la baule + L’essentiel de la presqu’île guérandaise ! Mensuel gratuit d’ informations - N° 230 - Août 2023 NE JETEZ PAS CE JOURNAL SUR LA VOIE PUBLIQUE : RAPPORTEZ LA BAULE+ CHEZ VOUS ! Félix Delaunay, le d’Artagnan des produits régionaux Page 10 DÉCOUVERTE L’Océarium du Croisic s’engage pour la protection du monde marin Pages 4 et 5 TÉLÉVISION Entretien avec la responsable des programmes culturels de France Télévisons Page 12 BIEN VIVRE Loïk Le Floch-Prigent MAISON Multirex : une PME dynamique au centre de Guérande Page 14 Energie La décroissance énergétique peut-elle nous entraîner vers la mort ? Pages 8 et 9 MAISON Fabrice Druffin réalise des piscines sur mesure Page 15 BIEN-ÊTRE Alain Jousselin : un pionnier dans le savon à la découpe Page 22 HISTOIRE Michèle Dassas raconte l’histoire d’Augustine Tuillerie Pages 24 et 25 LITTÉRATURE Frédéric Hermel publie son premier roman Pages 20 et 21 Fanny Nusbaum Sociologie Une psychologue dénonce la médiocrité de la tyrannie de la bienveillance Pages 16 et 17 Plantu Entretien exclusif La Baule célèbre la liberté d’expression Pages 30 à 32 OPTIQUE Binocles - La Baule : un nouveau regard sur l’expérience client Page 25
la baule+ Août 2023 // 3 Le mois de juillet n’a pas été bon pour l’économie touristique de la presqu’île. Franck Louvrier, maire de La Baule et président de l’office de tourisme intercommunal, a dressé un bilan de mi-saison lors du conseil municipal du 28 juillet dernier : « Alors que nous avons traversé une période vacances de Pâques – ponts de mai et mois de juin exceptionnels en matière de fréquentation, juillet s’avère plus compliqué. En effet, la fréquentation globale sur la commune pour les trois premières semaines de juillet 2023 a été ainsi évaluée: 277 000 nuitées enregistrées, soit -17 % par rapport à 2022, 475 000 excursions comptabilisées, soit -11 % par rapport à 2022. Notons que le nombre d’excursions comptabilisées sur l’ensemble du territoire de la presqu’île sur la même période est en baisse de 23 % au regard de 2022.» Cependant, le mois d’août s’annonce meilleur : « Si l’on observe la tendance des réservations en hébergements locatifs sur l’ensemble de ces vacances d’été, le pic des arrivées est attendu pour la semaine du samedi 5 août où 81 % des logements proposés à la location sont déjà réservés. » La situation est particulièrement difficile pour le secteur de la restauration : « 30 % des restaurateurs ne sont pas satisfaits de leur chiffre d’affaires. Une des raisons avancées est la diminution du panier moyen des consommateurs : un restaurateur sur quatre a observé cette tendance tout comme le constat d’une baisse des ventes additionnelles. Par ailleurs, de très nombreux professionnels font état de comportements nouveaux, surtout du côté des clients, en matière d’exigence ou de questionnement sur le rapport qualité-prix…, obligeant la profession à s’interroger ou à se réorganiser. » Face à cela, les professionnels vont devoir s’adapter pour s’adapter aux courts séjours : « Depuis la crise sanitaire et avec maintenant un contexte économique plus tendu, la consommation et les habitudes en matière de tourisme évoluent. Nous devons être attentifs à ces évolutions pour être réactifs et nous y adapter. Ainsi, nous pouvons donc déjà observer quelques nouvelles tendances. Le calendrier et la météo propices aux courts séjours sont des critères de choix, en particulier pour les visiteurs français. » En conclusion, « il semble déjà évident que notre destination ne suscite plus de longs séjours comme naguères, mais des passages plus courts et plus fréquents. Bref, une activité à l’année comme nous le voulons. » Tourisme : un mois de juillet compliqué
la baule+ 4 // Août 2023 L’Océarium du Croisic reste le site le plus visité de la Presqu’île et ce n’est pas surprenant. Lorsque l’on interroge les visiteurs qui viennent pour la première fois, ils sont toujours surpris de voir un aquarium aussi grand dans une commune de 4 000 habitants : « Le Croisic, ce n’est pas Brest, Saint-Malo ou La Rochelle. Les gens ne s’attendent pas à un site de cette taille, avec autant d’animations ! » souligne Stéphane Auffret, directeur de l’Océarium du Croisic. La magie du monde marin fascine toutes les générations. Le spectacle est chaque fois différent et l’on a toujours autant de plaisir à revenir en famille. Cette année, une nouvelle fresque met en lumière l’espace nurserie. Dans une démarche pédagogique, cette œuvre explique la chaîne alimentaire, du phytoplancton aux grands prédateurs, à travers des illustrations de Fabien Leflot. Autre nouveauté, l’espace Lagon a vu ses peuplements modifiés. En effet, après plusieurs années de croissance, certains animaux méritaient de plus vastes espaces et ils ont donc été transférés vers de plus grands bassins. Toujours parmi les nouveautés, les méduses fascinent de plus en plus les visiteurs et l’OcéaDécouverte ► Un lieu de divertissement, mais aussi un lieu engagé L’Océarium du Croisic s’engage pour la protection du monde marin rium accueille deux nouvelles espèces de méduses. La première, appelée Aurelia aurita, est aussi spectaculaire qu’envoûtante. La deuxième se nomme Chrysaora plocamia et elle est plus communément appelée ortie de mer. Depuis quelques mois aussi, on peut admirer trois homards d’une couleur peu commune : Bleu, Blanc, Rouge. Stéphane Auffret les a mis en valeur le 14 juillet dernier, à l’occasion de la fête nationale, mais il précise qu’ils ont des caractères plutôt belliqueux, ce qui nécessite de les placer dans des aquariums différents. C’est vraiment exceptionnel, car il y a seulement un sujet coloré sur plusieurs millions et ces anomalies de couleur sont dues à des productions anormalement élevées de protéines (ou pigments) chez certains crustacés : l’astaxanthine pour le rouge et la crustacyanine pour le bleu. Les blancs sont les plus rares, ils sont presque totalement dépourvus de pigments. Stéphane Auffret rappelle que l’engagement de l’Océarium pour une meilleure connaissance du monde marin est profondément ancré dans l’histoire de l’établissement. « Dès le milieu des années 80, nous organisions déjà des visites guidées, des conférences et des ateliers. Mon père, qui était un ancien mareyeur, avait gardé cette envie de faire connaitre son métier et de partager sa passion avec le public. Depuis une vingtaine d’années, nous aidons également plusieurs associations et structures en Afrique ou en Asie afin de préserver et sauvegarder des espèces comme les tortues marines, les manchots, etc. Des centaines de milliers d’enfants ont appris à aimer et à protéger notre environnement littoral grâce au travail de sensibilisation de nos animateurs. Les médiateurs scientifiques ont remplacé les guides et ils ont su faire partager leurs connaissances du milieu marin à tous les publics. Cette proximité avec les visiteurs a aussi réellement contribué à la notoriété de notre établissement. » Pollution marine, changements climatiques, ou acidification des océans En effet, Nadine et Stéphane Auffret sont convaincus que c’est par l’information que l’on peut partager des connaissances scientifiques et contribuer à faire prendre conscience des enjeux environnementaux, comme la pollution marine par le plastique, les changements climatiques, ou l’acidification des océans : « Notre conviction est que les aquariums jouent un rôle d’information majeur dans une société où les évolutions des milieux naturels nous laissent perplexes. Nous avons beaucoup travaillé sur des dossiers pédagogiques avec des professeurs de SVT, c’est une bonne chose. Il y a une demande du public et nous essayons aussi de donner quelques pistes sur ce qui se passe au niveau environnemental. Les gens posent beaucoup de questions sur les méduses ou l’invasion des poulpes. Nous essayons de répondre. Cela montre bien que les gens se préoccupent de plus en plus de ce qui se passe au niveau environnemental. Beaucoup de parcs animaliers, comme des aquariums, travaillent dans ce sens. » Ce travail pédagogique est important, car l’Océarium du Croisic entend être l’un des maillons entre la recherche scientifique et le grand public. Nos aînés ont été éduqués par les documentaires animaliers à la télévision : « Avant, il y avait à la télévision beaucoup d’émissions liées à la mer, comme Thalassa ou les reportages du commandant
la baule+ Août 2023 // 5 Cousteau, alors que maintenant il y a moins d’émissions traitant des océans et de leurs habitants. Si nous pouvons apporter notre pierre à l’édifice, avec nos moyens, je pense que c’est une bonne chose ! » L’équipe de l’Océarium du Croisic n’hésite pas à s’engager, y compris pour des interventions à l’extérieur : « Nous sommes souvent sollicités pour participer à des animations. Nous participons à la Maison de la Mer, sur la plage de La Baule. On nous demande de parler de l’écosystème qui nous entoure et nous dépêchons un animateur lorsqu’on nous le demande. Nous sommes souvent sollicités par des écoles, ou même des entreprises, pour parler de l’évolution du milieu marin. » Le milieu marin est très fluctuant D’ailleurs, contrairement aux idées reçues, Stéphane Auffret estime que tout n’est pas si négatif : « Il faut toujours se dire que le milieu marin est très fluctuant. Nous sommes dans une zone du monde où il y a une réglementation au niveau de la pêche, des espèces, des quotas, et des tailles, ce qui n’est pas le cas en Asie ou dans d’autres pays. La ressource est vraiment fluctuante en fonction des conditions climatiques. On sait que les effets du climat, dans un bon sens, comme dans un mauvais, peuvent avoir autant d’influence sur la quantité de poissons qui arriveront à l’âge adulte, que la pêche en elle-même. » Océarium du Croisic, avenue de Saint Goustan au Croisic. Tél. 02 40 23 02 44. Ouvert de 10h à 20h.
la baule+ 6 // Août 2023 Olivier Lombard, directeur associé du Groupe OPA, a lancé il y a deux ans le festival Think Forward en le positionnant sur un segment original : la prospective économique. La prochaine édition aura lieu jeudi 21 et vendredi 22 septembre 2023 au palais des congrès Atlantia de La Baule. La manifestation s’adresse aux décideurs du Grand Ouest afin de les aider à repenser leur business et développer leur réseau, à travers des conférences, des tables rondes, des keynotes, le tout, ponctué de moments d’échanges et de rencontres. Cette année, Think Forward abordera une thématique au cœur des préoccupations de tous les dirigeants : « Entreprendre dans un monde incertain ». Olivier Lombard explique que « l’enjeu sera de repenser les façons d’agir face à l’incertitude et de déceler comment elle peut être motrice de créativité, de coopération et d’innovation. Crise énergétique, krach boursier, guerre en Ukraine… En 2023, nous avons irrévocablement basculé dans un monde incertain. Concrètement, nous nous interrogerons en plénière sur les changements nombreux, soudains, rapides, inédits auxquels nous faisons face, sur nos modèles d’analyse qui ne suffisent plus à prédire, ni même anticiper, et sur les leviers pour fédérer les équipes, faire corps et société, faire acte d’engagement et de créativité, alors que les points de repère nous manquent. » Les inscriptions sont ouvertes sur le site de Think Forward et plus de 700 décideurs sont attendus pour cette édition 2023 : « Nous organiserons des rencontres entre les décideurs et des ateliers de coaching permettront d’affiner les réponses à donner à ces situations que l’incertitude du monde fait planer » conclut Olivier Lombard. S’interroger dans un monde incertain : thème du prochain festival Think Forward Avec l’arrivée des beaux jours, les bruits provenant des activités de bricolage ou de jardinage (tondeuse, perceuse, etc.) peuvent être source de tensions entre voisins. Pour mieux s’adapter à la période estivale, la Ville de Pornichet a décidé de faire évoluer sa réglementation. Jusqu’au 31 août, les activités de bricolage et de jardinage seront autorisées du lundi au samedi de 9h à 12h et de 15h à 19h, ainsi que les dimanches et jours fériés de 9h à 12h uniquement. En dehors de cette période estivale, les horaires autorisés pour ces petits travaux seront les Nouvelle réglementation sur les bruits de voisinage à Pornichet pour la saison estivale suivants : du lundi au vendredi de 8h à 20h, le samedi de 9h à 12h et de 15h à 19h, et les dimanches et jours fériés de 10h à 12h. Il est important de rappeler que tout bruit important et répété, comme la musique par exemple, pouvant perturber le voisinage peut faire l’objet de sanctions, tant en journée qu’en pleine nuit. Avant de signaler un trouble, il est conseillé d’abord de discuter calmement avec son voisin pour trouver une solution amiable. La municipalité de Pornichet indique que « cette nouvelle réglementation vise à préserver la quiétude du voisinage tout en permettant aux résidents de réaliser leurs travaux nécessaires. En respectant ces horaires, chacun pourra profiter pleinement de son espace de vie sans causer de désagréments à ses voisins. »
la baule+ Août 2023 // 7 Les expositions sur l’histoire du Croisic sont toujours passionnantes. Il faut dire que Laurent Delpire, directeur du Patrimoine de la Ville du Croisic, est l’un des historiens qui connaît le mieux le passé local. Jacques Bruneau, premier adjoint à la mairie du Croisic, invite tous les habitants de la Presqu’île et les estivants à venir découvrir cette exposition estivale: « Laurent Delpire a fait un travail remarquable pour nous transporter dans l’histoire du Croisic au cours des six derniers siècles. Il y a de nombreux tableaux, des objets, des photographies et même des vidéos. En effet, Philippe Lacroix, conseiller municipal, propose des entretiens filmés avec un certain nombre d’anciens de la commune. » Les visiteurs peuvent aussi se procurer un catalogue d’exposition de plus de 130 pages qui raconte l’histoire de la ville. L’objectif est de rappeler l’importance de cette cité portuaire et la place qu’elle occupait au cours des siècles précédents. Le port était en effervescence permanente à l’époque de la pêche à la sardine. Le Croisic a su rivaliser avec de grands ports, notamment Saint-Malo et Nantes, en faisant preuve d’un réel dynamisme commercial. Exposition « Mémoires de mer» à l’ancienne criée du Croisic, jusqu’au dimanche 10 septembre 2023. Ouverture du mardi au dimanche de 10h30 à 12h30 et de 14h30 à 18h. Mémoires de mer : une exposition sur l’aventure maritime du Croisic Jacques Bruneau, premier adjoint à la mairie du Croisic
la baule+ 8 // Août 2023 Énergie ► La décroissance énergétique peut-elle nous entraîner vers la mort ? Loïk Le Floch-Prigent : « Si jamais une civilisation considère que son problème est la gestion de la pénurie, elle va disparaître… » Loïk Le Floch-Prigent est ingénieur et il a été à la tête des plus grandes entreprises françaises. Ancien militant socialiste, proche de François Mitterrand pendant 20 ans, ce polytechnicien a notamment été PDG de Rhône-Poulenc, président de la SNCF, président de Gaz de France et PDG d’Elf Aquitaine. Il a accepté de répondre aux questions de Yannick Urrien sur Kernews pour évoquer les conséquences de la crise de l’énergie. La Baule + : Depuis des millénaires, on a entrepris de vivre toujours mieux, faire toujours plus, toujours plus beau et apprendre davantage. Or, depuis quelques années, on nous explique qu’il faut faire un peu moins beau, pour ne pas être élitiste, qu’il ne faut pas faire davantage, mais moins, parce que nous sommes en restriction, notamment pour des raisons énergétiques. Sur le plan anthropologique et sociologique, c’est la première fois que nous vivons cela dans l’histoire de l’humanité. Cela peut-il expliquer la grande déprime collective que nous subissons aujourd’hui ? Loïk Le Floch-Prigent : C’est ce que l’on nous dit, mais c’est faux. Ce n’est pas ce que les gens ont envie de vivre et ce n’est pas ce que nous allons vivre. La civilisation ne s’est jamais développée autrement que par une abondance et c’est l’abondance qui crée tout le reste. La pénurie, à savoir la sobriété telle qu’on l’envisage, c’est la civilisation du choix entre la vie et la mort. D’ailleurs, on voit bien que l’on est amené à se poser cette question entre ceux qui ont le droit de vivre et ceux qui doivent mourir. Lorsque dans une agglomération vous commencez à avoir des problèmes de sobriété énergétique, par exemple à travers des délestages à certains moments, vous vous apercevez qu’il y a des gens qui ont l’électricité tout le temps et d’autres qui ne l’ont jamais. C’est le choix entre la vie et la mort. Effectivement, l’humanité ne s’est jamais développée dans cette configuration philosophique. Mais ce n’est pas aujourd’hui cela va commencer. Si jamais une civilisation considère que son problème est la gestion de la pénurie, elle va disparaître… Mais nous allons disparaître, puisque nos gouvernants sont si fiers de gérer cette pénurie… Oui. Pour moi, la sobriété c’est la pénurie, et la pénurie c’est le choix entre la vie et la mort. À un moment, quelqu’un dira que Untel aura droit à l’électricité et que l’autre n’aura pas le droit à l’électricité, pour des raisons diverses : par conséquent, c’est le début de la dictature et du totalitarisme. Si l’on relie correctement les auteurs qui m’interpellent, notamment Albert Camus et Hannah Arendt, on va se retrouver effectivement dans ce choix qui n’en est pas un. Voulons-nous continuer d’être civilisés ou non ? Si l’on ne veut plus être civilisé, on peut partir sur la sobriété et la pénurie. Donc, l’essentiel, pour moi, c’est de revenir à l’utilisation de la science pour nous permettre d’avoir l’abondance et de gérer ensuite cette abondance. On peut gérer l’abondance sans la gaspiller, cela n’a rien à voir. Il s’agit simplement d’avoir la possibilité de se développer grâce à l’énergie, sans l’utiliser à des fins stupides. C’est ma façon de voir les choses. Ce n’est pas politiquement correct… Les gens aiment bien être en difficulté et dire qu’ils font des sacrifices. Mais ce n’est pas le sujet... Après cette période de flagellation, j’espère que nous allons traverser une période où les gens auront envie de se faire plaisir Vous avez cité Hannah Arendt et, pour la première fois dans votre carrière, on va passer de Hannah Arendt à Jacques Séguéla. Elle a travaillé sur le contrôle des populations, le totalitarisme ou la manipulation des masses. On pourrait aussi citer Simone Weil. À l’inverse, évoquons Marcel Bleustein-Blanchet ou Jacques Séguéla, dont le métier est de donner envie de vivre, de faire plus, de créer davantage. A-t-on aujourd’hui besoin de gens comme ça ? J’admets parfaitement cette façon de passer de l’un à l’autre. Il faut donner l’envie d’envie, c’est la chanson de Johnny Hallyday. Il faut donner aux gens l’envie de vivre, l’envie d’avoir envie et l’envie de travailler. C’est impératif. Il va falloir que l’on redécouvre tout cela dans les années qui viennent. Après cette période de flagellation, j’espère que nous
la baule+ Août 2023 // 9 allons traverser une période où les gens auront envie de se faire plaisir. Déjà, lemonde a envie de se faire plaisir puisqu’en Afrique, en Asie ou dans le monde arabe, beaucoup vivent leurs Trente Glorieuses… Bien sûr, c’est pour cela que les bobos parisiens qui se mettent en robe de bure, en ayant le sentiment de sauver l’humanité, en enlevant tout, sont complètement stupides. Ce n’est pas du tout ce que l’on va vivre ! On nous explique qu’il ne faut plus de charbon, ou plus de carbone, mais pendant ce temps les centrales à charbon fleurissent à travers le monde. Lorsque nous importons le gaz des États-Unis, le Bangladesh ou le Pakistan n’ont plus de gaz en provenance des États-Unis et, par conséquent, ils remettent en marche les centrales à charbon. L’hypocrisie actuelle de ces raisonnements de sobriété de la planète est totalement absurde, parce que ce n’est pas du tout ce qui se passe dans le monde. Les gens se racontent des histoires. L’énergie électrique n’a pas varié dans son coût Nous aurions pu commencer cet entretien par la question classique sur le prix de l’énergie. On vous voit vous exprimer sur de nombreux médias, mais il faut quand même répéter certaines choses. Vous expliquez, avec d’autres experts, pourquoi il est possible de faire baisser rapidement les prix de l’électricité. Toutefois, les gens ne semblent pas retenir une autre thèse que celle du discours officiel… J’ai le sentiment, en regardant la télévision nationale, qu’il y a une sorte de confiscation intellectuelle avec des gens qui pensent pareil, qui sont élevés de la même façon et qui se reproduisent. Ces gens n’ont pas envie de regarder le monde. Il y a beaucoup de bobos parisiens dans toutes ces rédactions. C’est comme cela que je vois les choses. Depuis un an et demi, j’explique qu’il faut regarder le marché de l’électricité qui ne favorise pas le consommateur, car le consommateur paye un prix qui n’a aucune relation entre le coût d’origine et le prix. C’est très simple : dans le passé, le producteur de lait expliquait qu’il ne comprenait pas pourquoi son lait qui était produit à tel prix se retrouvait dans les grandes surfaces à tel autre prix, or c’est la même chose aujourd’hui avec l’énergie électrique. L’énergie électrique n’a pas varié dans son coût et son prix a été multiplié par trois ou cinq pour les industriels. Comme je suis industriel, j’estime qu’il y a un problème et qu’il faut aller regarder qui prend la différence entre le coût et le prix. On me répond que l’on va aller regarder. On me le dit depuis un an et demi, c’est quand même simple. Et cela ne se fait pas ! Des gens qui sont des grandes autorités de l’État me répondent qu’il va falloir regarder et me demandent si j’ai une idée. Mais chacun son métier. Mon métier n’est pas de répondre à cette question, puisque ce sont les politiques qui ont la responsabilité de l’ensemble de la population. Donc, ils doivent expliquer pourquoi, à partir d’un coût donné, on se retrouve un prix aussi élevé. Ces gens se sont fait élire, ils sont au gouvernement et au Parlement, donc c’est leur métier. Mon métier consiste simplement à dire que je ne comprends pas. Peut-être que leur métier consiste simplement à se faire réélire… Malheureusement, ce n’est pas le mien d’aller chercher la façon dont ce mécanisme de spéculation a été mis en place. Quelque chose qui a été produit à 50 arrive finalement à 350 sur votre table ! Je sais quand même qui s’en met plein les poches. Mais je ne suis pas un dénonciateur. Donc, j’aimerais qu’ils trouvent eux-mêmes. Je n’aime pas la dénonciation. Propos recueillis par Yannick Urrien.
la baule+ 10 // Août 2023 Le marché de Kerhinet, à Saint-Lyphard, rencontre chaque été de plus en plus de succès. Tous les jeudis, jusqu’au 14 septembre, les fermiers du département proposent la vente de leurs produits, mais également un espace restauration, au cœur de ce village briéron. Félix Delaunay, gérant de Tresorsdesregions.com, est attaché à ce rendez-vous. Régulièrement, il va soutenir les producteurs qu’il valorise à l’année, sur son site de vente en ligne, mais aussi dans ses magasins de Saillé et de Pornichet. Félix Delaunay, c’est le d’Artagnan des produits régionaux. Son enseigne 100% locale s’est spécialisée dans les produits du terroir de Bretagne et de France : «Tous nos produits ont une histoire. Je connais tous les fabricants, car ils ont tous été sélectionnés. Je recherche toujours un produit avec une authenticité, qui a une âme. Je m’intéresse à la recette et aux ingrédients, au lien avec le territoire. Nous travaillons en circuit court, Bien vivre ► Tresorsdesregions.com met en valeur les producteurs locaux Félix Delaunay, le d’Artagnan des produits régionaux Le miel le plus authentique possible Autre rencontre, avec Oxane Alazard, Nicolas Roux et Thomas Triquard qui travaillent avec les abeilles pour produire le miel le plus authentique possible : « Ils défendent une apiculture saine contribuant à la sauvegarde de la biodiversité. Il y a même une gamme bio où les abeilles ont butiné dans un rayon de 3 kilomètres autour des ruches, dans un espace où il n’y a pas de champs cultivés avec des pesticides. Le miel est non chauffé, ce qui permet de garder toutes les vertus et les arômes. » Vous découvrirez aussi au marché de Kerhinet les bons vins de Dominique Huteau. Félix Delaunay connaît très bien cette maison : « Nous travaillons avec Dominique Huteau, vigneron en Loire-Atlantique, depuis 30 ans. Aujourd’hui, sa fille a repris une partie de l’activité commerciale et ils recherchent un repreneur pour l’exploitation. Ce sont des vins de pays, avec différents cépages : Gamay, Cabernet, Merlot. Il y a toute une gamme régionale en blanc, rosé, rouge et pétillant, mais aussi plusieurs gammes de muscadet. Mon conseil, pour ceux qui viendront au marché de Kerhinet cet été, est de découvrir ce vin avec des huitres de chez Retailleau, producteur basé à Mesquer. » Découvrir au marché de Kerhinet plus de 80 adhérents Vous pourrez ainsi découvrir au marché de Kerhinet plus de 80 adhérents membres de l’association Terroir 44: « Ce sont des fermiers qui produisent et vendent leur production, soit en vente directe, soit en circuit court; et c’est vraiment une belle initiative du Parc Naturel Régional de Brière que de les mettre en valeur » s’enthousiasme Félix Delaunay, qui distribue toute l’année beaucoup de ces produits dans les boutiques Tresorsdesregions.com. Trésorsdesrégions.com Tél. 02 40 15 00 30 Route de Saillé à Guérande. Place du marché, 152 avenue du Général de Gaulle à Pornichet. directement avec les fabricants, donc il n’y a qu’un seul intermédiaire. » Une gamme de sel de Guérande très particulière Le marché de Kerhinet est vraiment à l’image du combat de Félix Delaunay pour la défense des producteurs locaux qu’il souhaite mettre en valeur. Évidemment, le sel est à l’honneur, c’est le cadeau symbole de la région. Nous allons à la rencontre d’Hugues Martineau, qui travaille avec Matthieu Le Chantoux, qui propose une gamme de sel de Guérande très particulière : « Ce sont les seuls à faire sécher leur sel avec un séchoir solaire, ce qui permet d’avoir un sel sec, idéal pour les moulins et pour les mélanges avec des herbes et des épices divers. Le processus a été inventé par Gilles Morel, qui vient de prendre sa retraite et qui a cédé sa place à Hugues et Matthieu. » la baule+ Un succès reconnu nationalement, un lectorat fidèle, un contenu éditorial unique, 35 000 exemplaires distribués (45 000 l’été), un taux de distribution de 100%, un journal unique en France ! Découvrez nos solutions publicitaires : Contactez Fabienne Brasseur au 06 08 80 39 55 ou fabienne@labauleplus.fr
la baule+ Août 2023 // 11 Françoise Baille et Linda Clost habitent à Pornichet. Après une carrière d’enseignantes, elles ont décidé de lancer une maison d’édition associative qui édite des livres pour enfants. Leur premier album, « Sanderling, le bécasseau», raconte les aventures de Sanderling sur la plage Sainte-Marguerite, l’île de la Pierre-Percée et le phare du Grand-Charpentier. Françoise Baille évoque cette Lire en Presqu’île : une maison d’édition associative qui édite des livres pour enfants démarche visant à favoriser la littérature destinée à la jeunesse : « J’ai été enseignante pendant 23 ans. J’ai lu énormément d’albums jeunesse à beaucoup d’enfants. Je suis artiste peintre aussi et quand j’ai rencontré Linda, nous avons eu envie de collaborer. J’ai trouvé l’histoire de Linda très poétique. Nous avons publié un premier livre et nous nous sommes prises au jeu. Nous avons ensuite fait un deuxième album et nous avons décidé de créer une structure pour éditer des livres d’enfants. » Cette nouvelle maison d’édition propose également un accompagnement pédagogique et des actions autour de la lecture, car il est important de promouvoir le rapport physique des enfants avec le livre : « Il est essentiel de développer le toucher et de raconter des histoires, même à des bébés, car il est important de faire entrer les enfants dans la lecture papier et dans l’objet. Un livre, c’est une œuvre d’art, c’est une œuvre unique. Ce n’est pas parce que les enfants savent lire qu’il faut lâcher la lecture ensuite. Beaucoup de parents accompagnent les enfants dans la lecture quand ils ne savent pas lire, mais à partir du moment où ils savent lire, ils les abandonnent vers des écrans interactifs. Il y a donc une notion d’effort. Les écrans apportent une facilité, alors que le plaisir de la lecture sur papier est décuplé. Il faut passer le cap de l’effort pour revenir au plaisir de la lecture et cesser de chercher la facilité à tout prix » souligne Linda Clost. Françoise et Linda espèrent que cet ouvrage sera un succès car l’objectif de l’association est de financer d’autres publications et d’éditer d’autres auteurs locaux : « Nous aimerions faire une petite série avec Sanderling qui est sur la plage de Sainte-Marguerite, puis il irait ensuite se promener vers Saint-Nazaire ou à La Baule. Nous aimerions aussi faire des livres pour les plus grands, avec davantage de textes, afin de cibler les enfants d’une dizaine d’années.» Les deux co-auteures démarchent elles-mêmes les libraires. Leur livre est actuellement disponible à la librairie L’esprit Large à Guérande, La Gède aux Livres à Batz-sur-Mer, à l’Intermarché de Pornichet et à La Cabane de Madame Hulot à Saint-Nazaire. Contact : lireenpresquile@proton.me Linda et Françoise
la baule+ 12 // Août 2023 La Baule+ : Quel est votre lien avec La Baule ? Solène Saint-Gilles : La Baule, c’est une histoire de famille qui remonte à plusieurs générations puisque ma grand-mère venait à La Baule, ainsi que mon arrièregrand-mère. Il se dit même que ma grandmère aurait fait des claquettes avec Fred Astaire sur la jetée qui existait à l’époque en face du casino de La Baule ! Je vais à La Baule depuis que je suis toute petite. Qu’est-ce qui vous a amenée à la direction des émissions culturelles de France Télévisions ? J’ai toujours baigné dans un univers culturel grâce à mes parents. Cela me tient vraiment à cœur d’éduquer le plus grand nombre au monde artistique, notamment les enfants, parce que cela ouvre des perspectives réjouissantes. J’ai intégré France Télévisions il y a vingt ans. C’est une grande maison, on ne s’y ennuie jamais. Vous êtes à l’origine du renouveau de l’émission « Le Grand Échiquier». Jacques Chancel est irremplaçable… Je crois que c’était le plus grand intervieweur. Souvent, on utilise des archives de Jacques Chancel pour illustrer des émissions d’aujourd’hui, car il avait une réelle empathie à l’égard des personnes. Il s’intéressait vraiment aux gens. Nous voulions relancer un grand rendez-vous culturel sur France 2. Or « Le Grand Échiquier » est vraiment une émission qui est restée dans l’inconscient collectif. Il est très difficile d’imposer une marque à la télévision et il était donc plus facile d’imposer une marque existante, en la modernisant, notamment en intégrant une femme à l’animation. Nous avons maintenu l’idée de rencontres entre les artistes, qui était la base de cette émission. Évoquons maintenant la renaissance de Culture Box… J’ai deux grands projets qui ont marqué ma vie professionnelle : le lancement de «Ce soir ou jamais » en 2006, avec Frédéric Taddeï, et la création de Culture Box, qui est une chaîne 100 % culturelle née pendant le confinement. C’est une chaîne qui avait vocation à être éphémère, mais qui a perduré. C’est une chaîne qui accueille des genres culturels plus pointus, que l’on ne peut pas forcément traiter sur France 2 ou France 3. Nous avons appris le maintien de cette chaîne par un tweet du président Emmanuel Macron et nous étions vraiment tous très heureux, parce que nous rêvions que cette chaîne perdure. Le fait d’avoir une chaîne thématique peut aussi constituer une excuse, pour les chaînes généralistes, de ne plus proposer de programmes culturels… C’est là-dessus que nous sommes très vigilants avec Michel Field, directeur de la culture de France Télévisions, pour que cela ne devienne pas un prétexte pour déshabiller les autres chaînes de leurs programmes culturels. Nous avons énormément de grandes émissions culturelles sur France 2 et France 3, notamment la nouvelle émission de cinéma avec Pierre Lescure, qui rencontre un beau succès. Il y a quelques décennies, on distinguait la culture et le divertissement: par exemple, dans les années 70, on ne recevait pas Claude François dans des émissions culturelles, mais dans des émissions de variétés. Aujourd’hui, tout se mélange… Nous sommes dans une approche de la culture qui n’est pas élitiste. Nous ne traitons pas l’opéra en majesté et les cultures urbaines de façon anecdotique. Nous essayons de traiter tous les genres culturels au même niveau. Cela permet des rencontres entre un chanteur lyrique et un chanteur urbain, cela marche sur tous les genres. Cela permet d’élargir le cercle et de toucher tous les publics. Comment ramener les jeunes à la culture, notamment la culture générale, alors qu’elle est abandonnée en milieu scolaire ? Je ne sais pas si le tableau est aussi noir. Effectivement, il est très important d’amener les jeunes à la culture. Déjà, il y a une question de prix, et c’est pour cette raison que j’estime que le Pass culture est une bonne opération, puisque cela permet aux jeunes de consommer de la culture. Il y a aussi une question d’éducation. L’accès à la culture par la famille peut être quelque chose d’assez inégalitaire, donc il faut passer par l’éducation, donc l’école, mais aussi par la télévision. Le jeune public qui va découvrir une émission culturelle à la télévision, ou en replay, peut avoir un coup de cœur pour un artiste et ensuite aller voir son spectacle. Dans un programme de flux, on est conduit à découvrir des choses que l’on ne connaît pas, alors que la consommation en replay nous entraîne plutôt vers ce que l’on connaît déjà… C’est vrai, on va chercher ce que l’on souhaite regarder en replay. Maintenant, les gens ne sont plus devant leur télévision pour avaler ce qu’on leur propose. Partant de là, il faut avoir des algorithmes différents. Netflix va analyser ce que vous aimez, pour vous proposer la même chose. Nous devons proposer des choses différentes en jouant un rôle de conseil. Nous devons proposer un univers de programmes qui puisse intéresser les téléspectateurs. J’aime beaucoup cette phrase de Jacques Chancel : « En télévision, il ne faut pas donner au public ce qu’il aime, mais ce qu’il pourrait aimer ». Que pensez-vous du débat sur le fait que l’on ne fabrique plus de grands standards qui vont traverser les décennies, que ce soit dans la musique ou dans le cinéma ? Je vous donne rendez-vous dans vingt ou trente ans et l’on verra ce qui reste d’aujourd’hui. Je suis certaine qu’il y a des chansons, comme « La Grenade », de Clara Luciani. C’est un gold féministe qui existera toujours dans vingt ans. Maintenant, il est vrai que tout va plus vite et que l’offre est foisonnante. Prenez l’exemple du Boléro de Ravel : il n’aimait pas du tout cette œuvre, mais c’est devenu son tube qui a traversé le temps. Enfin, quels sont vos coups de cœur du moment ? En musique, c’est un groupe qui n’a pas encore été produit, il s’appelle Do not Do. Ils n’ont pas encore été signés et ils recherchent un producteur. J’aime beaucoup Lujipeka, un jeune artiste urbain que j’ai été voir à plusieurs reprises en concert. Enfin, je viens de terminer le livre de Marc Dugain, « Tsunami » qui est vraiment réussi. TV ► Rencontre avec la responsable des programmes culturels de France Télévisions Solène Saint-Gilles : « Nous essayons de traiter tous les genres culturels au même niveau. » Solène Saint-Gilles, responsable des programmes culturels de France Télévisions, est une habituée de La Baule où elle vient passer ses vacances depuis son enfance. Elle évoque pour nous la stratégie des chaînes publiques dans ce domaine.
la baule+ 14 // Août 2023 Maison ► Une invention locale qui révolutionne le nettoyage des toitures Multirex : une PME dynamique au cœur de Guérande Les lecteurs de La Baule+ connaissent bien Multirex qui est souvent présentée comme une pépite industrielle de la Presqu’île, car il faut savoir que c’est depuis le bâtiment de Guérande que le PowerJet est vendu dans toute la France. Multirex est un exemple d’innovation à la française, cela à partir d’une idée simple, mais il fallait y penser. La genèse de cette innovation remonte à l’époque où Rémi Labbé, le père de Franck, faisait constamment appel à des prestataires pour l’entretien de sa toiture. Entrepreneur dans l’âme, il perçut le besoin d’une solution économique, pratique et accessible au plus grand nombre pour l’entretien des toitures. C’est ainsi qu’est né le concept du PowerJet, qui a été récompensé au Concours Lépine en 2015. Développer l’entreprise, industrialiser le processus de fabrication et investir Depuis, Franck Labbé a su développer l’entreprise, industrialiser le processus de fabrication et investir en recherche et développement pour créer des produits adaptés au démoussage des toitures. Contrairement aux idées reçues, ce n’est pas si simple et, si vous ne voulez pas abîmer votre toiture, il vaut mieux éviter les solutions de type karcher ou eau de javel. L’anti-mousse de Multirex est dépourvu de chlore ou de javel, ce qui implique qu’il ne blanchit pas les surfaces, il n’y a donc aucun risque de corrosion ou de décoloration. L’achat est rentabilisé dès la première utilisation Le PowerJet est une invention 100 % guérandaise qui permet de projeter un anti-mousse à plus de 10 mètres de hauteur. Il est équipé d’une batterie d’une durée de cinq heures et d’un tuyau de 6,50 mètres, avec un récipient d’une capacité de 10 litres. C’est presque une promenade de santé et il suffit de faire le tour de sa maison en projetant le liquide sur le toit pour avoir une toiture en parfait état. Le pulvérisateur coûte 249 € et un bidon de 5 litres d’anti-mousse coûte 69,95€. Il permet de traiter 500mètres carrés de surface. L’achat est rentabilisé dès la première utilisation. Franck rappelle que l’entretien d’une toiture doit se faire régulièrement, surtout face aux épisodes de pluie et d’humidité, comme ce fut le cas en juillet, car les aléas météorologiques facilitent la formation de mousse. Ensuite, la mousse se gonfle, se gorge d’eau et, avec le gel, dès l’automne, cela entraîne un risque de fissures. Les utilisateurs peuvent aussi traiter les terrasses, les façades et les abris de jardin en bois et, du fait de l’absence de produits corrosifs, les fenêtres en PVC. L’anti-mousse permet également de traiter les fameuses taches rouges. Multirex propose par ailleurs un fluide anti-pluie et antisalissure, destiné aux vitres, sanitaires et automobiles. L’exemple de Multirex montre bien comment, à partir de certaines idées simples, on peut réellement innover et se développer. Multirex : Parc d’activités de Villejames. 17, rue de la Grenouille verte (derrière le Leclerc de Guérande). 44352. Guérande. Tél. 02 40 01 02 03. Site : www.pulvirex.fr
la baule+ Août 2023 // 15 Fabrice Drufin réalise des piscines sur mesure, élégantes et uniques Face à l’engouement toujours important pour la construction de piscines, Fabrice Drufin reste résolument engagé dans la création de piscines traditionnelles sur mesure. Il a développé une expertise dans la construction de piscines en béton authentiques, chacune avec une conception originale, ce qui permet à ses clients de bénéficier d’un bassin unique et élégant. En plus de leur rôle de lieu de baignade, les piscines sont désormais considérées comme un véritable élément d’embellissement et un bassin bien éclairé, même en hiver, ajoute toujours une touche raffinée. Les piscines de Fabrice Dufin sont construites avec une structure en béton, une étanchéité en membrane armée et un aspect pierre. Formé initialement en électricité de bâtiment et industrielle, ainsi qu’en plomberie, Fabrice a également suivi des formations spécialisées en construction de piscines. Il est à la fois créateur et designer. Il revendique son indépendance, une autonomie et une créativité qui lui permettent de concevoir des projets distinctifs. Basé à La Baule, il prépare les plans et gère toutes les relations avec ses fournisseurs, en se limitant à un rayon d’action local pour garantir une grande réactivité. Le secteur est en constante innovation, avec des tendances comme les volets à verrouillage magnétique, esthétiques et totalement autonomes. Un autre aspect moderne est l’utilisation de la domotique et des outils connectés : « La gestion de la piscine est automatisée et elle peut être supervisée à distance grâce à une application mobile. En tant qu’installateur, j’ai également un aperçu direct du bassin en cas de problème, ce qui me permet d’intervenir rapidement. » Une piscine enterrée ne nécessite pas de remplissage annuel, contrairement à une piscine hors-sol L’établissement offre un service complet, y compris un logiciel 3D qui permet aux clients de visualiser rapidement leur projet. ACP Piscines prend aussi en charge les dépôts de permis auprès de la mairie. Fabrice supervise le chantier de A à Z, en collaboration avec une entreprise de maçonnerie partenaire, offrant ainsi à ses clients un interlocuteur unique. L’installation technique est personnellement gérée par lui. Enfin, concernant les préoccupations de gestion de l’eau, il rappelle qu’une piscine enterrée ne nécessite pas de remplissage annuel, contrairement à une piscine hors-sol qui doit être vidée chaque année. ACP Piscines, La ville Massonnet à La Baule, au 06 75 07 06 59. ACP Piscines ► Un constructeur qui revendique son indépendance Sainte-Marguerite: découvrez l’autre marché de Pornichet Si Pornichet est connu pour ses halles et son célèbre marché désigné comme le « marché préféré de la Région des Pays de la Loire », la commune accueille également un second marché, niché au cœur du quartier de Sainte-Marguerite. Tous les mercredis et samedis, de 8h30 à 12h30, les commerçants installent leurs étals sur l’avenue des Pins pour y proposer des fruits, des légumes, des produits italiens ou encore des créations d’artisanat d’art, qui viennent compléter l’offre proposée par les autres artisans situés à proximité : boucher, boulanger… À noter qu’une animation commerciale sera organisée le mercredi 16 août avec à la clé de nombreux paniers garnis à gagner, ainsi que des sacs pour faire ses emplettes.
la baule+ 16 // Août 2023 La Baule + : Ras-le-bol de ce monde un peu gnangnan ! Est-ce un résumé de votre livre ? Finalement, cela s’illustre bien à travers toutes les niaiseries qui circulent notamment sur Facebook... Fanny Nusbaum : C’est un résumé parfait et je souscris à 200 % ! Quand on s’abonne à un réseau social en s’intéressant à la psychologie, on tombe toujours sur les mêmes phrases avec le mot « gratitude », ou « je t’aime tel que tu es ». Cela résume bien ce que j’appelle une dictature de la bienSociologie ► Une psychologue dénonce la médiocrité de la tyrannie de la bienveillance… Fanny Nusbaum : « On est quelqu’un de bien seulement et uniquement quand on va se montrer victime et vulnérable. » Docteur en psychologie et chercheur en neurosciences, Fanny Nusbaum s’est fait connaître du grand public avec son best-seller « Les Philocognitifs » et son ouvrage sur « Le Secret des performants ». Dans son dernier livre, elle s’insurge contre cette quête de sécurité, de paix et de bonheur - que nous avons collectivement érigés en idéaux absolus - qui prive l’humain du plus beau joyau de son intelligence : la performance. Elle dénonce ce qu’elle appelle « la loi de la médiocrité » car, souligne-t-elle, à coups de bienveillance et de communication non violente, « nous avons forgé un monde qui interdit tout comportement conquérant, toute quête d’excellence. » Elle va même jusqu’à estimer que la dictature des humanistes peut conduire à la fin de l’humanité. « L’art de l’excellence : En finir avec la dictature des humanistes » de Fanny Nusbaum est publié aux Éditions Alisio. veillance et de la guimauve entre les êtres. En plus, c’est totalement faux. On est dans l’injonction et dans le pointage du doigt dès que l’on sort de cette guimauve et de ce côté gnangnan. La vulnérabilité est devenue un produit marketing Nous avons tous vu passer sur les réseaux ce genre de phrase : « Une larme ne montre pas la fragilité d’une personne, mais la grandeur de son cœur. » Est-ce une synthèse de la bienpensance obligatoire qui règne dans notre société aujourd’hui ? Cette bien-pensance est fondée sur une ultravalorisation de la vulnérabilité. La vulnérabilité est devenue un produit marketing, un produit d’échange. On est quelqu’un de bien seulement et uniquement quand on va se montrer victime et vulnérable. Tous nos codes sont féminins. Nous sommes conditionnés par des codes ultra-féminins, c’est-à-dire la sensibilité, la vulnérabilité, la douceur ou la tendresse. Ceux qui ne sont pas dans ces codes, et qui sont plutôt dans des codes de valorisation, de l’instinct, de courage, de la force et de la puissance, sont considérés comme les méchants de notre société. Pourtant, ce sont eux qui portent la société. En Afrique, au MoyenOrient ou chez Ramzan Kadyrov, ce ne sont pas ces codes féminins qui sont mis en valeur dans la société quotidienne ! C’est vrai, nous sommes depuis bien des siècles la plus grande puissance philosophique du monde. Le nord du bassin méditerranéen a une grande puissance philosophique. Même si l’on dit que le wokisme vient des États-Unis, je crois que c’est une appropriation de notre philosophie centrée sur l’essentialisme, la vulnérabilité et la valorisation de la victime qui a été reprise aux États-Unis. Cela nous revient en boomerang aujourd’hui. Nous ne sommes pas conscients de notre impact philosophique sur le monde. Cependant, c’est vrai, il y a de nombreux pays dans le monde qui ne sont pas complètement contaminés par cette philosophie délétère, mais je crois que nous pourrions utiliser notre pouvoir autrement. Le culte de la vulnérabilité ne se traduit-il pas à travers la multiplication de ces clubs qui rassemblent la bourgeoisie de province avec une trentaine de personnes travaillant pendant des mois pour organiser une kermesse et ramener 1000 € afin de financer un hôpital à l’autre bout de la planète, comme s’il s’agissait de se rassurer et d’exister ? Vous dressez un tableau qui est très chouette, on s’y croit ! Cela me rappelle une anecdote, puisque j’ai fait partie de l’un de ces cercles. Un soir, en discutant avec une dame d’une soixantaine d’années, j’ai appris qu’elle faisait toujours de l’humanitaire dans le monde. Elle venait juste d’être grand-mère et elle était très contente, mais elle était gênée parce que son petit-fils était né aux États-Unis. Pour elle, c’était un vrai problème, parce que c’est un pays capitaliste. J’ai été abasourdie, parce que nous étions dans une sphère soi-disant humaniste. Finalement, si son petit-fils était né en Afrique, ce serait très bien, mais comme c’est aux États-Unis, c’est beaucoup moins bien. C’est assez typique de cette bien-pensance que l’on voit partout. Il y a ce côté revendicatif, autour de la solidarité et de l’ouverture d’esprit, avec ce culte d’acceptation de la différence de l’autre. Dans les grandes entreprises, ce sont souvent des femmes qui sont en charge de la diversité ou de l’inclusion. C’est toujours quelque chose qui doit être racial ou sexuel, mais on ne parle jamais de la diversité de la personnalité ou du caractère de la personne. Ma meilleure manière d’observer la réelle ouverture à la diversité, c’est de voir comment ces gens éduquent leurs enfants. On peut entendre quelqu’un expliquer qu’il n’a aucun problème avec l’homosexualité, mais quand cela concerne son propre enfant, il ne va plus en dormir pendant des semaines. Et l’inverse est aussi vrai… Exactement. Un ami m’a raconté que ses parents étaient très traditionnels et qu’il avait vraiment eu peur de faire son coming out. Mais en apprenant cela, ils ont fait preuve d’une ouverture d’esprit hors normes. C’étaient finalement de bons chrétiens ! D’ailleurs, la Bible explique que les bons chrétiens doivent être pauvres et humbles. C’est à partir de là que nous avons eu cette injonction de vulnérabilité et de souffrance. Quand quelqu’un parle de sa souffrance sur les réseaux sociaux, il multiplie considérablement son nombre de vues. Il y a des codes imaginaires que nous mettons en place Vous rappelez que nous sommes dans un monde imaginaire et que le bien d’hier peut être le mal d’aujourd’hui, ou vice versa. Vous prenez l’exemple de la limitation de vitesse qui peut changer. Je vais prendre une autre illustration : un journaliste qui aurait incité à l’avortement en 1970 serait allé en prison, mais aujourd’hui, c’est l’inverse et si un journaliste incitait des femmes à ne pas avorter, il irait en prison… Vous évoquez aussi ces différences dans l’espace, car ce qui est considéré comme le bien dans un continent, peut être le mal sur un autre continent et c’est ce qui entraîne
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