La Baule+

la baule+ Septembre 2022 // 39 fait de notre argent, à part le dépenser n’importe comment ? Comment peut-on avoir un peu d’estime pour notre pays ? J’ai de l’estime pour la France, parce que j’aime la France et les Français. Mais je ne peux plus rester en permanence dans un endroit où l’on ne considère personne, où tout le monde se fout de tout le monde. On a des politiques, ils font leur numéro sur scène, ils sont grotesques. Alors, je préfère quitter la France parce qu’il fait meilleur ailleurs pour moi. J’ai soixante-douze ans et j’ai envie de me lever le matin avec du ciel bleu. J’ai cette possibilité parce que je suis un gitan. Il ne faut pas croire que j’ai un palais au Maroc ! Je loue une petite maison, j’ai mon potager et mes poules. Je n’emmerde personne. Alors, certains disent lui, lui…Mais ces gens ne savent pas comment je vis. Je suis dans une caravane... Les gens sont grotesques quand ils nous critiquent sans nous connaître. Je vais leur montrer où l’on vit, dans des campements, dans des endroits sublimes où personne ne va, parce que tout le monde s’y emmerderait. On sait considérer la chance que l’on a d’être libre le matin et de pouvoir pisser dehors ! On n’a pas besoin de luxe. Les gens se racontent des histoires sur vous, ils inventent des histoires. Ce monde médiocre de la technologie est devenu complètement absurde. Cela permet à tous les crétins et à tous les minables de briller. Je m’écarte de ce monde qui ne m’intéresse pas et c’est pour cette raison que je ne suis pas sur les réseaux. Je ne suis sur rien. N’importe qui peut gerber sur moi, je m’en fous, je ne le sais pas... Avant, quand les téléphones étaient attachés, on était plus libre. C’est la vérité. Je peux t’assurer que personne ne gerbe sur Gérard Lanvin sur les réseaux. Bien au contraire… Ce n’est pas grave, cela ne m’inquiète pas, à partir du moment où l’on sait comment on est fabriqué et pourquoi on fonctionne. Je fonctionne pour que les gens soient heureux ensemble et pour leur donner du plaisir. Je ne me suis jamais pris pour un acteur : je suis quelqu’un qui transmet des émotions et qui fait cela avec l’inutilité de croire que je suis utile. Je suis simplement quelqu’un qui essaye de distraire les autres, avec des comédies, avec des films gentils et sympathiques. C’est mon travail. On travaille pendant trois mois et on leur livre un cadeau, c’est-à-dire le film que l’on a fait. Cet album s’inscrit en dehors des circuits marketing classiques parce que, généralement, les albums se font sur des temps courts. Il y a le tube de l’été que l’onmet au placard et qui ressort dix ans plus tard… Là, c’est un album qui est fait sur un temps long, un peu comme ceux de Jacques Brel ou de Léo Ferré… À partir du moment où il y a du texte - j’ai un fils qui m’a permis de réunir des gens de sa génération, de grandes pointures de la musique - on peut faire passer les mots. On a déjà fait une quinzaine de festivals et il y a des dizaines de milliers de personnes qui connaissent l’album. C’est devenu quelque chose d’important, parce que les gens ont besoin d’écouter des mots. Nous allons venir à La Baule et j’espère que les habitants de la Presqu’île seront aussi heureux de partager ces moments avec nous. On a fait une grosse tournée et j’ai pu vivre cela grâce à Manu. J’avais besoin de ce coup de pied aux fesses, parce que je m’ennuyais dans cette vie, pour croire encore en un avenir possible et meilleur. On est tous dans cette difficulté morale de voir à quel point les hommes sont nazes. On est dans l’ordurerie humaine, quand on voit par exemple ce qui se passe en Ukraine… En haut de la pyramide, il y a ce qui se passe en Ukraine et, dans le bas de la pyramide, il y a celui qui dénonce son voisin parce qu’il a osé sortir deux fois pendant le confinement… C’est la technologie… Mais il y a un mouvement de balancier chez les jeunes. Quand je prends le train, j’observe cette évolution: il y a dix ans, tout le monde était collé à son smartphone. Or, aujourd’hui, je vois de plus en plus de jeunes avec des livres… C’est à eux de changer la donne. Il ne faut rien attendre de nos politiques, ils nous bloquent dans des situations. Pour le coronavirus, on sait maintenant que l’on n’avait pas besoin de fermer. On a mis des gens par terre et on se fout de ce qu’ils sont devenus. Je trouve cela honteux. Donc, à partir de là, je suis obligé d’écrire et de dire. Mais gentiment, pas méchamment. Dans la chanson sur nos politiques, je n’ai pas été méchant, j’ai simplement traduit ce qu’ils étaient et comment ils se sont mis dans cette situation. Quand on entend un président dire: « Carla et moi c’est du sérieux », c’est de la plaisanterie, alors que les gens souffrent ! Le peuple français est très patient. Tu as fait cela de façon sévère et sans langue de bois, sans être irrévérencieux… Mais je ne suis pas irrévérencieux, j’ai de l’éducation. Tu me connais, c’est surtout une nostalgie de ce que nous étions à l’époque : c’est-à-dire des gens avec un peu plus de conscience des autres, un peu plus d’humilité. Il s’agit simplement d’être correct. J’ai été pendant trente ans très heureux à La Baule Quels sentiments vas-tu avoir en revenant à La Baule ? Un grand plaisir ! J’ai été pendant trente ans très heureux à La Baule. Je suis parti parce que les choses changent. La Baule a changé aussi. On a mis à la rue des potes qui avaient des bistrots magnifiques sur la plage. Je les ai vus faire La Baule depuis quarante ans, puis souffrir de ne plus avoir la possibilité d’être qui que ce soit. Je trouve cela lamentable. Stéphane Malhaire a fait avec Nicole, et son beaupère Bibi, les beaux jours de La Baule et je regrette ces gens. Maintenant, on peut mettre des cabanes sur la plage. Je ne sais pas ce qu’ils ont fait de La Baule. Même l’ancien maire de La Baule... J’avais monté un bar pour que tout le monde soit heureux et il me l’a fait fermer parce qu’il n’en avait rien à foutre que l’on crée de l’emploi dans sa ville pour que de jeunes gens qui voulaient y rester et élever leurs enfants puissent le faire. J’avais dix emplois et j’ai été obligé de fermer, parce que cela n’arrangeait pas je ne sais pas qui. Je suis parti ailleurs pour oublier tout ça. J’ai des poules, je mange mes œufs, j’ai des tomates qui poussent bien parce que le climat est favorable. Je suis dans la campagne, ailleurs… Mais La Baule est un endroit que je respecte, que j’estime et que j’aime beaucoup. Je suis ravi d’y retourner ! Propos recueillis par Yannick Urrien. Francine Godet Magnétiseuse - Guérisseuse - Rebouteuse Depuis 2002, j’apporte mon aide dans tous les domaines de la santé Tél. : 06 95 01 97 79 De mes Mains avec mon Coeur. Tarif libre Sur RDV au Centre de Bien-Être et de Santé 4 avenue du Bois d’Amour 44500 LA BAULE

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