans dix ans l’intelligence artificielle sera un million de fois plus intelligente que l’homme. » Mers lointaines, thème du salon Plumes d’Équinoxe au Croisic Le salon Plumes d’Équinoxe se déroulera les 27 et 28 septembre à l’ancienne criée du Croisic avec une dizaine d’auteurs nationaux et une trentaine d’auteurs locaux. Jacques Bruneau, premier adjoint à la mairie du Croisic, souligne le caractère particulier de ce salon : « Nous suivons le thème de la mer chaque année, avec des écrivains, des conférences et une dictée autour de la mer. Ce n’est pas une grande foire aux livres, c’est un salon littéraire plus intime où les auteurs dialoguent avec le public. Nous avons une conférence inaugurale, comme Jean-Yves Paumier et Jacques Bruneau Ronflement, apnée du sommeil : une conférence du docteur Salim Merazga Une personne sur deux est concernée par le ronflement et l’apnée du sommeil, avec des conséquences parfois graves, comme l’augmentation du risque d’accidents cardiovasculaires, d’AVC, de diabète, d’hypertension ou de maladie d’Alzheimer. Le docteur Karim Merazga, expert sur la question de l’apnée du sommeil, donnera une conférence samedi 21 septembre à 17 h à la salle des Floralies à La Baule. Un rendez-vous proposé par le Lions Club La Baule Grand Large, participation de 5 € au profit de la SNSM. chaque année, à l’Océarium du Croisic. Année après année, le public est toujours plus nombreux. » Jean-Yves Paumier, directeur artistique, précise qu’un thème différent est mis à l’honneur chaque fois : « Nous allons aborder les mers lointaines, pour évoquer les navigations, pas seulement autour de chez nous, mais partout dans le monde. Les auteurs que nous avons retenus évoquent ces épisodes assez variés sur la navigation sur toutes les mers du monde. » Pour cette session, l’invitée d’honneur est Katell Faria : « C’est une jeune femme de 33 ans, avec un parcours atypique. Elle a fait une préparation militaire, elle est parachutiste et elle est dans le club des Écrivains de marine. Dans son dernier livre, elle raconte son périple aux îles Kerguelen. » Le salon du livre invite également des écrivains locaux : « Les auteurs nationaux traitent du thème de la marine, mais il y a aussi des auteurs locaux, qui ne sont pas spécialisés dans ce domaine » ajoute Jean-Yves Paumier. En effet, la ville du Croisic souhaite ainsi contribuer à la promotion des écrivains locaux en les conviant avec des auteurs plus connus.

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