la baule+ Décembre 2022 // 25 maîtres sont-ils les data centers ? C’est à peu près cela. Maintenant, nos maîtres n’ont pas un droit de vie ou de mort sur nous, mais on se rapproche de plus en plus d’un droit de vie et de mort sociale. Avec le dollar numérique et l’euro numérique, les banques auront un droit de vie et de mort sociale sur nous. On ne sera pas mis à mort brutalement, mais on vous coupera l’accès à des biens ou à des services. À l’époque, la personne qui était mise en esclavage pour dettes pouvait arriver à s’enfuir, mais c’était aussi une mort sociale. Aujourd’hui, les technologies de surveillance se généralisent et l’on voit bien ce qui se passe avec l’utilisation des drones, y compris dans des démocraties. Cela se répand partout. On est confiné avec Netflix, on touche le chômage, on a des jeux vidéo de plus en plus immersifs... Pourquoi nos concitoyens sont-ils aussi peu éveillés sur ces questions ? Les médias ne tirent pas assez la sonnette d’alarme, or je considère que c’est leur rôle. Il y a aussi un effet de confort. Ce digitocène nous fournit quand même un certain confort : on est confiné avec Netflix, on touche le chômage, on a des jeux vidéo de plus en plus immersifs... Le digitocène nous hypnotise et c’est la raison pour laquelle beaucoup de gens ne se méfient pas. D’ailleurs, je travaille à l’écriture d’un livre sur ce sujet. La réponse doit passer par un renouveau des spiritualités. Les religions doivent s’adapter à ce Nouveau Monde, il faudra faire avec. Je travaille sur la base de ce que font les scientifiques en sciences cognitives, où l’on voit apparaître beaucoup de choses dans le domaine de la spiritualité. Assistons-nous en fait à un combat entre le bien et le mal ? Je ne suis pas quelqu’un de religieux, mais je comprends ce que vous dites. Effectivement, on peut le voir ainsi. Je dirai que c’est plutôt une bataille entre la conscience et l’esprit mécanique. C’est assez proche d’une conception que l’on pourrait attribuer à Satan. Au final, tout cela se rejoint. Propos recueillis par Yannick Urrien.
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