La Baule+

la baule+ 30 | Mai 2024 Société ► Il incarne la génération des jeunes intellectuels dissidents Stanislas Berton : « La technique consistant à décrédibiliser votre opposant en le traitant de complotiste, c’est quelque chose qui a été imaginé par la CIA. » Stanislas Berton, 39 ans, incarne la génération des jeunes intellectuels dissidents. Cet ancien éditeur de jeux vidéo a tout laissé tomber pour se consacrer à la défense de ses idées. Ses livres sont tous des succès de librairie. Il fait aussi le tour de France pour expliquer « la réalité de la guerre menée contre les peuples par une oligarchie transnationale qui s’est emparée des principaux leviers du pouvoir. » Stanislas Berton est venu à La Baule pour dénoncer ce qu’il appelle « l’empire du mensonge » lors d’une conférence. La salle était pleine, avec un public enchanté de rencontrer l’auteur des différentes éditions de « L’Homme et la cité ». La Baule+ : À l’origine, vous êtes entrepreneur et créateur d’une startup dans les jeux vidéo. Vous avez réussi dans ce domaine et vous auriez pu continuer de vous y développer en gagnant beaucoup d’argent. Pourquoi avoir tout sacrifié afin de vous consacrer à la France et aux idées politiques ? Stanislas Berton : Je n’ai pas vraiment la réponse, parce que cela s’est fait d’un seul coup. J’ai créé une entreprise à 26 ans. Je me suis rendu compte que si j’aimais le monde de l’entreprise, je ne faisais pas ce que je devais faire. Quand je sens que je ne fais pas ce que je dois faire, je me mets en chemin pour essayer de trouver une réponse. Je pense l’avoir trouvée, puisque je donne des conférences et mes livres marchent bien. Il y a aussi cette question : si l’on ne le fait pas, qui le fera ? Les choses sont très graves. C’est aussi une manière de résister. Je ne me considère pas d’ailleurs du tout comme un intellectuel, mais plutôt comme un soldat. On est vraiment dans une guerre. C’est une guerre qui a changé de nature. Je suis allé visiter le blockhaus qui se trouve à Batz-sur-Mer. Autrefois, on résistait en prenant le maquis, en faisant sauter des trains, en sabotant les lignes de production. Aujourd’hui, on résiste en faisant certains sacrifices et en allant expliquer des choses aux gens. La forme électorale n’est plus du tout adaptée Vous auriez pu faire de la politique... Je ne cesse d’expliquer aux gens que ce n’est plus le bon cadre pour comprendre ce qui est en train de se passer. Je pense que la forme électorale n’est plus du tout adaptée et qu’elle fait même partie du problème. Il y a une chose très importante que l’on peut faire, si l’on veut sauver la France : c’est supprimer les partis politiques. Il faut détruire tout ce qui est la société traditionnelle Votre combat, c’est la lutte contre le mondialisme. Qu’est-ce que cela signifie ? Le mondialisme est un projet que l’on pourrait qualifier de politico-religieux et qui a différentes facettes. La première, c’est de vouloir aboutir à ce qui s’appelle une gouvernance mondiale, la destruction des États-nations, pour mettre le pouvoir dans des structures supranationales. On est dedans en ce moment : destruction de l’école, destruction de l’hôpital public, destruction de notre industrie et destruction de notre diplomatie qui est humiliée sur la scène internationale. Il faut détruire l’État. Il faut détruire tout ce qui est la société traditionnelle, tout ce qui distingue un peuple d’un autre, ses coutumes, ses traditions, ses mœurs. On devient des nomades, donc, on n’est plus enraciné dans un terroir. Pourquoi un projet religieux? Parce qu’en fait, c’est une croyance. On a détruit la religion chrétienne et on l’a remplacée par une autre religion, qui se manifeste par le wokisme, par exemple. On peut se retrouver dans la religion gayatique. C’està-dire notre mère la Terre. On va sauver la planète... On est vraiment dans une logique religieuse. On va se sacrifier, on va même se mortifier, si cela peut aider à sauver notre mère la Terre. Si l’on ne réplique pas à cela, par justement du religieux, on se trompe. Je défends la France chrétienne, car on n’est pas armé pour combattre le mondialisme avec les bonnes armes. Le mondialisme ne les fait pas du tout rêver Certains pensent que le mondialisme est positif car, avec un gouvernement commun, on pourra voyager et faire du business librement… C’est une utopie. Les gens qui vont rejeter le communisme vont embrasser cette utopie mondialiste, qui est aussi une utopie et qui ne correspond pas du tout au réel. Le réel, on le sait depuis l’Antiquité grecque, c’est le politique : c’est-àdire, c’est la différence entre des corps politiques, des Nations qui ont des intérêts qui peuvent être convergents ou divergents. Cette vision est essentiellement occidentale. Vous allez parler à un Russe, un Chinois, un Africain, ou quelqu’un du Moyen-Orient et le mondialisme ne les fait pas du tout rêver. Au contraire, ils ont le sentiment d’être attaqués et que l’Occident essaie de leur imposer ce modèle. Certes, mais on vous rétorque qu’il s’agit d’arriérés qui ne sont pas à la page… Le jeu est en train de basculer. L’Occident, il faut dire les choses franchement, est perçu par le reste du monde comme un asile de fous. Un asile de fous qui, en plus, essaie d’entraîner les autres dans sa folie. On est en train de faire un cordon sanitaire autour de l’Occident et c’est ce qui est en train de se passer avec les BRICS. Les pays que l’on considère en voie de développement ne veulent pas de ce qu’ils considèrent être notre décadence morale et spirituelle. Surtout, ils veulent se détacher de la tutelle financière, militaire et monétaire occidentale. Ils sont en train de faire leur propre système. Une utopie qui est rejetée par une grande partie du reste du monde Sommes-nous en train de corriger Babel, c’està-dire que chacun devait partir sur sa propre terre, avec sa propre langue, et se diriger comme il l’entend ? Le récit de la tour de Babel est un avertissement. C’est le danger de vouloir défier Dieu, parce que c’est ce que l’on veut faire. On parle du transhumanisme et on parle de tout ce qui est la modification du vivant. C’est une utopie qui est rejetée par une grande partie du reste du monde. Il y a un point important dans vos travaux. Vous expliquez que tout ce qui relève du naturel, ce que les juifs, les musulmans ou les chrétiens pourraient dire comme fait par Dieu, l’Occident veut le contrecarrer… Il y a quelque chose qui s’appelle la morale naturelle ou la loi naturelle, qui touche le vivant, qui touche les rapports hommes-femmes, etc. L’exemple, c’est le transgenre, qui est propre à l’Occident, qui devient même une espèce de totem, et qui est incompréhensible pour les autres cultures. Quand on fait de la politique, il faut regarder le réel. Aujourd’hui, on a des gens qui sont dans une idéologie qui est rejetée par le reste du

RkJQdWJsaXNoZXIy MTEyOTQ2