La Baule+

la baule+ 18 // Octobre 2022 La Baule + : D’abord, pouvez-vous nous décrire l’association « Au gré des vents » ? Bernard Hervy : L’association « Au gré des vents» existe depuis 1992. Elle a été créée pour sauvegarder le bateau du même nom et, maintenant, elle partage ce bateau avec le plus grand nombre, notamment à travers l’organisation de visites. Ensuite, il y a eu la création de La Maison de la Pêche, où nous présentons l’histoire du port de La Turballe et des conserveries, et bien sûr l’histoire de la pêche aujourd’hui. Nous avons un projet d’extension de ce musée, parce que nous sommes un peu à l’étroit. Toujours dans le patrimoine, la mairie nous a également confié le moulin de Kerbroué, qui date de 1746. Il a fonctionné jusqu’en 1969. Il a été rénové et confié à l’association dans les années 2000. Ce moulin tourne tous les jeudis. Au fil du temps, vous êtes donc devenus un véritable pôle d’attraction culturelle sur la mémoire de La Turballe… B.H : Le slogan de l’association, c’est « culture et patrimoine de La Turballe » car nous voulons partager ce patrimoine à travers le tourisme. Le projet de l’association est vraiment de faire découvrir notre patrimoine et développer le tourisme culturel. La sortie d’un livre sur l’histoire d’une commune, cela se voit parfois pour des villages, mais pas des villes de la taille de La Turballe: cela signifie-t-il qu’il y existe encore un esprit village ? B.H : Tous les anciens dont nous avons recueilli le témoignage se connaissaient et ils étaient tous contents de se revoir. La commune évolue, mais il y a toujours un noyau d’anciens Turballais qui vivent à la Turballe et qui sont contents de se retrouver. Une initiative similaire aurait-elle pu se produire dans une petite commune de pêche bretonne ou normande ? Nadine Coëdel : Dès lors qu’il y a des associations comme la nôtre, dans toutes les communes, on a le souci de l’humain pour ce qu’il représente : c’est-à-dire de belles identités, des personnes qui sont là depuis longtemps, avec des réalisations très pertinentes, mais aussi des personnes qui ont souffert pendant la guerre ou qui ont œuvré pour La Histoire ► Des portraits de gens courageux qui ont affronté des époques difficiles Les anciens de La Turballe se retrouvent pour témoigner dans un livre édité par l’association « Au gré des vents » À l’occasion de ses 30 ans, l’association « Au gré des vents » a recueilli les témoignages d’une trentaine de volontaires parmi les aînés de La Turballe. L’ouvrage présente 30 portraits d’anciens ayant exercé des métiers liés à la mer, mais aussi des commerçants, artisans, agriculteurs ou paludiers. Édité par l’association, le livre est en vente au musée La Maison de la Pêche, à la Maison de la Presse de La Turballe, à la librairie L’Arborescente, au Super U de La Turballe et au Comptoir de la mer (15€). Bernard Hervy, président de l’association, et Nadine Coëdel, membre du conseil d’administration, nous présentent cet ouvrage. Turballe. Nous devons lancer ce genre de démarches et même les favoriser. Le passé est fragile et nous devons le capturer pour garder cette puissance, nous en nourrir au présent et, surtout, apprendre à nos jeunes à en faire quelque chose d’utile. On est toujours en train de vouloir le futur, c’est bien, le retour à la nature, c’est aussi dans les têtes de ces témoins, comme cela pourrait être le cas dans n’importe quelle commune de France. Il faut avoir le respect des personnes, tout particulièrement de nos aînés qui ont fait leurs preuves et qui ont semé. En plus, ce sont des gens extrêmement humbles. Personne n’a voulu se mettre en avant et, pourtant, certaines vies sont remarquables, notamment pendant la guerre. Il y a eu de nombreuses étapes de développement dans le milieu de la pêche, grâce à l’effet de solidarité, mais grâce aussi à la volonté de continuer de vivre de ce métier. Ces témoignages sont des clés, ou des réponses, aux problématiques d’aujourd’hui. Vous semblez marqués par le contraste qu’il peut y avoir entre l’humilité de ces personnes et la richesse de leurs souvenirs… B.H : Oui. Quand on les écoute, on se dit que ces gens ont vécu des choses merveilleuses. Ils avaient tous un métier, mais en même temps ils étaient tous très impliqués dans la paroisse ou dans la commune. Dans une associa-

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