La Baule+

la baule+ Décembre 2022 // 17 zaine d’années, c’était un cancer de la gorge : étiezvous fumeur ? Quels ont été vos objectifs ? J’avais une visite de contrôle tous les six mois après mon cancer de la gorge, mais ce n’était pas le cancer de ceux qui fument. Je fume très peu. J’ai eu le cancer de ceux qui boivent, alors que je bois de l’eau toute la semaine. Quand je suis tombé malade, on m’a offert le livre « Anticancer » de David Servan-Schreiber. C’était mon livre de chevet. Il expliquait qu’il ne fallait pas rester dans la maladie, qu’il fallait surveiller son alimentation, manger du curcuma à toutes les sauces et, surtout, se donner des objectifs. Comme je faisais un peu de triathlon, j’ai décidé de faire un Ironman après ma guérison. L’autre objectif était de faire le tour du monde avec ma femme, car nous adorons voyager. Et nous sommes partis deux mois en Asie et en Océanie. Il faut sortir, voir du monde et ne pas rester dans la maladie Comment analysez-vous cette balance entre ce que la vie vous a apporté en termes de gloire et, à l’inverse, en termes de douleur, à travers la perte de deux enfants et un cancer ? Je me considère comme un grand privilégié, parce que j’ai eu la chance de faire des métiers qui m’ont beaucoup apporté. C’est vrai, j’ai eu de grands malheurs, à travers la perte de deux enfants. Il faut vivre avec. J’ai eu la perte de ma petite fille quand elle avait un mois, nous l’avons très peu connue. Ma plus grosse douleur, c’est le décès de mon fils Reynald d’une rupture d’anévrisme sur un terrain de football. Il avait 21 ans. Depuis, il ne se passe pas une journée sans que je pense à lui. Maintenant, son frère Mathieu a repris la société. Il faut vivre avec tout cela. Mais, depuis mon cancer, je sais qu’il n’y a rien de plus beau que la vie. Je suis un gourmand de la vie. Il ne faut pas oublier les proches qui étaient présents. Même le regard des gens a compté. Quand j’allais faire mes courses avenue Lajarrige, on voyait bien que je ne respirais pas la santé, mais le regard de gens que je ne connaissais pas m’a aussi beaucoup aidé. C’est pour cette raison que je dis qu’il faut sortir, voir du monde et ne pas rester dans la maladie. Même quand j’allais au restaurant - j’allais chez Cocoche avenue de Gaulle - je ne pouvais pas manger plus de trois huîtres, parce que j’étais nourri par une sonde gastrique, mais c’était vraiment important pour moi. (Suite page 18) Jean-Paul Bertrand-Demanes : « Nous avons un service de santé qui a tenu par le mérite des soignants qui ont été abandonnés. »

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