La Baule+

la baule+ Mai 2024 | 7 Comment vos électeurs ont-ils réagi à votre livre sur Polybe ? Je constate très souvent, depuis 25 ans d’exercice, que les Français sont beaucoup plus matures qu’on ne le croit dans leur ensemble. Ce n’est pas un peuple de veaux, pour reprendre cette expression malheureuse du général de Gaulle à l’époque. Donc, il y a une vraie réflexion. Je ressens aussi une vraie inquiétude face à l’absence d’avenir et de cap. Les gens ont le sentiment que l’on navigue à vue depuis des années et que plus personne n’a la capacité de dire aux Français où l’on va. C’est un vrai sujet de préoccupation. Tout le monde ne connaît pas Polybe, mais le raisonnement est assez facile d’accès et les gens s’interrogent beaucoup sur cette question particulière du rapport, à l’intérieur de la démocratie, entre la majorité et les minorités, en se demandant si la majorité des Français continue d’avoir une voix qui pèse, sans doute au détriment de minorités. Peu importe l’étiquette de la personne, on respecte toujours celui qui élève le débat par le haut… Lorsque j’étais maire de La Ferté-Bernard, dans la Sarthe, mon principal opposant était un vieux militant communiste. C’était l’époque où les communistes avaient une vraie culture politique. Nous avions des débats très animés et, en regardant le monde avec des prismes différents, nous avions souvent une définition commune de l’intérêt général. Je n’ai jamais oublié cela et c’est ce que j’aimerais retrouver aujourd’hui dans la vie politique française. Quand la France sombre dans le chaos, c’est un chaos profond et violent Quand on franchit une frontière à pied, il y a toujours une ligne de quelques centaines de mètres où l’on ne sait pas vraiment dans quel pays on se trouve. Puis, à un moment, on se retourne et l’on prend conscience que cela fait 10 minutes que l’on a changé de pays… A-t-on déjà passé le poste-frontière de Polybe ? La démocratie a-t-elle déjà disparu sans que l’on s’en aperçoive ? Les foules réclament plus de contraintes, on est dans le lynchage… On est sur une route qui file droit, on n’a pas su freiner et, aujourd’hui, on a les deux roues avant qui pendent dans le vide. Si l’on n’a pas la capacité de rééquilibrer la voiture et de faire machine arrière sur un certain nombre de sujets, il est assez probable que l’on tombera dans le vide. En tout cas, c’est ma crainte et mon inquiétude. J’espère de tout cœur que l’on n’en arrivera pas là, parce que l’histoire de France montre que quand la France sombre dans le chaos, c’est un chaos profond et violent. Pour bien comprendre les choses, il faut avoir une lecture de l’histoire qui soit celle de la Bible, de l’alpha à l’oméga, et non pas, comme le marxisme l’a imposé à l’Éducation nationale, lire l’histoire sous forme de séquences qui seraient sans lien les unes avec les autres. Je crois, comme Voltaire, que l’histoire est faite de causes et de faits qui s’enchevêtrent et qui font ce que l’on est devenu aujourd’hui. Refuser cet enchevêtrement et ne pas croire que nous sommes sur quelque chose qui est parfaitement linéaire et qui va se poursuivre est une profonde erreur d’analyse. Propos recueillis par Yannick Urrien. GUÉRANDE : au coeur des marais-salants à Saillé PORNICHET : Place du marché 02 40 15 00 30 Les vacances en Bretagne, c’est bien, et puis c’est pas loin de la France. Magasins de produits régionaux sur la presqu’île de Guérande depuis 1992

RkJQdWJsaXNoZXIy MTEyOTQ2