La Baule+

la baule + L’essentiel de la presqu’île guérandaise ! Mensuel gratuit d’ informations - N° 213 - Mars 2022 NE JETEZ PAS CE JOURNAL SUR LA VOIE PUBLIQUE : RAPPORTEZ LA BAULE+ CHEZ VOUS ! DÉCORATION Votre extérieur devient une pièce de vie avec Ambiance Bois & Design Page 9 DROITS DE L’HOMME La persécution des chrétiens dans le monde n’a jamais été aussi forte Pages 14 à 16 Jacques Mailhot LOISIRS Le Casino Barrière retrouve son dynamisme et multiplie les projets… Page 7 Pages 20 à 22 « Le public baulois n’est pas un public que l’on retrouve partout. » Géopolitique Philippe Fabry L’historien avait prévu la guerre entre la Russie et l’Ukraine en 2017, et ce n’est qu’un début… Pages 4 à 6 Société Yvan Rioufol Le journaliste et polémiste dénonce la peur entretenue par nos gouvernants Pages 10 à 12 Votre spécialiste . StoreS - PerGoLAS . LAmbrequinS Lumineux . motoriSAtion de voLetS rouLAntS . réentoiLAGe touS StoreS extérieurS ZA Océanis - rue de la Côte de Jade - SAINT NAZAIRE Tél. : 02 40 00 19 85 - courriel : storecaillon@gmail.com La troupe du Théâtre des Deux Ânes présente « Elysez-Nous » à Atlantia Retrouvez toute l’actualité locale via la nouvelle application LBP News – La Baule Presqu’île News, à télécharger sur votre smartphone IOS ou Android, ou via le site lbpnews.fr.

la baule+ 2 // Mars 2022 La loi dite 3 DS (Différenciation, Décentralisation, Déconcentration et Simplification de l’action publique), a été adoptée le 9 février dernier. Ce texte vise à simplifier l’action locale, différencier les solutions, rapprocher l’État du terrain, lever les freins inutiles et faciliter le quotidien des collectivités territoriales et de leurs élus. Les changements sont importants en matière de politique de logement. Franck Louvrier indique : «La date butoir de 2025 imposée aux communes pour remplir leurs obligations de production de logements sociaux a été fort sagement supprimée. Logement : Franck Louvrier évoque la loi 3 DS, AirBnB et le bail réel solidaire De même, l’adoption d’un contrat de mixité sociale, comme nous l’avons fait, permet dorénavant d’adapter les objectifs de construction de logements sociaux sur trois périodes triennales consécutives. De plus, les communes souffrant d’un taux d’inconstructibilité de leur territoire urbanisé compris entre 30 et 50 % pourront aller au-delà de ces trois périodes, ce qui pourrait être notre cas. Ces deux dispositions nous apporteraient davantage de souplesse et de sérénité pour atteindre à terme les objectifs qui nous sont imposés. » Par ailleurs, la loi supprime totalement la suspension des droits de réservation de la commune des attributions de logements sociaux en cas de carence : « Ainsi, nous espérons pouvoir reprendre la main et privilégier de nouveau les Baulois qui font une demande de logements accessibles ou les jeunes couples désireux de venir s’installer et travailler ici. J’entends me battre pour que les enfants puissent habiter dans le lieu où ils ont grandi. » AirBnB : un quota du nombre de résidences et une limitation du nombre de biens. Toujours sur la question du logement, Franck Louvrier annonce de nouvelles mesures concernant les locations AirBnB à La Baule: «Que les choses soient claires: il s’agit d’une pratique totalement légale et chacun est libre d’investir de la façon qu’il souhaite. De plus, la législation a évolué récemment et ces locations de très courtes durées sont dorénavant soumises à l’acquittement de la taxe de séjour qui bénéficie à la commune. Nous avons ainsi reçu de AirBnB pour la période de novembre 2020 à octobre 2021 un reversement de près de 174 000 euros. Toutefois, des abus et des incohérences ont été constatés, avec de vraies incidences sur l’activité économique et sociale locale. Cela est constaté dans de nombreuses communes, en particulier littorales : avec ce type de tourisme de passage, les commerces liés au quotidien sont impactés, sans oublier la concurrence déloyale pour l’hôtellerie. Surtout, ce type de locations peut constituer un réel frein qui bride des habitants pour se loger à l’année. Concrètement, les meublés de tourisme, en particulier lorsqu’ils sont loués 12 mois sur 12, contribuent mécaniquement à l’augmentation des loyers, tout comme est observée une augmentation du prix des biens à vendre. La forte rentabilité de la location en meublé de tourisme constitue de fait un facteur d’incitation à investir avec un effet inflationniste dans les zones à la fois très tendues en termes de foncier et très prisées des touristes. La principale conséquence est que de nombreux autochtones doivent s’éloigner pour pouvoir se loger à un prix correspondant à leur pouvoir d’achat. Autre effet concomitant, les nuisances et problèmes de voisinage s’intensifient avec ce type de location, car il peut arriver de temps à autre que les locataires d’un soir ne soient là que pour faire la fête, sans tenir compte de l’environnement. Cette pratique s’est notamment développée pendant les périodes de confinement et la fermeture des lieux de fêtes. » Franck Louvrier précise : «Bien évidemment, je ne vise pas les résidents secondaires qui, eux, sont des consommateurs locaux permanents lorsqu’ils sont présents. Je l’ai déjà dit, je n’y reviendrai pas, ces acteurs contribuent à l’enrichissement de la ville et à son développement et doivent être respectés ». Cependant, poursuit-il, « il convient d’apporter un peu plus de rigueur à ce marché du tourisme meublé de passage qui pourrait devenir anarchique, en mettant des garde-fous, non pas pour le contraindre, mais simplement pour l’encadrer et le réguler a minima. Parmi les moyens qui sont à notre disposition, deux me semblent intéressants. Nous pouvons ainsi envisager la fixation d’un quota du nombre de résidences locatives afin d’éviter une inflation exponentielle. Lorsqu’il est atteint, alors les plateformes de locations ont obligation de bloquer la publication des annonces. Ce quota ne pourra être fixé qu’en parfaite concertation entre tous les acteurs concernés et en tenant compte de la réalité du nombre de nuitées afin de rester dans l’ordre du raisonnable et ne pas bloquer une économie qui a le droit d’exister et qui, parfois, vient simplement en complément de revenus. S’agissant des résidences secondaires qui sont déjà soumises ici à une déclaration préalable de changement d’usage, nous pouvons exiger la limitation du nombre de biens par propriétaire ainsi loués, afin d’éviter que certains pseudo-investisseurs ne deviennent des hôteliers à distance. » Mise en place du bail réel solidaire Enfin, Franck Louvrier annonce la mise en place du dispositif de bail réel solidaire, qui vise à dissocier le foncier et le logement : «L’idée est que la municipalité loue un terrain à prix raisonnable sur lequel des primo-accédants financent la construction de leurs logements. Ce nouveau dispositif légal est en outre très encadré pour éviter les tricheries. De surcroît, ce principe est comptabilisable au titre de la loi SRU. Il faudra ainsi pouvoir mettre à disposition à moindre coût un foncier auprès d’un Office Foncier Solidaire ; je pense à celui qui sera libéré à Beslon après le départ des ateliers municipaux vers Kerquessaud. »

la baule+ Mars 2022 // 3 Jusqu’au dimanche 8 mai, les habitants de Saillé, à Guérande, vous invitent à découvrir l’exposition « L’univers de… Kerbugale » dans les rues du village. Cette restitution, composée de onze photographies, marque l’aboutissement d’un projet pédagogique visant à familiariser les enfants avec leur environnement quotidien. Dans le cadre de sa politique culturelle, la Ville de Guérande, Ville d’art et d’histoire, a mené plusieurs actions dans les villages, en lien avec les habitants et les associations. En 2019, un projet a été initié avec les Saillotins. Empêché par la crise sanitaire, le festival imaginé n’a pas vu le jour. Toutefois, certaines actions ont pu être maintenues, dont le projet pédagogique « L’univers de… Kerbugale ». Depuis plus d’un an, les enfants de Saillé ont travaillé sur la découverte du village pour se forger des repères dans leur environnement quotidien. Sur leurs itinéraires, neuf éléments symboliques ont été retenus (une lucarne, la girouette de l’église, etc.) et réinvestis dans une création artistique conçue par l’artiste Hugo Duras, coloriste imaginaire. Spécialiste de la petite enfance, Hugo Duras sensibilise les plus jeunes au « langage du dessin » comme un moyen d’expression libre. L’objectif de l’artiste est de «permettre au public de s’ouvrir aux mondes en utilisant ses sens ». Ainsi, chaque enfant a créé une toile dont un carré, symbole de leur identité, est découpé puis collé sur une toile collective. Cette exposition s’adresse aussi bien aux locaux qu’aux visiteurs qui peuvent découvrir 9 éléments symboliques de l’univers de Kerbugale. Sur chaque panneau, la photographie est accompagnée d’un court texte qui permet de relier l’élément à l’histoire de Saillé. De la rue de la Crique, à la rue François Thuard, en passant par le jardin situé derrière l’accueil périscolaire, c’est tout un pan de l’histoire de Saillé qui est mis en lumière. Exposition jusqu’au dimanche 8 mai à Saillé (Guérande). Départ conseillé devant le café des marais, à l’angle de la rue de Léniphen et de la rue de l’Aire. Exposition « L’univers de… Kerbugale » à Saillé

la baule+ 4 // Mars 2022 Géopolitique ► L’historien avait prévu la guerre entre la Russie et l’Ukraine, et ce n’est qu’un début… Philippe Fabry : « C’est une nouvelle guerre mondiale qui commence en 2022. » Le premier livre de Philippe Fabry « Rome : du libéralisme au socialisme » avait fait beaucoup de bruit. Dans ce livre, il dressait un parallèle entre la chute de l’Empire romain et la chute de l’Occident, en montrant que le passage d’une pratique libérale à un socialisme totalitaire sous l’Empire est la clef permettant d’expliquer l’une des grandes énigmes de l’Histoire : la chute de Rome. Philippe Fabry a également publié « Histoire du siècle à venir » en 2015 et un « Atlas des guerres à venir » en 2017. Philippe Fabry a été le seul historien à prédire précisément ce qui se passe aujourd’hui avec la Russie, mais il avait annoncé ces événements pour 2019. La Baule + : Vous avez été le seul, il y a cinq ans, à affirmer que la Grande Guerre du XXIe siècle viendrait de la Russie. Vous n’êtes pas un médium, mais vous faites de l’historionomie. Qu’est-ce que cela signifie ? Philippe Fabry : C’est une discipline que je développe depuis vingt ans, après avoir constaté qu’il y avait des récurrences dans les schémas historiques et que l’on pouvait travailler par comparatisme. On peut donc travailler sur ce matériau qu’est l’histoire, dont Cet entretien avec Philippe Fabry a été réalisé mardi 22 février avant l’invasion de l’Ukraine par la Russie. on a plus de quantités qu’à n’importe quelle époque de l’humanité, puisque les deux derniers siècles ont permis de dégager des masses de données prodigieuses. On a découvert des civilisations incroyables. Tout cela constitue une base de données et j’ai fait ce que l’on fait classiquement en sciences : c’est-à-dire analyser les phénomènes récurrents, ensuite isoler des variables, donc voir les chaînes de causalité, comme dans la science normale. Souvent, les historiens, quand ils cherchent des causalités, essayent de décrire les causes les plus certaines, mais sans avoir des points de comparaison. Donc, il est très compliqué de démontrer ce que l’on veut dire. J’essaie d’isoler les variables et, sur cette base, on peut créer un certain nombre de modèles qui permettent de savoir comment vont se dénouer certaines situations actuelles, ce qui permet de faire de la prévision géostratégique. En faisant cette démarche, je me suis aperçu que la Russie de Vladimir Poutine était dans une trajectoire d’impérialisme revanchard, que la France a connue entre 1715 et 1815, ou que l’Allemagne a connue entre 1870 et 1945. Je pourrais multiplier de tels exemples. Donc, cela me permettait d’affirmer qu’il y aurait un impérialisme russe qui se manifesterait et que nous étions dans les prémisses d’une dynamique. Certaines grandes agences de renseignements pratiquent-elles l’historionomie, sans appeler cela ainsi, mais avec une méthode proche de la vôtre ? Pas que je sache. Je sais que la DARPA (Defense Advanced Research Projects Agency), aux États-Unis, essaye de faire des prévisions en utilisant l’intelligence artificielle, mais je ne crois pas que des gens aient développé des modèles comme le mien, en tout cas pas au niveau. Donc, ils ne peuvent pas faire des projections avec une précision de l’ampleur des miennes. Est-ce votre méthode qui vous a permis de faire un parallèle entre la chute de l’Empire romain et ce que vit actuellement l’Occident ? Oui. Quand j’ai commencé à travailler, ce n’était pas du tout sur la Russie ou les conflits mondiaux. C’était sur l’évolution des civilisations, en faisant un parallèle entre la Grèce antique et l’Europe moderne, mais aussi avec la Rome antique et l’Amérique moderne. C’est le parallèle entre la Rome antique et l’Amérique moderne qui m’a amené à faire cette réflexion sur Rome et le livre du libéralisme au socialisme. Après, je suis arrivé à des schémas plus courts. Mes premiers modèles se faisaient sur de grands mouvements, qui durent plus d’un millénaire, mais maintenant je suis sur une base de travail plus courte. Beaucoup de gens apprécient vos travaux sur l’islamo-gauchisme, partagent cette vision de déclin de l’Occident et estiment que le renouveau se situe à l’Est, et il y a une catégorie de la population que l’on peut qualifier de poutinôlatre. Que leur ditesvous ? Ce sont des conservateurs et ils tombent exactement dans le même travers qui a fait voir à des conservateurs, lors de la première moitié du XXe siècle, d’un bon œil le mouvement fasciste et national-socialiste, avant qu’ils soient dans leur démarche la plus criminelle. Par cette complaisance, ils ont ensuite porté beaucoup de tort au camp conservateur parce que, lorsque ces régimes ont montré la réalité de leur nature, cela a discrédité durablement les conservateurs qui ont toujours été assimilés au fascisme ou au nazisme. Les mêmes causes reproduisent donc les mêmes effets… C’est un travers et c’est pour cette raison que j’avertis le milieu conservateur, avec peu de succès visiblement... Mais je leur dis : « Si vous voulez être discrédités pendant cinquante ans parce que vous avez encouragé ce qui risque d’être l’exemple à ne pas suivre au cours des cinquante prochaines années, continuez comme ça… » C’est très intéressant, parce que ces conservateurs vont vous sortir les fameuses photos d’Emmanuel Macron à l’Élysée le 14 juillet. Ils vont évoquer le déclin économique de notre pays, le recul de la balance commerciale, la jeunesse qui ne sait plus lire ou écrire convenablement... Et ces gens vont vous accuser de vouloir défendre ce modèle… Je connais cet argument. Ce que je voudrais, c’est que l’on

la baule+ Mars 2022 // 5 évite l’accélération de ce modèle. Or, ce sera le cas si les conservateurs sont discrédités s’ils ont choisi le mauvais camp dans la confrontation qui s’annonce. Poutine : il va devenir de plus en plus le mauvais camp Et Poutine est dans le mauvais camp… Oui, il va devenir de plus en plus le mauvais camp. En politique, c’est comme en bourse : c’est avant qu’il faut savoir placer. Si l’on perd beaucoup en crédibilité, après, c’est difficilement rattrapable. Si l’on décide d’associer à la poutinophilie un certain nombre d’idées extrêmement légitimes, elles risquent d’être discréditées par ricochet et le déclin sera encore plus rapide. Certes, mais cette poutinophilie est souvent liée au caractère de l’homme, car les gens n’ont pas une analyse politique en profondeur sur sa volonté d’être un nouveau tsar… Tout à fait. Ceux qui ont une position plus intellectuelle sont plus accessibles à la critique. Il y a beaucoup de gens qui aiment Poutine, tout simplement parce qu’il emmerde les puissants en Occident et, comme les gens ont une dent contre les puissants - ce qui se comprend parfaitement - forcément, ils se disent que l’ennemi de mon ennemi est mon ami. Je pense que ce n’est pas la bonne solution. J’avais vu avec beaucoup d’enthousiasme l’arrivée au pouvoir de Donald Trump parce que, justement, il avait permis de faire émerger une figure de ce type à l’intérieur de l’Occident et cela avait beaucoup abaissé la poutinophilie. Les gens s’étaient retournés vers leur nouveau champion, Donald Trump, et cela avait permis de remettre l’Amérique dans le cœur d’une partie du peuple européen qui voyait l’Amérique d’Obama d’un mauvais œil. Avec le départ de Trump, on est revenu à la situation de 2015. Cela fait longtemps que je suis persuadé que le physique joue un rôle Votre analyse est à retenir, car vous abordez indirectement l’influence du physique sur la population. Si je prends l’exemple d’Emmanuel Macron ou d’Édouard Philippe, ils apparaissent comme le gendre idéal pour beaucoup de retraités, donc ils peuvent mener une politique qui ne serait pasacceptée si lesmêmes décisions étaient prises par quelqu’un qui aurait une apparence ne correspondant pas à leurs codes sociaux. À l’inverse, si à la place de Vladimir Poutine, il y avait eu un dirigeant russe avec un physique caricatural de bolchevique, ces mêmes poutinophiles ne le seraient plus… Cela fait longtemps que je suis persuadé que le physique joue un rôle. J’ai remarqué que les milieux populaires étaient très sensibles aux gueules. Si l’on regarde les gens qui plaisent au peuple, ce sont souvent des gens qui ont un grand nez et de grandes oreilles. Le personnage de Didier Raoult a un physique tout à fait gaullien qui s’oppose au physique d’Emmanuel Macron, qui s’apparente plus au gendre idéal parisien, mais dont le physique inspire difficilement confiance au peuple. Le peuple n’a pas l’impression que c’est quelqu’un avec qui il pourrait prendre une bière. Chirac, c’était la même chose... Revenons à l’actualité. Vous avez été le seul à écrire exactement ce qui se passe maintenant, simplement avec un écart de trois ans. Vous venez de travailler sur vos prévisions pour les prochaines années et c’est effarant. En résumé, Vladimir Poutine va aller en Ukraine, il va prendre Kiev, il va laisser un petit bout de l’Ukraine pour que les opposants puissent s’y réfugier et cela va amener des millions de réfugiés que l’Europe va devoir gérer. Comme l’OTAN va se renforcer dans les pays baltes, il fera le même coup avec les Pays baltes… C’est exactement ce que j’écris. C’est une nouvelle guerre mondiale qui commence en 2022. Donc, il n’est pas exclu que les chars russes soient à 60 kilomètres de Berlin dans les années qui viennent… Non, dans l’année, ou dans les deux ans ! C’est ce que je crois. C’est le schéma que j’ai dégagé et, jusqu’ici, mes prévisions étaient justes. Je ne vois pas pourquoi cela s’arrêterait du jour au lendemain. L’Allemagne sera toujours indépendante, mais vous faites cette comparaison avec Vichy : au lieu que ce soit Berlin qui donne les ordres à Vichy, ce sera Moscou qui donnera les ordres à Berlin… C’est tout à fait ça. Je suis convaincu que c’est ce qui va se passer et c’est à cause de cela que la situation perdurera pendant plusieurs années avant que les Américains n’arrivent à reprendre l’Europe en main. Il y aura d’abord une série de guerres en périphérie, parce qu’il y aura une sorte de blocage en Europe. Vladimir Poutine n’ira pas plus loin, parce que cela serait trop dangereux en raison du nucléaire. Je pense qu’il n’y aura pas de guerre nucléaire, en tout cas pas en Europe. Il y aura vraisemblablement des combats sur des théâtres secondaires, en Afrique du Nord notamment, avec des conflits qui vont éclater, notamment entre l’Algérie et le Maroc. Il y aura vraisemblablement un conflit entre l’Iran et l’Arabie saoudite. Dans chacun de ces conflits, les Occidentaux et la Russie prendront parti pour l’un ou pour l’autre et il y aura des combats de périphérie pendant un moment, avant que la guerre revienne en Europe sous diverses formes. (Suite page 6) Philippe Fabry : « Il y aura des combats de périphérie pendant un moment, avant que la guerre revienne en Europe sous diverses formes. »

la baule+ 6 // Mars 2022 Les lecteurs de La Baule+ peuvent consulter le journal de mars 2017 et voici ce que nous déclarait Philippe Fabry, qui annonçait alors une guerre contre la Russie pour 2019. Il a simplement eu trois ans d’avance dans son analyse. Nous reproduisons, sans changer une virgule, certains de ses propos que nos lecteurs peuvent vérifier en retrouvant cette édition. Je compare la Russie de Vladimir Poutine à la France napoléonienne et à l’Allemagne hitlérienne « Je compare la Russie de Vladimir Poutine à la France napoléonienne et à l’Allemagne hitlérienne, et j’avais émis l’idée que, de la même manière que Napoléon était intervenu en Égypte et Hitler en Afrique du Nord, il devrait y avoir quelque chose venant de Poutine dans la même région. Ce n’est pas du tout par l’actualité et la réflexion stratégique que je suis arrivé à cette conclusion, mais uniquement par la comparaison historique. Cela me surprend moimême ! » Une guerre conventionnelle, dans laquelle personne n’osera utiliser les armes nucléaires « Dans ce cadre, il est tout à fait probable qu’il puisse déclencher une guerre conventionnelle, dans laquelle personne n’osera utiliser les armes nucléaires en raison des risques de destruction énormes que cela entraînerait, mais avec une montée très forte de la guerre conventionnelle comme on l’a vu durant la Seconde Guerre mondiale. » Si les alliés prennent une déculottée en Pologne, à ce moment-là, la route de Berlin sera ouverte « Il est peu probable que l’on arrive à empêcher les pays baltes d’être envahis par Poutine. La plupart des officiers de l’OTAN sont d’accord sur cette idée que les pays baltes sont actuellement indéfendables et, si les Russes veulent les envahir, ils les envahiront. À la limite, ce serait catastrophique et dramatique pour les pays baltes, mais, pour la prospérité de l’Europe, cela resterait quand même très limité. Mais si les alliés prennent une déculottée en Pologne, semblable à celle que nous avons subie à Dunkerque en 1940, à ce moment-là, la route de Berlin sera ouverte et Vladimir Poutine ne se gênera pas pour l’emprunter, parce que l’Allemagne reste la cible de l’impérialisme russe. Actuellement, ils essaient de gagner l’Allemagne et d’autres pays européens, en faisant triompher des partis politiques pro-russes. Mais s’ils n’y arrivent pas, ils seront au bord de la faillite et ils devront utiliser leur seul actif, à savoir l’armée… » L’islam est une question secondaire « L’islam est une question secondaire parce que je fais un parallèle entre l’islam et ce qu’a été le communisme au XXe siècle : c’est-à-dire une idéologie révolutionnaire, radicalement opposée au monde capitaliste, mais qui s’est pourtant alliée au monde capitalisme pendant la Seconde Guerre mondiale pour défaire le nazisme. Mon idée est que les États-Unis vont devoir se chercher des alliés. Ils ont déjà commencé à le faire, donc ils vont utiliser cette masse de manœuvre que constituent les foules sunnites salafistes contre l’expansion russo-iranienne. C’est ce qu’ils ont déjà fait en Afghanistan, c’est une habitude américaine. » D’ailleurs, on voit bien que la tension est forte entre le Maroc et l’Algérie, avec l’Occident qui soutient le Maroc, et la Russie, l’Algérie. N’est-il pas trop tard, puisque nous sommes encerclés en Afrique par la Russie, qui contrôle la Libye et qui est maintenant présente sur une grande partie du continent ? Malgré toutes les méfiances et tous les discours anti-russes que l’on peut entendre dans la bouche des hommes politiques, il y a eu une espèce de naïveté. On a laissé progresser la Russie partout. On le voit au Mali maintenant. Je n’explique pas cela. Ce sont des endroits où il y a des effets de balancier à long terme. Cela fait longtemps que nous y sommes, donc la Russie n’a fait que profiter d’un moment qui nous était défavorable. Effectivement, la Russie s’est positionnée sur ces conflits. Maintenant, on va laisser Poutine agir, puisque les États-Unis ne vont pas envoyer de troupes en Ukraine… En Ukraine non, mais autour de la Pologne. Il y aura une surprise quant à l’efficacité des troupes russes contre l’OTAN. Je crois que les Occidentaux penseront, après l’invasion de l’Ukraine, traiter le problème avec une guerre froide, comme la dernière fois, mais les Russes les surprendront en prenant les devants et en attaquant. Il y aura une défaite majeure de l’OTAN en Europe de l’Est et une incapacité à riposter, et c’est ce qui conduira à ce que j’appelle la vichysation de l’Allemagne. Nous ne sommes pas une cible pour les Russes. Ce qui les intéresse, c’est l’Allemagne : pour eux, c’est le coffrefort Quel avenir pour la France ? La France devrait rester relativement à l’écart, une fois que l’OTAN aura été battue. Nous sommes protégés, parce que nous avons l’arme nucléaire. Nous ne sommes peut-être pas prêts à nous en servir pour les autres, mais elle peut être utile pour nous. En plus, nous ne sommes pas une cible pour les Russes. Ce qui les intéresse, c’est l’Allemagne : pour eux, c’est le coffre-fort. De toute façon, j’ai d’autres systèmes de prévisions qui me font penser que nous sommes au bord d’un effondrement de régime en France. Donc, on aura d’autres soucis... Poutine risque de se retrouver prisonnier, comme les Allemands à la fin des années 30 Vous avez d’un côté les poutinophiles et, de l’autre, les va-t-enguerre qui veulent demander à nos soldats d’aller se battre contre la Russie… Cela n’a pas de sens, parce que ce n’est pas politiquement admissible. C’est comme lorsque l’on dit qu’il aurait fallu arrêter Hitler en 1937... Mais à l’époque, personne ne pensait qu’il y avait un danger tel qu’il fallait se battre. Tout le monde pensait que c’était encore gérable par d’autres moyens et que son ambition serait circonscrite. Ce n’est pas une question de caractère maléfique ou machiavélique de la personne que l’on a en face. Poutine lui-même est pris dans une dynamique qu’il ne maîtrise pas entièrement et qui va le pousser vers une fuite en avant. Il risque de se retrouver prisonnier, comme les Allemands à la fin des années 30. En ce qui nous concerne, si l’on arrive à avoir une direction correcte dans les années qui viennent, ce qu’il faudra, c’est préparer l’après, puisque l’Europe de l’Est souffrira, y compris l’Allemagne. Autant faire en sorte que nous soyons puissants et que nous puissions construire l’Europe d’après la Troisième guerre mondiale. À la fin, les Américains conservent une capacité stratégique, donc ils gagneront, mais ce sera très compliqué pour eux Enfin, évoquons la Chine et la Turquie… La Chine fera ce qu’a fait le Japon en 1940 : elle profitera de voir les États-Unis très embêtés en Europe pour pousser ses pions, probablement contre l’Inde, dans l’Himalaya, peut-être autour de Taïwan ensuite. C’est de cette manière que l’ordre mondial va se décomposer de plus en plus rapidement, parce que les crises se nourrissent entre elles. L’ordre mondial vacille à un endroit et cela va l’affaiblir à un autre endroit. Je pense que les Américains resteront sur les deux fronts, parce qu’ils ont un système d’alliance que n’ont pas les Russes et les Chinois qui se retrouveront relativement isolés. À la fin, les Américains conservent une capacité stratégique, donc ils gagneront, mais ce sera très compliqué pour eux. Pour la Turquie, après des atermoiements, ils vont d’abord essayer de profiter du fait que Poutine, l’OTAN et l’Union européenne se déchirent. Ils se retrouveront eux-mêmes confrontés à la Russie devenue trop puissante parce qu’ils sont en contradiction stratégique sur la plupart des fronts. Ils reprendront la lutte aux côtés des Américains et je pense que la Turquie sera l’un des grands vainqueurs, après avoir été très fortement soutenue par les États-Unis, et elle sortira de la guerre avec une capacité d’expansion en Asie centrale. Cela créera un empire en Asie centrale. Propos recueillis par Yannick Urrien. Cet entretien avec Philippe Fabry a été réalisé mardi 22 février avant l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Philippe Fabry : « Il y aura une défaite majeure de l’OTAN en Europe de l’Est et une incapacité à riposter, et c’est ce qui conduira à ce que j’appelle la vichysation de l’Allemagne. » Les prévisions de Philippe Fabry dans le numéro de La Baule + de mars 2017 sur la Troisième guerre mondiale la baule+ Fabienne Brasseur au 06 08 80 39 55 ou fabienne@labauleplus.fr Marine de Montille au 07 65 72 44 44 ou marine@kernews.com Commerçants, artisans : vos contacts pour vos campagnes publicitaires

la baule+ Mars 2022 // 7 La période de crise sanitaire et de fermeture pendant plusieurs mois n’est plus qu’un mauvais souvenir pour l’équipe du Casino Barrière de La Baule. Nathalie Lévêque, directrice de l’établissement, constate un vrai regain d’attractivité depuis la réouverture : « Les gens ont besoin de se distraire, de se Le Casino Barrière retrouve son dynamisme et multiplie les projets retrouver et cela se ressent. Le Casino est un lieu convivial, sécurisant, où l’on se sent bien. Nous observons une clientèle plus jeune, notamment le soir, les vacances scolaires et le weekend, qui est attirée par les jeux de tables électroniques, nos mix DJ du samedi et les retransmissions sportives sur grand écran. Nous voulons vraiment répondre aux attentes de chacun. Par exemple, nous offrons également des goûters tous les après-midis à nos clients. » Un Jackpot de 59 897 € le 17 février ! On vient au Casino pour s’amuser, se divertir, partager des moments de joie en groupe, et aussi dans l’espoir de gagner… C’est ce qui est arrivé à Claudette qui habite au Croisic. Il s’agit d’une habituée du Casino Barrière, or elle vient de gagner 59 897 € : « Jeudi 17 février, j’ai fait plusieurs machines. Il me restait un peu de crédit sur un ticket, j’ai joué sur une machine à sous et le jackpot est tombé ! Sur le moment, je n’ai pas du tout saisi ce qui se passait, ce sont mes voisins qui m’ont dit que j’avais gagné le gros lot ! C’est après que j’ai eu conscience de ce montant.» Claudette sait déjà comment utiliser cette somme: « Je vais aider mes petits-enfants et faire un beau voyage, sans doute une croisière ». Claudette souligne : « Mon mari gagne souvent, mais moi moins souvent. Finalement, je suis tombée au bon moment… » Le couple a de la chance, car son époux nous confie avoir déjà gagné 7000 euros en décembre dernier… D’ailleurs, il ne manque pas de saluer au passage la qualité de réception du Casino Barrière La Baule : « Vous êtes très professionnels, votre personnel est superbe ! » En moyenne 5 millions de gains sur une année pleine. Nathalie Lévêque est une directrice comblée : « Nous avons des retours très positifs sur l’accueil des clients par les employés ainsi que sur le service offert aux joueurs, c’est aussi l’une de nos promesses. Nous veillons toujours à encourager les collaborateurs et à leur transmettre les félicitations des clients. » Nathalie ajoute : « Je suis ravie pour Claudette. En plus, c’est une personne qui habite sur la presqu’île. La force des casinos est de proposer tous les jours de l’année des plaisirs variés et diversifiés. Le plaisir du jeu, le plaisir de gagner, fait partie de cette promesse. Nous sommes un véritable lieu de vie, avec différents divertissements gratuits et ouverts à tous, comme des lotos, des concerts et bien d’autres jeux. D’ailleurs, la même semaine, nous avons fait gagner une Fiat cabriolet, il suffisait de déposer un bulletin dans l’urne pour participer. Nous redistribuons près de 5 millions de gains sur l’année à l’ensemble des joueurs. Nous enregistrons environ 240 000 entrées par an. Tout le monde ne gagne pas, mais tout le monde sort heureux, après avoir passé un agréable moment, car nous sommes avant tout un lieu de divertissement, de vie et de plaisir. »

la baule+ 8 // Mars 2022 La Chambre régionale des comptes des Pays de la Loire vient de publier son rapport sur la commune de Saint-Molf. Il en ressort que « la fiabilité des comptes de la commune doit être améliorée». Réaction d’Hubert Delorme, maire de Saint-Molf: « Quand ils disent que la fiabilité des comptes de la commune doit être améliorée, c’est un truisme, toutes les communes ont besoin d’améliorer la fiabilité de leurs comptes ! » Cependant, il souligne : « Ce rapport permet de donner un éclairage officiel sur la situation de la commune. C’est la première fois que la Cour des comptes intervient sur la commune. Normalement, ils interviennent sur des communes plus importantes. Je regrette que l’analyse ne soit pas toujours très pertinente et qu’elle soit un peu trop dans l’opinion et dans le jugement. Ce n’est pas ce que j’attendais de la part de la Cour des comptes. Quand ils m’avaient envoyé le rapport provisoire, j’avais fait un certain nombre d’observations, or je n’ai pas l’impression qu’ils en ont tenu compte. Ou alors, vraiment à la marge, et c’est ce que je trouve regrettable ». Saint-Molf connaît une situation financière très tendue Nous avons toujours été une commune pauvre Hubert Delorme évoque cette conjoncture fragile: «La Cour des comptes pointe que la commune de Saint Molf est une commune pauvre. C’est mon deuxième mandat et, le premier édito que j’avais fait quand j’étais président de la commission des finances, était de dire qu’il fallait se serrer la ceinture. Historiquement, nous avons toujours été une commune pauvre et nous avons toujours fait extrêmement attention à cela. Cela ne date pas de ce municipe, c’est toute l’histoire de la commune. Nous avons toujours géré la commune comme un bon père de famille. » Il ajoute : « L’origine de ce qui nous arrive, c’est-à-dire la capacité d’autofinancement qui a tendance à baisser, n’est pas une décision des élus, mais la conséquence d’un certain nombre de facteurs extérieurs sur lesquels nous n’avons absolument pas la main. Par exemple, la dotation globale de fonctionnement a diminué pour les communes, c’est quelque chose qui s’impose à tout le monde. Nous avons eu la chance d’avoir une progression de la population, donc nous n’avons pas eu de diminution des dotations globales de fonctionnement mais, proportionnellement, on en a moins qu’avant. Sur le précédent municipe, les emplois aidés ont disparu. Brutalement, l’État a décidé de financer les emplois aidés, mais quand vous créez un service à la population, vous ne pouvez pas décider d’arrêter le service du jour au lendemain ». Si je suis le raisonnement de la Cour des comptes, il faudrait que je ferme la crèche Autre reproche : « Les dépenses de fonctionnement ne sont pas maîtrisées, notamment en matière de charges de personnel. Celles-ci, à périmètre constant, ont fortement augmenté. Le train de vie de la commune excède ses moyens financiers et le contrôle de sa gestion paraît inexistant ». Hubert Delorme signale sur ce point : «Si je suis le raisonnement de la Cour des comptes, il faudrait que je ferme la crèche, parce que j’augmente mes dépenses de fonctionnement, alors que c’est un besoin vital pour les habitants. » Dans ce contexte, la CRC estime qu’une double action doit sans délai être engagée par Saint-Molf : « D’une part, rétablir un autofinancement plus important et pérenne, par une inversion de « l’effet ciseau » observé en fonctionnement, d’autre part ne plus recourir à l’emprunt, le temps du redressement, pour financer les dépenses d’équipement. Au regard des marges de manœuvre limitées à la disposition de la commune, cette nécessaire et urgente action de rétablissement doit absolument s’inscrire dans la durée, laquelle devra probablement être, a minima, celle du mandat en cours. » Si rien ne se passe, des communes comme SaintMolf peuvent disparaître Il faut savoir que la CRC se montre souvent sévère, dans son vocabulaire, à l’égard des communes. Par exemple, en évoquant «une gouvernance très imparfaite » à Clisson, « une gestion de la trésorerie à revoir ou un fonctionnement des services à améliorer » à La Baule… Hubert Delorme analyse cela : « On se rend compte qu’ils ont des logiciels et des systèmes de pensée et d’organisation qui ne sont pas toujours pertinents à l’épreuve de la réalité. Ils ont complètement raison de dire que la situation financière de la commune est fragile. Il n’y a pas de doute là-dessus, nous sommes une commune pauvre, mais le problème, c’est que la survie d’une commune comme la nôtre dépend de l’extérieur. Je vais d’ailleurs expliquer aux parlementaires que si rien ne se passe, des communes comme SaintMolf peuvent disparaître. Donc, il faudrait un cadre légal pour qu’une commune comme la nôtre puisse continuer à vivre.» En conclusion, le maire de Saint-Molf souligne l’inquiétude des élus des petites communes dans toute la France : «Dans le rapport, la Cour des comptes parle régulièrement de Cap Atlantique en disant qu’il faudrait que la communauté d’agglomération fasse ceci ou cela. Or, en fait, on est en train de préparer l’avenir en disant que les petites communes sont condamnées à disparaître. Si c’est ce que veut l’État, il faut le dire clairement. Tout cela n’est pas très cohérent.» Le maire de Saint-Molf réagit au rapport de la Chambre régionale des comptes Hubert Delorme : « On est en train de préparer l’avenir en disant que les petites communes sont condamnées à disparaître. » Ainsi, dans ce document, il est spécifié : « La commune doit produire un inventaire de ses immobilisations coïncidant avec l’état de l’actif du comptable. Elle ne doit inscrire en restes à réaliser en recettes que ceux qui sont certains et justifiés. La commune s’est engagée à corriger ces manquements.» Les magistrats estiment par ailleurs que « Saint-Molf connaît une situation financière très tendue. Depuis 2017, la commune est confrontée à une hausse de ses charges de gestion (+ 10 % entre 2017 et 2020) deux fois plus importante que celle des produits de gestion (+ 5,14 %), ce qui a pour conséquence la baisse constamment observée depuis cette date de l’excédent brut de fonctionnement (EBF). L’autofinancement dégagé par la commune s’est révélé à deux reprises, en 2017 et en 2019, très inférieur au remboursement en capital de la dette, pour plus de 0,3 M€. En 2020, la capacité d’autofinancement nette du remboursement en capital de l’emprunt est à peine positive, d’un peu plus de 30 000 € ». Il y a une explication à cela : « Cette situation trouve en premier lieu son origine dans des dépenses d’équipement excédant les capacités financières d’une commune aux ressources limitées. »

la baule+ Mars 2022 // 9 Francine Godet Magnétiseuse - Guérisseuse - Rebouteuse Depuis 2002, j’apporte mon aide dans tous les domaines de la santé Tél. : 06 95 01 97 79 De mes Mains avec mon Coeur. Tarif libre Sur RDV au Centre de Bien-Être et de Santé 4 avenue du Bois d’Amour 44500 LA BAULE Décoration ► Le spécialiste de l’aménagement extérieur sélectionne de belles marques de mobilier L’entreprise Bois & Design ajoute une nouvelle corde à son arc en créant Ambiance Bois & Design, un département spécialisé dans le mobilier de jardin, qui intervient en complément du métier initial d’expert en terrasse et en aménagement extérieur. Raphaël Thebaud travaille depuis plus de dix ans dans tout ce qui est aménagement de terrasses, pergolas, carports, abris de jardin ou clôtures. Il précise qu’il n’est pas paysagiste ou jardinier: « Je reste sur mon métier de base, la menuiserie, c’està-dire les terrasses en bois et composites. Je travaille avec tout le monde, particuliers comme professionnels, ce qui m’amène à gérer des chantiers très divers. Cela peut aller de l’aménagement d’un balcon, jusqu’à la terrasse d’un restaurant de plage, mais aussi la création de terrasses coulissantes pour les piscines ». Raphaël Thebaud souhaite rester un artisan, proche de ses clients, et il est très attentif à la qualité des produits, mais à des budgets raisonnables. La demande est importante car il constate que « la terrasse est devenue une vraie pièce de vie extérieure et les gens passent de plus en plus de temps dans leur jardin ou sur leur balcon. Cette évolution fait qu’ils ont envie d’avoir du beau mobilier qui peut rester toute l’année dehors. » Des propositions en harmonie avec le style d’une maison C’est en partant de ce constat qu’est née Ambiance Bois & Design. Mélinda Gouret se positionne comme une agenceuse d’extérieur: «Souvent, les clients font appel à nous pour aménager leur balcon ou la terrasse de leur piscine, mais ils ont aussi envie d’être conseillés sur l’achat des meubles de jardin. » Mélinda travaille avec de belles marques comme Les Jardins, Glatz, Vincent Sheppard ou la gamme privilège de Lafuma. Elle peut également proposer des marques très haut de gamme comme Manutti, Gommaire, Royal Botania ou Kettal. L’objectif étant toujours de privilégier la qualité. Mélinda est en mesure de faire des propositions élégantes en harmonie avec le style d’une maison. C’est aussi pour cette raison qu’un show-room intérieur et extérieur vient d’être ouvert à Saint-Lyphard : « Nous présentons quelques meubles afin que chacun puisse se rendre compte de la qualité de ce que nous proposons, ainsi que des parasols et des luminaires, et un large choix de terrasses.» Mélinda peut également se rendre à domicile pour des conseils personnalisés et ainsi apporter un regard extérieur en fonction des tendances. En résumé, on peut faire appel à l’entreprise pour concevoir et aménager de A à Z sa terrasse, mais aussi choisir ses meubles en fonction de l’ambiance que l’on souhaite donner, et retrouver son lieu de rêve tout installé… Ambiance Bois & Design ZA du Crélin, 12 rue des Pins, 44410, Saint Lyphard Site web : www.bois-et-design44.fr Courriel : ambiance.boisetdesign@ gmail.com Raphaël Thebaud : 06 77 88 81 18. Mélinda Gouret : 06 74 06 49 34. Votre extérieur devient une pièce de vie avec Ambiance Bois & Design Une réalisation Ambiance Bois & Design à La Baule

la baule+ 10 // Mars 2022 La Baule + : Pourquoi avez-vous choisi ce terme de paria pour votre dernier livre ? Ivan Rioufol : Ce terme s’est imposé. Naturellement, il y a pire comme vie de paria que la mienne, mais j’ai pris ce terme en fonction de la déclaration d’Emmanuel Macron du 12 juillet dernier qui nous a fait comprendre que ceux qui n’acceptaient pas le passe sanitaire étaient exclus d’un certain nombre de lieux publics : donc ils étaient considérés comme des indésirables, c’est-à-dire des sous-citoyens. Ce sont des citoyens qui payent des impôts comme tout le monde mais, parce qu’ils ne se plient pas à l’ordre hygiéniste, ils sont exclus des lieux anodins, comme les restaurants, les bistrots, les cinémas ou les théâtres. J’ai trouvé que cette ségrégation sanitaire était inadmissible et j’ai refusé de me plier à cet ordre. Je me suis donc mis dans une Société ► Le journaliste et polémiste dénonce la peur entretenue par nos gouvernants Ivan Rioufol : « Nous avons vécu un basculement civilisationnel dans l’indifférence générale. » Ivan Rioufol est journaliste, écrivain et polémiste. Son blocnotes du Figaro reste l’une des rubriques favorites des lecteurs du quotidien. Pour la première fois depuis 2002, ses chroniques ont une continuité thématique sur deux ans, lorsqu’il retrace, semaine après semaine, les errances et l’amateurisme de nos dirigeants face à la pandémie. Dans son dernier livre, il revient ainsi sur les déclarations péremptoires et pleines d’assurance du président et de ses ministres : « On ne fermera pas les frontières, ça n’aurait pas de sens » disait Olivier Véran, « Tout le monde ne portera pas de masque en France » enchaînait Sibeth Ndiaye, à quoi répondait la fermeté du Président : « Le passe sanitaire ne sera jamais un droit d’accès qui différencie les Français ». Ces chroniques constituent, selon Ivan Rioufol, le verbatim de l’effondrement progressif des libertés et la mémoire de ce que nous avons subi, depuis l’interdiction faite aux familles d’accompagner leurs proches mourants, jusqu’à celle pour les médecins de traiter la maladie. « Journal d’un paria » d’Ivan Rioufol est publié aux Éditions L’Artilleur. position très inconfortable de paria. Ensuite, j’ai entendu le président de la République dire qu’il avait envie de nous emmerder, en accentuant le mépris et l’arrogance, afin de nous faire plier l’échine. Mon caractère ne se prête pas à ça. J’avais pointé cette instrumentalisation de la peur Vous analysez aussi cette politique anxiogène en rappelant que la majorité ne vit qu’en nous faisant peur, entre le réchauffement climatique, le populisme et le sanitaire. En additionnant ces éléments, vous estimez qu’il y a une cohérence politique dans cette démarche… J’avais effectivement décrit cette fabrique de la peur dans un précédent livre, bien avant la crise sanitaire, et j’avais pointé cette instrumentalisation de la peur par le pouvoir en place. Déjà, par des détournements d’images, notamment sur le réchauffement climatique, avec la forêt amazonienne qui flambait ou par la dramatisation de la montée du populisme, en laissant croire que derrière il y aurait un nouveau fascisme. Il y avait là une sorte d’instrumentalisation d’une peur fictive, mais aussi une infantilisation de l’électorat, dans le but de dépolitiser les grands sujets. L’idée étant de feindre un état protecteur vis-à-vis du climat, du populisme, aujourd’hui d’un virus, pour chasser du discours commun tous les grands sujets existentiels face auxquels le pouvoir actuel n’a pas de réponse. Je pense aux problèmes liés à la sécurité, au communautarisme, ou à la fragilité de la cohésion nationale. Encore aujourd’hui, il est très compliqué pour les candidats à l’élection présidentielle de poser ces problèmes, parce qu’on leur répond systématiquement que ce sont des populistes infréquentables. On doit concentrer le débat sur des problèmes accessoires, comme la santé ou le réchauffement climatique. Ce livre vise aussi à prendre date, en consignant ce qu’ils ont fait et ce qu’ils ont dit, comme un témoin qui s’adresse aux générations futures… Je fais des essais et je publie très régulièrement, sous forme de livre, le bloc-notes que je rédige chaque vendredi dans Le Figaro depuis maintenant vingt ans. Je ne change pas une virgule de ce que j’ai pu écrire auparavant et il est intéressant de relire cela dix ou vingt ans plus tard pour savoir si mes analyses sont bonnes ou non. Je prends le risque de publier cela, donc j’accepte que l’on me juge sur mes raisonnements, mes intuitions, ou mes analyses. Je ne renie rien. Il y a parfois des erreurs factuelles que je ne corrige pas : par exemple, je ne vois pas venir Éric Zemmour en écrivant que sa candidature est une impasse. Je me suis trompé. Je laisse tout cela. Cependant, la somme des descriptions dans le détail, notamment de tout ce qui s’est passé au cours de cette crise sanitaire, est intéressante. Plus tard, si des historiens veulent voir comment on a pu vivre cette crise, ce livre est une photographie. Je me suis toujours vu comme une sorte de photographe de l’instant et je prends donc le risque de publier mes photos. Il faut faire une différence entre la photographie de précision et la photographie aérienne. Quand on fait un cliché aérien, on analyse l’évolution de la société d’une manière globale, donc il peut y avoir des erreurs… Dans notre monde, on se concentre souvent sur les détails. D’ailleurs, la vérification de l’information est très à la mode chez les journalistes et l’on entend souvent cettemêmequestion : «Quelles sont vos sources ? » Aujourd’hui, on doit sourcer des évidences, ce qui n’était pas le cas il y a quelques années et il suffit d’affirmer qu’il fait nuit à minuit pour s’entendre réclamer les sources... Qu’en pensez-vous ? C’est vrai. Je travaille en faisant une compilation de petits faits, mais en même temps je me laisse toujours porter par une intuition. Mon intuition peut être fausse, mais j’essaye de donner une perspective à ces puzzles. Quand vous les prenez d’une manière disparate, ils ne veulent pas dire grand-chose, mais si vous lisez attentivement les blocsnotes, vous remarquerez une ligne directrice. J’essaye de mettre en perspective un certain nombre d’éléments qui, pris séparément, n’ont guère de signification. C’est un exercice qui permet de dépasser l’immédiateté que vous dénoncez. Le maccarthysme ambiant n’existe-t-il pas aussi sur d’autres sujets, comme la fiscalité, l’écologie, l’immigration, ou même les logements sociaux ?

la baule+ Mars 2022 // 11 Nous vivons depuis une trentaine d’années dans un régime d’intolérance générale. Nous qui sommes les héritiers présumés d’une société qui aime débattre et se frotter aux idées des autres, nous ne supportons plus la contradiction, faute d’arguments. Nous payons quarante ans d’idéologies et d’idées toutes faites, mais aussi de conformisme et de refus de se laisser ébranler par les réalités. Les idéologies progressistes, mondialistes et antiracistes, qui ont construit la pensée dominante, se heurtent aujourd’hui aux réalités auxquelles elles n’avaient pas voulu se confronter. Je pense à la segmentation de la société, à la colère populaire ou à la montée des inégalités sociales. On voit bien que ces gens qui se disaient progressistes ont abandonné le peuple et la Nation. C’est ce qui apparaît aujourd’hui dans ce maccarthysme qui poursuit les quelques rares observateurs qui disent que le roi est nu et que le peuple est abandonné. Face à cela, on vous répond que vous êtes quasiment un fasciste ou un nazi. C’est le sort qui a été réservé aux Gilets jaunes ou au Convoi de la Liberté, c’est-à-dire des Français de la France humiliée qui montent à Paris pour essayer de rappeler qu’ils existent. Ils sont insultés par l’État et on leur envoie même des véhicules blindés... J’ai vu les Champs-Élysées occupés par les chars face à un peuple en colère qui voulait protester. Rendez-vous compte de ce que l’on aurait dit, si l’on avait vu cela dans des pays soviétisés ! Dans le même temps, les cités sensibles sont en insurrection en permanence et le pouvoir se garde bien d’envoyer ces mêmes véhicules blindés. Je suis révolté par ces deux poids deux mesures. Comment se fait-il que vos idées soient minoritaires ? Il y a l’écume et la société enfouie. À l’évidence, je suis minoritaire dans ma profession, parce que mon discours est à rebours du conformisme officiel, mais il me semble tout de même que ce que je dis a une résonance. Je vois que la vérité fait peur et, si je suis apparemment minoritaire, c’est parce que les gens ont peur et cette politique de la peur a eu les conséquences voulues par le pouvoir. Les gens sont devenus dociles sur un certain nombre de sujets. Mais vous observerez qu’il y a quand même de belles réserves de réactivité. Quand les premiers Gilets jaunes débarquent - je ne parle pas de ceux qui ont été infiltrés par l’extrême gauche - c’est quand même bien le signe d’une révolte sourde qui commence à exploser. Je suis peut-être minoritaire face au pouvoir médiatique, mais je ne suis pas sûr d’être minoritaire au cœur de la France profonde. Je suis plutôt même en résonance, car je rappelle que ma vocation de journaliste est née dans la France profonde. J’ai commencé à Nantes pendant huit ans et j’ai appris à me confronter à la vie des gens. J’ai toujours voulu être le porte-parole de ceux qui n’ont pas la parole. (Suite page 12) Ivan Rioufol : « Nous vivons depuis une trentaine d’années dans un régime d’intolérance générale. »

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