la baule + L’essentiel de la presqu’île guérandaise ! Mensuel gratuit d’informations - N° 244 - Octobre 2024 SOYEZ RESPECTUEUX DE L’ENVIRONNEMENT : NE JETEZ PAS CE JOURNAL SUR LA VOIE PUBLIQUE, EMPORTEZ LA BAULE+ CHEZ VOUS ! Pages 22 et 23 Enrico Macias Entretien exclusif avec le chanteur à l’occasion de son passage à La Baule Bois & Design et Tendances Outdoor : l’art de l’aménagement extérieur haut de gamme Page 5 VOYAGES Sophie Quéven inaugure Terres & Lagons : une invitation à créer des souvenirs de voyages inoubliables Page 2 TENDANCES Nos entreprises locales communiquent : Marc Touati Pourquoi il est essentiel de savoir écouter son corps Pages 10 et 11 Anne Gabard-Allard La situation économique de la France se rapproche de celle de la Grèce Pages 6 et 7 La société occidentale glisse-t-elle vers le totalitarisme ? Pages 14 et 15 Vincent Pavan Votre radio de proximité : infos locales, agenda, et la meilleure bande-son de votre vie ! 6h-9h : la matinale de Kernews évolue avec un flash local toutes les 30 minutes 10h-13h : Anthony présente l’agenda des sorties dans notre région 13h-16h : Des hits, des découvertes, la playlist qui vous fait vibrer 16h-19h : C’est Pixelle ! L’animatrice la plus délirante balance tout ! Régie publicitaire locale : Fabienne Brasseur au 06 08 80 39 55
la baule+ 2 | Octobre 2024 Sophie Quéven inaugure Terres & Lagons : une invitation à créer des souvenirs de voyages inoubliables rité des destinations et des hôtels qu’elle conseille et elle s’enrichit en permanence du retour de ses clients. Avec une telle expérience, rares sont les lieux ou hôtels qu’elle recommande sans les avoir découverts elle-même. Il est naturel de se poser mille questions Aujourd’hui, Sophie franchit une nouvelle étape avec la création de Terres & Lagons. Le choix de ce nomn’est pas anodin : « Je ne voulais pas que l’on réduise une agence de voyages à une simple image de plage et de cocotiers. « Terres » évoque également les circuits et la découverte des grandes villes. » En matière de voyages, l’échange humain est primordial. Il est naturel de se poser mille questions : quelle destination choisir ? Quel environnement entoure l’hôtel ? Les prestations sont-elles à la hauteur ? Parle-t-on français sur place ? Sophie insiste sur l’importance du contact humain : « Le lien avec le client est au cœur de la préparation d’un voyage. » Des services sur mesure et des tarifs plus compétitifs Terres & Lagons s’inscrit dans le réseau Tourcom, leader des agences indépendantes en France, ce qui confère à cette nouvelle enseigne une Une nouvelle agence de voyages vient d’ouvrir ses portes à Pornichet: Terres & Lagons. À sa tête, Sophie Quéven, une figure emblématique du tourisme, connue pour son expertise et son professionnalisme. Depuis son plus jeune âge, Sophie est fascinée par le monde. Enfant, elle feuilletait des atlas avec curiosité, désireuse de comprendre les mystères de la géographie. Cet amour du voyage ne l’a jamais quittée. Elle a fait ses études dans le tourisme, elle a débuté à American Express Voyages à Paris, avant de revenir dans sa région natale. À Nantes, elle a travaillé dans une agence de voyages atypique spécialisée dans les voyages sur mesure. Ensuite, elle a été responsable pendant 22 ans d’une agence de voyages sur Guérande. D’ailleurs, sur la presqu’île, lorsque l’on a envie de préparer ses vacances, s’adresser à Sophie est devenu un réflexe pour beaucoup ! Le monde n’a pas de secret pour elle, puisqu’elle fait en moyenne trois voyages par an depuis 30 ans. Elle a visité la majobase solide et reconnue. Sophie rappelle d’ailleurs que le rôle d’une agence de voyages demeure inchangé : « Nous sommes avant tout des prestataires de services, nous faisons le lien entre les attentes du client et les fournisseurs. Nous pouvons proposer des packages via les voyagistes, mais également travailler directement avec des réceptifs locaux, afin d’offrir des services sur mesure et des tarifs plus compétitifs. » En outre, Sophie propose en complément de nombreux services gratuits, comme l’édition des cartes d’embarquement ou même la réservation du parking à Nantes. On peut aller la voir en toute confiance, pour lui demander des conseils sur une destination, mais également des idées de voyage si l’on ne sait pas où aller, et son expertise permet d’avoir des réponses à toutes les questions que l’on peut se poser. Quand on l’interroge sur les destinations à la mode, elle souligne que cet été, au départ de Nantes, l’Albanie a eu beaucoup de succès : « C’est un très beau pays, dont on parle de plus en plus, tout comme la Slovénie. Pour cet hiver, la Thaïlande et Zanzibar sont très demandées. J’observe que le marché de la croisière est aussi en vogue, notamment avec Ponant, car ce sont toujours des souvenirs inoubliables. » Terres & Lagons, 52 bd de la République à Pornichet. Tél. 02 51 16 24 38. Sophie est heureuse de conseiller ses premiers clients. Pascal et Marie-France Deville qui préparent leur séjour à Dubaï.
la baule+ Octobre 2024 | 3 Chaque année, la Presqu’île s’anime en octobre pour célébrer les richesses gastronomiques locales, grâce à l’initiative «Saveurs d’octobre ». Ce festival culinaire, imaginé il y a plusieurs années par Jean-Pierre Bernard, maire de Mesquer, vise à dynamiser le tourisme en dehors de la saison estivale. L’événement est devenu incontournable, attirant autant les fins gourmets que les curieux. Le principe de « Saveurs d’octobre » est simple, mais ambitieux : offrir aux visiteurs un mois entier d’animations autour de la gastronomie. « Nous avons prévu 150 événements pour petits et grands gourmands », annonce Delphine Derouet, directrice de l’Office de tourisme intercommunal. «Entre démonstrations culinaires, visites découvertes, dégustations, marchés gourmands, tables gastronomiques et ateliers de cuisine, chacun pourra y trouver son compte. » Cette initiative met en lumière le savoir-faire des restaurateurs de la Presqu’île et valorise les produits locaux. « Le territoire de Cap Atlantique possède un véritable potentiel gastronomique », souligne Franck Louvrier, président de l’Office de tourisme intercommunal, qui ajoute : « Même s’il n’y a pas encore de restaurants étoilés, 85 % des Français associent déjà notre région à la gastronomie, preuve que nous avons une réputation solide dans ce domaine. » Saveurs d’Octobre : un mois de gastronomie en Presqu’île Ingrid Perrais, directrice de la communication de l’OT, Franck Louvrier, maire de La Baule et président de l’OT, Jean-Charles de Sel et Tourbe, et Delphine Derouet, directrice de l’OT.
la baule+ 4 | Octobre 2024 Forte du succès de la première édition, la Ville du Pouliguen renouvelle son concours de chant Calliopé. Après la phase de casting, huit finalistes ont été retenus et la grande finale se déroulera samedi 12 octobre à la salle André Ravache, à partir de 20h30. Les candidats se succéderont sur la scène pour interpréter la chanson de leur choix, qu’il s’agisse d’une reprise ou d’une composition originale, ainsi qu’une chanson imposée, choisie préalablement dans une liste proposée. Sous l’œil de l’auteur-compositeur-interprète Thomas Fersen, les huit finalistes interpréteront donc chacun deux titres. Le public sera aussi invité à voter. La soirée sera présentée par la comédienne et animatrice Laurence Roustandjee. Samedi 12 octobre, à 20h30, à la salle André Ravache. Tarifs : 12 €, comités d’entreprise : 10 €, enfants : 8 €. Billetterie auprès de l’Office de tourisme du Pouliguen. En 2022, les élus de Guérande avaient voté pour l’installation d’une aire d’accueil destinée aux gens du voyage le long de la route bleue aux portes de La Baule. Franck Louvrier, maire de La Baule, s’était indigné de ce choix et, depuis, le dossier ne semblait plus avancer. Or, Nicolas Criaud, maire de Guérande et président de CapAtlantique La Baule-Guérande Agglo, a annoncé que cette aire serait finalement installée à Herbignac. Le terrain du lieu-dit les « Forgettes » à Herbignac a été retenu. En effet, on constate une augmentation des installations illicites depuis plusieurs années, avec une hausse de 700% du nombre de caravanes sur le territoire de CapAtlantique entre 2019 et 2023. Nicolas Criaud nous révèle que l’ancien sous-préfet l’avait avisé que si ce dossier devait stagner, les forces de l’ordre n’interviendraient plus en cas d’occupation illégale de terrains. Nicolas Criaud répond à La Baule+ La Baule+ : C’est finalement le site d’Herbignac qui est retenu pour accueillir les gens du voyage. Pourquoi cette décision ? Nicolas Criaud : C’est un dossier qui date de sept ans. Il y a eu beaucoup de tergiversations et j’ai été sommé, en tant que représentant élu de l’agglomération, de me mettre en conformité avec le décret sur l’accueil de cette population. À l’époque, l’ancien sous-préfet avait une posture très claire, puisqu’il m’avait indiqué que l’aire de grand passage d’Herbignac ne correspondait pas à la loi en termes d’infrastructures, d’énergie et de réseau d’eau. Donc, je devais créer une nouvelle aire sur le territoire et proche du littoral. Cette injonction provenant d’un représentant de l’État était une épée de Damoclès au-dessus de ma tête, puisque je devais me conformer à cette loi. Si je n’avais pas une aire de gens du voyage conforme le 1er janvier 2022, la menace pour le territoire était qu’il n’y aurait plus aucune expulsion lorsque nous serions victimes de stationnements illégaux. Depuis un peu plus d’un an, nous avons un nouveau sous-préfet et ce dossier a été une priorité. J’ai reçu une écoute attentive de la part du préfet et du sous-préfet, qui m’ont entrouvert la porte en me laissant la possibilité de revoir ma position. Nous avons organisé une visite du terrain à Herbignac et, sur le principe, j’ai reçu l’aval de l’État. C’est un changement de position de la part de l’État, qui a réellement écouté l’élu local que je suis. Vous avez donc été victime d’une forme de chantage de la part de l’État, qui vous a menacé de ne plus intervenir en cas d’occupation illégale de terrains, si vous n’installiez pas cette aire de grand passage ! Vous venez de résumer la situation. C’était avant. Maintenant, j’ai reçu une écoute attentive de la part du nouveau préfet et du nouveau sous-préfet. On a pu réinstaurer un dialogue. C’est un enjeu important et c’est une victoire, puisque nous allons enfin pouvoir être en conformité. Maintenant, en cas de stationnements illégaux, nous allons pouvoir prendre les mesures d’expulsion. L’État a fait du chantage auprès de Nicolas Criaud afin de le contraindre à créer une aire de grand passage pour les gens du voyage ! Ne s’agit-il pas d’une grande hypocrisie, car les élus savent que beaucoup de gens du voyage n’iront pas à Herbignac puisqu’ils préfèrent s’installer au bord de la mer ? Ainsi, vous avez créé un terrain qui, a priori, ne servira pratiquement pas, cela uniquement pour préserver les recours à l’intervention de l’État en cas d’occupation illégale. Est-ce ce qu’il faut comprendre ? Oui. Ce qui m’intéresse, c’est de permettre à tous les habitants du territoire de vivre de façon sereine. Or, avoir un terrain fixe, c’est tout ce qui m’importe pour être en conformité avec la loi. Je salue le soutien de Christelle Chassais, maire d’Herbignac, qui a fait preuve d’écoute et de construction, mais aussi de solidarité à l’égard des autres communes de l’agglomération. Nous allons devoir investir et nous allons créer une aire de 4 hectares qui pourra accueillir 200 caravanes en simultané. Nous avons aussi obtenu l’autorisation du département pour construire un giratoire. Tout cela représente environ un million d’euros. Finale du concours de chant Calliopé au Pouliguen
la baule+ Octobre 2024 | 5 C’est le moment idéal pour réfléchir à son projet d’aménagement extérieur afin de profiter de son balcon ou de sa terrasse dès le printemps. Sur la presqu’île, Bois & Design et Tendances Outdoor sont spécialisés dans l’aménagement extérieur à travers deux savoir-faire complémentaires. À l’origine, il y a une dizaine d’années, Raphaël Thébaud a lancé Bois & Design, une entreprise spécialisée dans la création de terrasses. Son sens de l’esthétisme et de la qualité l’a amené à travailler avec une clientèle exigeante. Au fil du temps, la demande s’est étendue vers le mobilier haut de gamme et, afin de proposer une prestation complète, Mélinda Gouret, décoratrice, a lancé Tendances Outdoor, enseigne spécialisée Bois &Design et Tendances Outdoor : l’art de l’aménagement extérieur haut de gamme tures et les abris de jardin. » Chaque projet est unique : «Nous travaillons sur mesure et chaque projet est unique et reflète l’identité du client. Nous faisons des choix en fonction des souhaits de chaque client, de son mode de vie et même de l’orientation de sa maison. Nous sommes des spécialistes avec toutes les garanties professionnelles. » Raphaël indique que les tendances sont à la création de terrasses en bois et en grès cérame (carrelages sur plots), avec aussi une forte demande sur le bois exotique et le composite. L’équipe des six poseurs de Bois & Design, qui est intégrée à l’entreprise, bénéficie du label « Poseur expert » de Silvadec le plus grand fabricant de composites en France. Une prestation d’entretien et de nettoyage de terrasses Par ailleurs, afin de répondre aux attentes de nombreux clients, Bois & Design lance une prestation d’entretien et de nettoyage de terrasses : « Beaucoup de résidents secondaires n’ont pas envie de passer des heures à nettoyer leur terrasse. Nous nous en occupons, avec tout le matériel nécessaire pour prendre soin de leur extérieur. » dans le mobilier extérieur. Bois & Design a une démarche particulière et Raphaël précise: « Nous sommes des spécialistes dédiés à la création, la rénovation, et l’entretien de terrasses et de balcons. » L’équipe travaille pour les particuliers et les professionnels sur tous les types de chantiers: « Cela peut aller d’un balcon de 10 mètres carrés, jusqu’à la terrasse d’un restaurant de 500 mètres carrés. Par exemple, en ce moment, on nous a confié l’aménagement d’un rooftop. Il y a aussi une demande importante pour les terrasses coulissantes sur les piscines, mais également les pergolas, les carports, les clôUne entité spécialisée dans le mobilier haut de gamme En complément de Bois & Design, Mélinda Gouret est en charge de Tendances Outdoor, une entité spécialisée dans le mobilier haut de gamme. En effet, la demande pour les aménagements complets est de plus en plus forte : « Nous représentons les plus belles marques comme Vincent Sheppard, Vondom, Royal Botania, Les Jardins pour le luminaire, et Glatz pour les parasols. De nombreux modèles sont exposés dans notre showroom. » L’espace commun aux deux entités se trouve Parc de Villejames avec une partie dédiée à l’ameublement extérieur et une autre présentant le savoir-faire en matière de création de terrasses. Tendances Outdoor et Bois & Design, 10, rue de la Briquerie, Parc de Villejames, à Guérande (entre Bureau Vallée et La Maison du Barbecue). Tél. 06 77 88 81 18 (Raphaël Thebaud) ou 06 74 06 49 34 (Mélinda Gouret).
la baule+ 6 | Octobre 2024 La Baule+ : Vous nous répétez depuis des années que la crise de la dette sera de plus en plus insurmontable. Beaucoup ont ricané, or maintenant tout le monde reconnaît que nous sommes à l’aube du chaos… Marc Touati : C’est ce qui m’attriste vraiment. J’ai prévenu, non pas pour faire peur, mais parce que je voyais bien tous ces dangers. Cela aurait dû exploser depuis bien longtemps. Mais il y a eu le coronavirus, puis la planche à billets de la Banque centrale européenne, et tout cela a contribué à masquer la réalité. Plus l’État s’endettait, plus les taux d’intérêt baissaient, puisque c’est la BCE qui achetait la dette. Tout cela est terminé, la dette est en train d’exploser et rien n’est fait pour la limiter. Le déficit est devenu incontrôlable. Bruno Le Maire a annoncé un dérapage des comptes publics, alors que c’est quand même lui qui est le gardien des comptes ! C’est un vrai problème. Cela fait huit mois que j’annonce qu’il y aura un déficit public cette année, de l’ordre de 6 %. Je ne suis pas devin, c’est de la logique et du bon sens. Ce qui est dramatique, c’est que l’on fait semblant de le découvrir, car on a été dans le déni de réalité pendant des années. Cela me fait penser à la Grèce. N’oubliez pas ce qui a déclenché la crise grecque. Papandréou avait dit que les caisses n’étaient pas vides et qu’il fallait continuer d’augmenter la dépense publique. C’est ce qui s’est produit dans notre pays en 2024. Ensuite, en quelques jours, le gouvernement a annoncé un creusement des déficits. Il parlait de 6 %, mais en réalité c’était 10 %. Pour 2026, en France, le gouvernement prévoit un déficit public de 3,9 % du PIB et, selon la direction du Trésor, nous serons à 6,7%. C’est complètement fou ! Pour l’instant, on résiste sur les marchés, on se dit que l’on va éviter le pire, on pense qu’il va y avoir un miracle et que l’Allemagne va accepter de faire encore fonctionner la planche à billets. Malheureusement, nous sommes à la veille d’une crise de la dette publique et même d’une crise de la zone euro. Mais peutêtre faut-il que cela nous arrive… Certes, mais il n’y aura pas de mobilisation pour seretrousser lesmanches, car les gens s’en moquent tant qu’ils ne sont pas impactés directement… Économie ► La situation économique de la France se rapproche de celle de la Grèce Marc Touati : « On va devoir passer par la case catastrophe. » Selon des documents budgétaires en provenance de Bercy, le déficit pourrait atteindre 5,6 % du PIB en 2024, contre les 5,1 % visés par l’ancien gouvernement. L’économiste Marc Touati, président du cabinet ACDEFI et auteur de plusieurs best-sellers économiques, analyse la situation. Les gens ne se rendent pas compte qu’ils sont déjà impactés ! Les taux d’intérêt ont augmenté et cela va continuer. Cela veut dire moins de crédits à la consommation et moins de crédits à l’investissement, avec une activité en berne et le chômage qui augmente. On a eu les JO, on a été un peu anesthésié, mais la situation économique est très difficile. Nous atteignons des records historiques de faillites et le chômage augmente. Il y a aussi l’enjeu des impôts. On nous avait promis une baisse de la fiscalité, or les impôts continuent d’augmenter. Donc, peu importe le gouvernement, il aura forcément envie de puiser un peu dans l’épargne en augmentant la taxation sur l’épargne et c’est extrêmement dangereux. Malheureusement, nous avons une culture économique très faible, politisée à l’excès, donc les Français ne sont pas préparés à ce qui est en train de se passer puisqu’ils ont été élevés dans le déni de réalité. On explique que l’État est là et que l’État payera : mais l’État c’est nous et nos impôts ! Si, demain, il y a une augmentation des impôts, avec un chômage qui augmente fortement, peutêtre que les Français comprendront la gravité de la situation. Un jour, on ne pourra plus payer les fonctionnaires et il faudra baisser les retraites Il y a quand même 60 % de nos concitoyens qui pensent ne pas payer d’impôts… C’est vrai, seulement 40 % des Français payent l’impôt sur le revenu, mais nous payons tous des impôts, notamment à travers la TVA et la CSG. Je rappelle que la CSG avait été créée en 1991 par Michel Rocard, qui avait dit que c’était une petite cotisation de 0,5 % pour combler le trou de la Sécurité sociale... Aujourd’hui, nous en sommes à 17 % de CSG, donc c’est du temporaire qui dure. Aujourd’hui, il faut réduire les impôts, réduire la CSG, réduire les impôts sur les entreprises, c’est inévitable pour relancer la croissance. Dans le même temps, il faut baisser la dépense publique et il y a une grande tromperie sur la marchandise. On nous explique que cela toucherait le social, mais le social représente 33 % de la dépense publique. Quand on voit le deuxième poste, ce sont les dépenses de fonctionnement qui représentent 32% des dépenses publiques. C’est l’État qui augmente le plus les dépenses de fonctionnement et nous sommes numéro un mondial dans ce domaine. Malheureusement, il n’y a aucun avantage à tout cela, puisque les services publics se dégradent. Il y a cette dépense qui augmente, cette dette qui augmente, et les services publics se dégradent. Il faut donc repenser complètement la dépense publique. Il faut avoir une vraie refonte du système public français si on veut le sauver. Sinon, un jour, on ne pourra plus payer les fonctionnaires et il faudra baisser les retraites. La France est un grand pays, elle redémarrera toujours D’abord, vous constatez que nous sommes dans un pays où les gens sont incultes, déresponsabilisés et biberonnés par l’État depuis des décennies. Ensuite, vous formulez l’espoir que l’on puisse redresser la barre avec des gens de bonne volonté, comme cela a pu se faire en Allemagne et dans d’autres pays. Ces deux aspects ne sont-ils pas contradictoires ? C’est vrai, jusqu’à présent j’avais un espoir. Mais, depuis quelques mois, je commence à m’inquiéter davantage en me disant que l’on n’y arrivera pas. Malheureusement, on va devoir passer par la case catastrophe, à savoir la case grecque, tout en sachant qu’ils ont énormément souffert. Aujourd’hui encore, la richesse des Grecs est inférieure de 22 % à celle de 2008. Il faudra des années pour s’en sortir. On arrive au bout du système, la corde ne tient plus qu’à un fil et, si le fil casse, cela va faire très mal. J’ai eu un déclic lors des dernières élections législatives, déjà, par la décision de dissolution. Mais ce qui m’a le plus choqué, c’est lorsque j’ai vu les députés de Renaissance, d’Édouard Philippe ou Xavier Bertrand appeler à voter pour l’extrême gauche ! Ces gens-là ont quand même appelé à voter pour des fichés S ! L’Assemblée nationale est tombée bien bas. Mais j’ai envie de dire à tous ces gens de Renaissance que ce sont eux qui ont élu ces députés LFI! Cette Assemblée nationale est dramatique et elle est le reflet des erreurs de nos dirigeants. Si j’avais été à la place d’Emmanuel Macron, j’aurais nommé l’extrême gauche au pouvoir pour que l’on se rende réellement compte de la catastrophe, avec des taux à 10 % et l’effondrement de la France. Aujourd’hui, les fausses idées continuent de passer, ce sont les idées de l’URSS, donc on a déjà essayé et
la baule+ Octobre 2024 | 7 cela n’a pas marché. Quand je vois certains jeunes défendre ces idées contre la France, je trouve que c’est très dangereux et c’est ce qui m’inquiète en tant que citoyen et père de famille qui aime son pays. Je viens de fêter mes trente ans de carrière et je n’ai pas cessé d’expliquer à nos dirigeants que nous allions dans le mauvais sens. Or nous sommes maintenant au bout du système. Je garde espoir, parce que je suis de nature optimiste, mais plus les semaines passent, plus j’ai l’impression que nous allons devoir subir une grave crise. La France est un grand pays, elle redémarrera toujours, mais on n’a peut-être pas encore compris l’ampleur des dégâts. Est-ce que quelqu’un a la volonté de sauver le pays? Je ne sais pas. Ouvrir un compte à l’étranger, de façon tout à fait officielle On sait qu’une partie de l’épargne peut être saisie. Les actions en bourse ne sont pas saisissables, l’immobilier croule sous les taxes… Quels conseils donneriez-vous pour protéger son argent ? On peut ouvrir un compte à l’étranger, de façon tout à fait officielle, en le déclarant au fisc français. On ne sait jamais... Les banques suisses refusent maintenant d’ouvrir des comptes aux Français qui n’ont pas au minimum 3 ou 4 millions d’euros à placer… Oui, mais il n’y a pas que la Suisse. Ouvrir un compte à l’étranger, c’est une protection. Cela fait des années que je conseille l’or, cela a toujours bien marché. Vous avez raison, la taxation de l’immobilier est dramatique. Sur les actions, la bulle est en train de se dégonfler, donc il faut être prudent. Il faut profiter de l’instant présent en se disant que ce qui est pris n’est plus à prendre: donc il faut consommer. Il faut aussi peut-être prendre des plans d’épargne retraite, car il sera compliqué pour l’État de fiscaliser un plan destiné à sa retraite. Il faut garder un peu de cash rémunéré. Dans la zone euro, il y a des comptes qui ne sont pas trop mal rémunérés, ce qui n’est pas le cas en France. Je crains une augmentation des taxes sur l’épargne. Il ne faut pas croire que cela ne concernera que les ultra-riches, qui ne sont plus là et ce sera, comme d’habitude, la classe moyenne qui va payer la facture. Tout cela en raison d’un manque de courage politique. Propos recueillis par Yannick Urrien.
la baule+ 8 | Octobre 2024 Humeur ► Le billet de Dominique Labarrière Enfin une guerre rigolote Quand on se lasse de regarder ce qui se passe dans notre beau pays de France, lassitude que tout un chacun est à même de comprendre, on est tenté de porter le regard ailleurs. Cela rassérène un brin. Tout d’abord parce qu’on réalise vite que cet ailleurs ne se porte pas forcément mieux et que l’herbe n’y est pas plus verte qu’ici. Il se trouve que c’est loin de chez nous, en Asie, que mon attention a été attirée. Voilà quelques semaines, un communiqué de l’état-major interarmées sud-coréen informait les populations que des ballons expédiés de la Corée du Nord venaient d’atteindre le complexe présidentiel, à Séoul. Que transportaient ces ballons ennemis ? Rien d’autre que des déchets, des ordures. Des mégots, du papier hygiénique (le communiqué ne précise pas si celui-ci était envoyé avant ou après usage. Secret défense sans doute), des excréments d’animaux divers et variés, etc. On sait que dans le domaine des ordures aussi l’imagination humaine est sans limite. En fait, ce n’était pas la première fois que de semblables cadeaux tombaient du ciel, mais jamais encore la présidence n’avait été menacée d’aussi près. L’affaire devenait donc des plus sérieuses. Que les gens ordinaires subissent des bombardements de fiente, passe encore, mais ceux d’en haut, ceux du sommet, pensez ! Inacceptable ! Quand on est au pouvoir, des saloperies, on veut bien en commettre, et on ne s’en prive guère, mais en recevoir, jamais ! Très vite, des équipes spécialisées dans la détection et le traitement de substances chimiques potentiellement dangereuses ont été dépêchées et des messages ont été diffusés en boucle dissuadant les habitants d’entrer en contact avec ces cochonneries. Une question vient immédiatement à l’esprit. Pourquoi l’envoi d’ordures et pas d’autre chose ? Dans la logique de Pyongyang, il s’agirait d’une espèce de réponse du berger à la bergère, des militants sud-coréens n’ayant de cesse de faire passer au Nord, par haut-parleurs, par lâchers de tracts et de clefs USB, des éléments de propagande, notamment des enregistrements de ces musiques et chorégraphies K-pop qui font fureur, paraît-il, dans le monde entier et qui, pour la dictature communiste pure et dure du jovial Kim Jongun et de son affriolante sœur ne sont évidemment que le pire des ordures produites par le monde capitaliste décadent et en état de pourrissement avancé. Ordures contre ordures, en quelque sorte. Une once d’humour dans les relations désastreuses entre les deux parties du pays, serait-on tenté de croire. Jusqu’alors, on ignorait que le susnommé autocrate fût taquin. On découvre. Vue d’ici, en effet, hors de portée olfactive, cette forme de guéguerre pourrait être rigolote. Alors on se prend à rêver qu’elle puisse faire école. En Ukraine, au Proche-Orient, par exemple. Finie la tactique du missile, du drone, du bombardement à tout va et vive la stratégie du caca. Certes ça pue, mais ça tue moins. Et ça coûte beaucoup moins cher. Oui, on en rêve. Nous autres, au lieu de vendre des avions de combat qui coûtent un pognon de dingue, des canons César, ce genre de trucs et de machins, on exporterait le contenu de nos poubelles. Avec dispense de tri sélectif à la base, qui plus est. Le recyclage lucratif conjugué à un bienfait pour l’humanité, l’invention après laquelle l’homo bellicus court depuis des millénaires, la guerre sans hécatombes. J’allais dire la guerre propre. L’adjectif n’est pas le bon, bien entendu. Hélas, tout cela n’est qu’un rêve, une utopie de passage. Car, en réalité, là-bas, en Corée, cette manière nouvelle de procéder au traitement des déchets n’a fait qu’envenimer davantage une situation qui n’en avait nul besoin. En réponse aux saletés parachutées, le Sud a non seulement intensifié la diffusion de sa propagande au Nord, mais, plus encore, suspendu l’accord militaire de décrispation qui, vaille que vaille, avait fini par s’imposer. Et, pour faire bonne mesure, il a repris les exercices à balles réelles organisés en limite de la zone démilitarisée séparant les deux pays. Quant au Nord, il s’est empressé, lui, de pointer sur l’ennemi deux cent cinquante nouveaux missiles balistiques. Ces ordures high tech des temps modernes tant prisées des bellicistes compulsifs. Dommage, un débouché à l’international de nos détritus aurait fort arrangé notre balance commerciale, nos finances publiques. Elles en ont bien besoin, nul ne l’ignore. Retombons donc sur terre : ce que Bercy doit renoncer à trouver dans nos poubelles, il le cherchera tôt ou tard dans nos poches. Classique. Cela me rappelle cette bonne vieille plaisanterie, pas si dénuée de sens qu’il y paraîtrait au premier abord : « Qui paie ses impôts vole sa famille ». Contact Fabienne Brasseur : 06 08 80 39 55 fabienne@labauleplus.com Rejoignez-nous ! la baule+ Poste Nous recherchons un Commercial (H/F) dynamique pour rejoindre notre équipe. Le candidat idéal aura de solides compétences en service client avec uniquement des professionnels, en vente, et une aptitude à travailler sur le terrain en toute indépendance. Responsabilités - Prospecter de nouveaux clients - Assurer un suivi administratif des ventes (devis et paiements des factures) - Participer à des actions de marketing et de vente - Utiliser des outils bureautiques tels que Word, Excel pour le suivi des activités commerciales. Compétences - Maîtrise de la bureautique - Capacité administrative solide - Aptitude à travailler sur le terrain et avec différents types de clients. Une école portera le nom de Dany Lamy. Une belle manière de rendre hommage à cette femme qui a dédié sa vie à sa passion de l’enseignement et de la transmission. Dany Lamy, décédée en juillet 2023, a notamment été la principale adjointe de la cité scolaire Grand-Air et conseillère municipale déléguée en charge de l’éducation. La municipalité rappelle que son investissement « a permis la mise en place de multiples projets qui ont fait évoluer la politique éducative communale, dont notamment le regroupement des écoles maternelle et primaire du quartier du Guézy devenu le Groupe scolaire Les Pléiades, dont elle fut à l’initiative. » C’est tout naturellement que Franck Louvrier et les élus de La Baule ont porté leur choix sur cette école des Pléiades pour lui donner le nom de Dany Lamy. Une école Dany Lamy à La Baule
la baule+ 10 | Octobre 2024 Santé ► Pourquoi il est essentiel de savoir écouter son corps Anne Gabard-Allard : « Les émotions peuvent devenir toxiques si elles perdurent. » Anne Gabard-Allard a exercé la gynécologie pendant plus de quarante ans. Elle est titulaire de deux thèses universitaires et d’une maîtrise en histoire des sciences. Son livre s’inspire de la thèse pour laquelle elle a travaillé sur les témoignages de 300 patientes, avec l’objectif de mettre en miroir les événements de santé et les événements de vie, et ainsi montrer que la vision du médecin est souvent trop étroite et centrée sur la technique médicale, alors que la réalité est souvent plus vaste et dépendante de l’histoire personnelle de chacun. Les bénéfices issus de la vente de cet ouvrage sont reversés à la Fondation des Femmes car, souligne Anne Gabard-Allard: « Ce sont mes patientes qui m’ont fait confiance et qui m’ont permis, par leurs témoignages, de comprendre ce que j’ai compris. J’ai été admirative de beaucoup de patientes qui vivent dans l’adversité. » Anne Gabard-Allard dédicacera son livre jeudi 24 octobre, de 19h à 20h, à la librairie Lajarrige de La Baule, samedi 26 octobre, de 10h30 à 12h, à la librairie de Pornichet, vendredi 1er novembre au point presse du marché de La Baule, de 10h30 à 12h, et vendredi 8 novembre, de 16h30 à 18h, à la librairie du Pouliguen. « Mon corps raconte mon histoire» d’Anne Gabard-Allard est publié aux Éditions Solar. La Baule+ : Vous rappelez que ce sont les émotions qui guident notre santé. En fait, c’est un sentiment que nous avons tous déjà éprouvé de façon innée… Anne Gabard-Allard : Il est bien possible qu’on le sache déjà au fond de nous. Je suis très admirative de ce que la médecine peut faire, mais il y a aussi des problèmes médicaux qui restent sans réponse. À un moment de ma vie professionnelle, j’étais lassée de ces incompréhensions et j’ai voulu chercher autre chose. J’ai décidé d’ouvrir mon champ de vision en faisant un Master d’histoire des sciences, tout en continuant à faire de la gynécologie, et j’ai décidé de faire une thèse de recherche en philosophie de la médecine pour mettre en miroir les éléments de santé et les éléments de vie. Je me suis entretenue avec 300 patientes pour poser des questions dont je n’avais pas l’habitude. Chaque fois, c’étaient des entretiens de deux à trois heures et cela a duré cinq ans. Dans un premier temps, je me suis attachée aux événements de vie et j’ai compris que nos événements de vie nous affectent via les émotions qu’ils induisent. Notre corps n’est pas fait pour vivre avec une culpabilité, une honte ou une colère pendant des années. Nos émotions sont très précieuses et elles ont toute une justification. Une émotion n’est jamais ridicule. Une émotion nous renseigne sur la façon dont on vit avec notre environnement. Cependant, les émotions peuvent devenir toxiques si elles perdurent. Dans cet environnement, il y a aussi la conscience Lorsque vous évoquez les événements de vie, s’agit-il d’épisodes que nous avons personnellement vécus et de circonstances qui se sont peut-être imprimées dans notre ADN via l’histoire de nos ancêtres ? Complètement. Nous avons nos émotions propres et nous avons aussi celles de notre lignée qui sont imprimées dans ce que l’on appelle l’épigénétique, à savoir la façon dont l’environnement peut modifier l’expression de nos gènes. Nous avons les gènes de nos parents. On sait maintenant que seulement 3 à 5 % de ces gènes vont s’exprimer et c’est l’environnement qui a la capacité de pousser les gènes à s’exprimer, ou de les retenir. Dans cet environnement, il y a l’environnement physique, puisque nous sommes des êtres de matière, mais il y a aussi la conscience. Ce versant de notre réalité n’est pas suffisamment pris en compte et c’est ce que j’explique dans ma thèse de recherche. Chaque fois que l’on aborde le sujet des émotions par rapport à la science ou que l’on essaye de s’interroger sur la science, alors que le questionnement est le propre de la science, on se retrouve systématiquement traité de complotiste… La médecine est une science humaine et nous sommes soumis à des lois universelles. On a beaucoup tiré le curseur vers la science en oubliant que la médecine est une science humaine. Nous sommes des êtres singuliers et l’art de la médecine consiste à mettre ensemble ces lois universelles avec l’individu qui est singulier, avec une conscience supérieure. Cette partie de la singularité ne peut pas rentrer dans la démonstration scientifique. Est-il irréalistedepenser que des maladies graves surviennent davantage chez des petits artisans ou des petits commerçants qui subissent des tracas au quotidien et sont souvent angoissés, par rapport à des gens qui ont une sécurité de l’emploi ? Non, pas du tout. Je n’ai pas fait d’études sociologiques, mais nos difficultés de vie ne sont pas vécues de la même façon. Un artisan qui va avoir la boule au ventre pour payer ses fournisseurs peut prendre du recul et changer de métier. Cependant, il peut être aussi envahi par ses émotions qu’il n’arrivera plus à gérer et la maladie peut le guetter. Revenons aux femmes. Dans votre étude, vous évoquez notamment les cystites récidivantes. Une femme qui multiplie cela peut-elle l’interpréter comme un message de son corps lui expliquant que son compagnon n’était peut-être pas le bon ? Les cystites des femmes, c’est extrêmement banal et une femme sur deux fera une cystite au cours de sa vie. Si, dans une vie, une femme n’a jamais eu de cystite et si, à un moment donné, les cystites deviennent récidivantes, au point de gêner la vie quotidienne et sexuelle, il y a évidemment un sens. Notre corps est tel-
la baule+ Octobre 2024 | 11 lement intelligent qu’il nous dit des choses que parfois l’on ne sait pas encore. Notre corps nous envoie des messages, mais on n’a pas appris à les écouter. Au fond de nous, on a une connaissance de ce que l’on est vraiment. J’ai interrogé des femmes en leur disant que les cystites ont commencé à telle date, en mettant d’autres événements en miroir, elles m’ont dit qu’elles n’avaient pas pensé à cela et une étincelle s’est produite. En cas de maladie auto-immune, le système immunitaire se retourne contre nous Avez-vous un autre exemple à nous faire partager ? Les maladies auto-immunes sont très importantes. Nous avons un système immunitaire qui est fait pour nous défendre et, en cas de maladie auto-immune, le système immunitaire se retourne contre nous, donc c’est illogique. On retourne nos défenses contre nous-mêmes. Dans la vie de ces femmes, j’ai souvent trouvé une colère ou une culpabilité verrouillée depuis des années ou des décennies. Une patiente a fait une polyarthrite, une maladie qui ronge les articulations, elle m’a raconté sa vie. Quand elle était jeune femme, elle a eu une petite fille qui a échappé à sa surveillance à l’âge de deux ans et a été écrasée sous ses yeux en traversant la rue. Depuis, elle a été rongée par une culpabilité et une colère contre l’automobiliste. Pendant vingt ans de sa vie, elle a eu des émotions insupportables pour un être humain. Une polyarthrite doit se traiter avec tous les moyens de la médecine, bien entendu, mais si l’on peut apaiser les émotions avec lesquelles un être humain a beaucoup de difficultés à vivre, je pense que cela peut agir sur le processus de guérison. Ce que vous venez de nous décrire est une forme de coup d’État, comme lorsque l’armée se retourne contre les dirigeants d’un pays. Est-ce un coup d’État biologique ? Absolument, c’est la même chose. Le corps répond qu’il ne peut pas vivre en harmonie avec de telles émotions. On ne peut pas vivre avec des émotions difficiles au long cours. Cette sensibilisation aux émotions peut nous aider D’ailleurs, le langage traduit très bien cela à travers des expressions usuelles comme « le cœur brisé », « tu me fends le cœur », ou « les ennuis me rongent ». Malgré tout, souvent, on n’y peut rien… Si l’on ne peut pas changer les événements de sa vie passée, on peut changer les émotions induites. Parfois, on dit que c’est le stress et on ne sait pas comment le gérer. La chose n’est pas la même si la connaissance de nous-mêmes nous permet de décoder l’émotion. Une émotion reconnue et accueillie est déjà apaisée. Il faut étiqueter cette émotion pour savoir si notre vie est supportable en l’état, ou non. Si le corps ne peut pas supporter cela, il y a une décision à prendre. On peut peut-être réagir avant que la situation devienne ingérable, en étant davantage en éveil sur ce qui nous arrive et les symptômes que notre corps nous envoie, avant le moment de non-retour, et cette sensibilisation aux émotions peut nous aider à prolonger notre chemin. Comment expliquer le fait que certaines personnes vivent en permanence dans le combat et supportent toutes les agressions ? Ces personnes vivent peutêtre en harmonie dans cette quête de toujours conquérir et de toujours faire plus. Nous sommes tous singuliers. J’ai récemment fait un TED sur les émotions et il a fallu six mois pour que la vidéo soit mise en ligne, parce que la direction de TED m’a dit : « Vous n’avez pas de preuves ! » Mais on n’aura jamais de preuves, puisque nous sommes tous singuliers. D’ailleurs, je ne veux pas dire que je détiens la vérité, je veux juste témoigner sur mes quarante ans de gynécologie et mes dix ans de recherche. Peut-on résumer notre conversation par le fait que chaque fois que l’on « emmerde » quelqu’un, pour reprendre l’expression de Georges Pompidou, que ce soit à titre personnel ou étatique, que ce soit dans la vie de couple, au bureau, avec le chef de service tatillon, bref, on tue l’autre à petit feu ? Vous avez raison. Dans une relation, on est deux. Il y a celui qui embête l’autre, mais il y a aussi vous et ce que vous avez envie d’accepter. Je pense que l’on a une zone d’habilité physique, mais nous avons aussi une zone d’habilité mentale qui est bornée par nos émotions. Si l’on met des limites à cette zone d’habilité, on est dans une réaction et on a le droit de dire que nous voulons changer de façon de vivre. Propos recueillis par Yannick Urrien.
la baule+ 12 | Octobre 2024 Contactez-nous pour votre publicité dans La Baule+ : la baule+ L’efficacité de la lecture papier n’est plus à démontrer en matière de publicité. 1/ Meilleure compréhension et mémorisation 2/ C’est la publicité préférée par la majorité de consommateurs. 3/ Plus d’attention et moins de distractions 4/ Une lecture plus lente 5/ Stimule les émotions et le désir De plus, la publicité perçue par les lecteurs de la presse surclasse les sites Internet et la télévision, notamment grâce à la cohérence des contenus avec les annonces ou encore la qualité des produits et services proposés. La Baule+ n’est pas un journal gratuit comme les autres, le contenu éditorial est jugé de grande qualité par tous les lecteurs. La Baule+ c’est : - 35 000 exemplaires distribués et un minimum de 60 000 lecteurs. - Un lectorat multigénérationnel. - Le seul journal gratuit lu et attendu par une majorité de la population de la presqu’île. - Le seul journal gratuit produit sur la presqu’île et imprimé en France. Fabienne: 06 08 80 39 55 fabienne@labauleplus.com Contactez-nous pour votre publicité : Nicolas Mezzalira, ancien directeur du Centre de l’imaginaire arthurien de Comper, habite au Pouliguen où il a fondé une maison d’édition originale : « Le livre qui conte ». Il présente des contes et légendes à travers des livres et des documents sonores associés. Sa première série porte sur la Bretagne : « L’idée de cette première collection, c’est de tenir une parole de Bretagne, comme une parole d’homme, pour présenter des récits traditionnels interprétés par des conteurs. » Le choix du son est pertinent car, contrairement à la vidéo, qui limite l’imagination, chaque lecteur et auditeur peut plonger dans son propre imaginaire : « C’est ce qui fait notre passion de la littérature orale. Les conteurs sont là depuis plusieurs milliers d’années pour nous raconter des histoires qui nous font du bien, mais qui permettent aussi de mieux appréhender le monde et agir sur lui. Ce n’est pas du théâtre, c’est autre chose, c’est l’art du récit pour emporter son auditoire et être un menteur qui dit la vérité». La dimension sonore est essentielle : « On assiste à une libération du son, disponible pour tout le monde, et il faut aussi se poser la question de la juste rémunération du travail artistique basé sur la production audio. Il s’agit d’emmener avec soi de belles histoires avec la révolution des nouvelles technologies. » Cependant, « on continue de parier sur le bel objet, à savoir le livre, et le récit qui est enregistré, comme si l’on était à une veillée au coin du feu. On adapte les textes en les faisant illustrer pour avoir le livre qui permet de suivre le texte, tout en écoutant la proposition sonore. » Le livre qui conte : une maison d’édition qui allie livres et podcasts Franck Louvrier, maire de La Baule, est fier d’annoncer que La Baule conserve son label 4 leurs : « Cette distinction est décernée tous les trois ans par le jury national des « Villes et Villages Fleuris » qui fait le déplacement dans chaque ville candidate. Il valide alors un cahier des charges draconien qui obéit à de très nombreux critères répartis en 6 catégories : la mise en œuvre du projet municipal, l’animation et la promotion de la démarche, le patrimoine végétal, la gestion environnementale, la qualité de l’espace public, et une analyse par espace. » D’une façon générale, « avec une politique active en faveur du développement durable, la ville a été jugée exemplaire en matière de pratiques environnementales, notamment dans sa gestion de l’eau, le réaménagement de la promenade de mer, destiné à offrir un meilleur espace aux piétons et cyclistes, la modernisation du mobilier urbain, la mise en place de l’éclairage public en LED, qui témoignent de cet engagement pour un développement harmonieux et durable. » La Baule conserve son titre 4 Fleurs
la baule+ 14 | Octobre 2024 Société ► La société occidentale glisse-t-elle vers le totalitarisme ? Vincent Pavan : « On habitue les gens à être de plus en plus surveillés et punis. » Le livre de Vincent Pavan a réussi à se hisser dans le classement des dix premières ventes de livres sur Amazon, ce qui constitue un exploit, compte tenu de la complexité intellectuelle de cet ouvrage. L’auteur y détaille avec méthode les idées qui appuient sa thèse sur le fait que notre société a glissé vers le totalitarisme. Vincent Pavan est maître de conférences et chercheur en mathématiques à l’université d’Aix-Marseille, département Polytech. Ses recherches portent sur la théorie cinétique et l’équation de Boltzmann. « Le totalitarisme en marche - De la perversion de la loi à l’homo sacer : une philosophie du présent.» de Vincent Pavan est publié aux Éditions Trédaniel. La Baule+ : Vous démontrez comment une fracture importante dans nos libertés individuelles est intervenue au moment de la crise sanitaire. Selon vous, le décret de mars 2020 est le signe d’une rupture. Certes, nous ne sommes pas encore dans un État totalitaire, mais depuis cette période, vous estimez que nous sommes proches de la porte d’entrée. Quelle est votre analyse ? Vincent Pavan : Quand on analyse ce qui s’est passé durant les périodes totalitaires, on constate que tout n’est pas arrivé d’un coup. Vera Sharav a très bien expliqué que le nazisme n’est pas arrivé en 1942, mais qu’il y a eu, pendant neuf ans, une succession de restrictions. Hannah Arendt explique aussi très bien que le totalitarisme commence lorsque l’on tue la personnalité juridique du citoyen à travers une restriction progressive de ses droits. À partir de là, on s’inscrit dans une démarche totalitaire qui, si elle se poursuit, amène aux pires excès et peut-être même à des crimes. Le décret Rivotril du 29 mars 2020 est important. On a suspendu certaines personnes du droit d’être soignées, notamment des personnes âgées, et on s’est même autorisés à supprimer leur vie en leur administrant du Rivotril sur simple soupçon de Covid. Le test PCR positif n’était même pas nécessaire. Tout cela a été décidé, parfois même sans l’accord de la famille. Donc, on observe bien des tricotages autour des droits des citoyens. Aujourd’hui, cela se poursuit avec les atteintes à la liberté d’expression qui sont de plus en plus importantes, puisque les totalitarismes ont besoin d’une idéologie, avec des fausses idées la plupart du temps. Et pour cela, les citoyens doivent se taire. Donc, on contrôle le discours des citoyens sur les réseaux sociaux. Je défends la thèse que cette logique a déjà été enclenchée. L’échange, donc le commerce, est la base de la civilisation Hannah Arendt évoque comme base de départ la suppression de la personnalité juridique. Quel est ce concept ? La personnalité juridique concerne-t-elle aussi des droits fondamentaux comme la liberté de circuler, la liberté de s’exprimer et même la liberté de commercer ? Quelqu’un comme Édouard Philippe avait même fait fermer des commerces… Vous avez raison de rappeler cela. La personnalité juridique, c’est tout simplement les droits de l’homme et du citoyen. Je rappelle que l’échange, donc le commerce, est la base de la civilisation. C’est ce que rappelle notamment Lévi-Strauss. Donc, fermer des bars et des restaurants, c’est empêcher des gens de travailler et c’est empêcher la société de vivre, alors que ce sont des commerces essentiels. Au contraire de ce que l’on a pu dire, les bars et les restaurants sont des commerces essentiels, puisque c’est là que se construit la société et c’est là que se forgent des opinions. Le droit à l’expression et à l’échange d’opinions est une liberté fondamentale et les bars sont des lieux de sociabilité. Les libertés fondamentales ont été restreintes et nous sommes donc entrés dans une période totalitaire. Hannah Arendt va plus loin en expliquant que le totalitarisme, ce sont des masses qui sont dissociées, individualisées et atomisées : donc, elles ne peuvent plus se rencontrer et, ensuite, on peut agir de manière tyrannique puisqu’elles ne peuvent plus se défendre. On a manipulé la science en disant que l’on agissait au nom du vrai Pour le comprendre, il faut déjà avoir une éducation et une certaine conscience. Mais beaucoup de gens ont pris du plaisir à cela, en réclamant même davantage de restrictions de libertés. De même que dans la sexualité, on a le sentiment que le plaisir et la douleur peuvent parfois se mélanger et, comme une sorte de perversion, la douleur de l’enfermement et du contrôle subi est devenue une jouissance pour certains… Vous avez raison de rappeler cette perversion qui fait que des lois qui sont censées nous protéger sont celles qui nous ont mis dans des situations de danger, notamment en nous empêchant de nous soigner. Le thème de la perversion est fondamental. Il y a eu un rapprochement inconscient. Le confinement, la fermeture des bars, le fait de porter un masque, tout cela a été fait, selon les discours, pour protéger la population, alors que l’OMS définit la santé comme un bien-être psychologique et physique. On a bien vu, avec l’augmentation des troubles psychiques chez les jeunes, comme chez les personnes âgées, que ces mesures ont augmenté le mal-être et l’absence de soins, y compris pour des personnes qui avaient la Covid. On attendait que les symptômes s’aggravent et, malheureusement, lorsque les symptômes de la Covid devenaient graves, le pronostic vital des personnes était déjà engagé. On est dans le thème de la perversion narcissique, notamment lorsque le mensonge devient une vérité, ou lorsque la vérité n’est pas là où on le pense. On a manipulé la science en disant que l’on agissait au nom du vrai, alors que ce n’était pas le cas. La justice tarde à être déployée malgré une multitude de plaintes Tous ces gens vont-ils entrer dans l’histoire ou vont-ils tomber dans les oubliettes du passé ? C’est une vraie question. Goebbels disait : « Soit nous passerons pour les plus grands génies de l’histoire, soit pour les pires monstres de l’histoire. » En France, on a toujours la volonté de laisser les cadavres dans les placards et de cacher les choses sous le tapis, comme à l’époque de Vichy. On sent très bien que l’on est passé du Covid à l’Ukraine et tous ces gens s’éclipsent en douceur. Monsieur Véran s’est reconverti dans la chirurgie esthétique
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