La Baule+

Certes, mais il n’y a pas eu de confinement en Russie, juste des incitations à la prudence. Les aides n’étaient pas nécessaires… Oui, nous étions dans la facilité d’enfermer les gens en leur distribuant des aides. Pour moi, ce n’est pas une bonne manière d’affronter les crises. Nous ne sommes pas du tout aguerris à tout cela et c’est ce qui m’inquiète le plus. La population française n’est pas du tout aguerrie aux difficultés. Aujourd’hui, on nous explique qu’il n’y a pas assez d’aides, mais la France est le numéro un mondial des dépenses sociales. C’est 32 % de notre PIB, alors que la moyenne des pays de l’OCDE est de 20 %. Nous sommes des enfants gâtés qui ne regardent pas la réalité en face. C’est un problème d’ordre philosophique, c’est très profond. C’est une question de courage et de déni de réalité. On ne veut jamais voir la réalité en face. En France, les hauts fonctionnaires nous expliquaient qu’un mur était rouge, alors qu’il était bleu. Pendant un temps, c’était uniquement chez les hauts fonctionnaires. Or, maintenant, c’est une grande partie de la population qui pense comme cela. C’est très dangereux. Il y a quand même une vraie demande de vérité Et l’on accuse d’être complotiste et d’extrême droite celui qui dit que le mur est bleu... Donc, à la fin, chacun reste chez soi… Il y a quand même une vraie demande de vérité et de pédagogie de l’économie. Je ne suis pas pour tel ou tel, je veux simplement que notre pays s’en sorte. Je suis pour la France. Ce n’est pas parce que nous disons que la Russie fait un excédent commercial record, que nous sommes pour la Russie : c’est simplement une réalité. Ce n’est pas parce que nous disons que le déficit commercial de notre pays bat tous les records, que nous faisons du French bashing : c’est simplement une réalité. Donc, il faut réagir en conséquence. C’est la décroissance qui peut détruire la planète. Pas dans le sens écologique, mais dans le sens social En ce moment, les prêts immobiliers sont refusés à 50 % par les banques, les investisseurs quittent le marché immobilier, notamment en raison de la loi Climat, on sait que les entreprises du bâtiment ne pourront pas faire tous les travaux nécessaires avant la date limite, ce qui risque de mettre des milliers de gens à la rue… On continue en nous disant qu’il faut interdire les avions privés et les piscines privées… Qu’en pensez-vous ? Malheureusement, on est dans le dogmatisme. C’est l’erreur commise par les Allemands quand ils ont arrêté les centrales nucléaires. Maintenant, ils sont en grandes difficultés. Ce dogmatisme nous coûte extrêmement cher. J’ai fait un chapitre sur le réchauffement climatique et la décroissance. On nous propose de tout arrêter, de moins consommer : ce n’est pas l’avenir, c’est extrêmement dangereux, car c’est la décroissance qui peut détruire la planète. Pas dans le sens écologique, mais dans le sens social, parce que s’il y a de la décroissance il y a du chômage et du malaise social. Ce qu’il faut faire, c’est développer l’innovation et jouer la carte de l’économie verte. Malheureusement, nous sommes très en retard. Il faut donner les moyens d’innover, mais ce n’est pas en mettant des taxes et des contraintes administratives que l’on va solutionner le problème, car ce sont des freins au bien-être des Français. Depuis la pandémie, nous n’affrontons plus la réalité On aurait pu faire la même interview il y a 20 ans, rien ne change… Cela fait 25 ans que je fais ce métier. Au début, j’avais l’optimisme de la jeunesse... Je suis là pour essayer de sauver notre douce France, c’est le but du jeu. J’ai milité auprès des dirigeants politiques français pour qu’ils prennent les bonnes mesures. Malheureusement, j’ai commencé à être un peu moins optimiste en 2002, lorsque Jacques Chirac a été réélu avec 80 % des voix : on m’avait répondu qu’il ne fallait plus rien faire... La situation s’est aggravée depuis et c’est vraiment triste. Avant, le mur était loin, aujourd’hui nous sommes vraiment dans le mur ! Donc, il est un peu compliqué de moderniser notre économie. Je suis triste, mais je veux garder espoir. Ce qu’il faut, c’est être réaliste. Il est toujours possible de sauver l’économie française mais, encore une fois, il faut avoir le courage et la volonté de le faire. Malheureusement, depuis la pandémie, nous n’affrontons plus la réalité. Propos recueillis par Yannick Urrien. la baule+ 8 // Septembre 2022 Suite de l’entretien avec Marc Touati : « La population française n’est pas du tout aguerrie aux difficultés. » Airbnb bloque depuis l’année dernière les annonces pour des locations de courte durée dans plusieurs villes françaises, une mesure qui concerne les logements qui n’ont pas été enregistrés dans les mairies, afin de faciliter les contrôles et éviter que les propriétaires ne dépassent le seuil de 120 jours par an. La plateforme vient également de mettre en place un algorithme pour détecter les fêtards afin de leur interdire la location d’un logement qui servirait de lieu de fête. La ville de La Baule annonce une collaboration plus étroite avec Airbnb sur ces mesures « afin de réguler davantage le marché des locations meublées saisonnières » et « protéger l’offre de logements des phénomènes de spéculation indésirables. » La Ville de La Baule-Escoublac se félicite d’avoir été entendue sur ces problèmes cruciaux de logements durables et elle indique dans un communiqué qu’elle remercie Airbnb « pour cette offre de coopération sur la fourniture d’outils pour nous aider à ce que les règles soient respectées : le blocage de toute annonce de location de courte durée signalée par la municipalité ou la prévention des problèmes de voisinage grâce à un point de contact dédié sont des outils essentiels. » Nouveau partenariat entre Airbnb et la ville de La Baule pour limiter les locations saisonnières Airbnb présente ses nouveaux outils pour lutter contre la spéculation immobilière En 2021, Airbnb avait annoncé une série d’engagements pour soutenir l’application des règles qui encadrent les meublés touristiques. Parmi ces mesures : la mise en place de l’enregistrement obligatoire des annonces de logements entiers sur Airbnb dans les villes concernées et le déploiement du portail des territoires, un guichet unique pour simplifier la communication de données avec les municipalités. Aujourd’hui, Airbnb va plus loin grâce à ce nouveau partenariat pilote avec La Baule-Escoublac, qui vise à soutenir la réglementation applicable aux locations meublées touristiques dans les résidences secondaires. Afin d’obtenir leur autorisation de « changement d’usage », les propriétaires qui louent plus de deux résidences secondaires en meublé touristique à La Baule doivent désormais transformer une surface équivalente en logement disponible à la location de longue durée. Ainsi, « Airbnb bloquera toute annonce de location de courte durée dûment signalée par la municipalité comme n’ayant pas obtenu l’autorisation de changement d’usage requise». L’opérateur veut aussi « prévenir les problèmes de voisinage grâce à un point de contact dédié, permettant à la municipalité de signaler d’éventuelles nuisances. Promouvoir un hébergement responsable avec le lancement du guide du voisinage, un contenu éducatif destiné aux hôtes baulois et à leurs voyageurs ». Juliette Langlais, responsable Affaires Publiques EMEA chez Airbnb, souligne : « Les particuliers propriétaires de résidences secondaires contribuent depuis des décennies à la capacité d’hébergement des voyageurs et seront toujours les bienvenus sur Airbnb, mais nous pensons qu’il est de notre responsabilité de nous assurer que les efforts des municipalités pour construire plus de logements abordables pour les habitants ne sont pas entravés par des phénomènes de spéculation immobilière indésirables. Nous espérons que ce nouveau partenariat avec La Baule sera la première étape d’une nouvelle donne au bénéfice du plus grand nombre: les loueurs, les voyageurs, les commerces et les habitants des destinations touristiques françaises. »

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