La Baule+

la baule + L’essentiel de la presqu’île guérandaise ! Mensuel gratuit d’ informations - N° 218 - Août 2022 NE JETEZ PAS CE JOURNAL SUR LA VOIE PUBLIQUE : RAPPORTEZ LA BAULE+ CHEZ VOUS ! GASTRONOMIE L’Atelier de La Baule réunit les meilleurs produits du monde Page 8 BOODER Rencontre avec l’un des humoristes les plus populaires… Pages 40 à 42 SORTIR L’Océarium du Croisic fête ses 50 ans Page 4 COMMUNICATION Un Baulois aide les investisseurs à trouver les bonnes entreprises… Page 16 Génération Y : quatre trentenaires qui symbolisent la diversité et les oppositions qui animent la génération Y PATRIMOINE François-Bernard Huygue: le vocabulaire est une arme politique Pages 16 à 18 Delaunay Léveillé : la mémoire de vos vacances depuis 1840 Page 14 Edouard de Praron Pourquoi une partie de la jeunesse est-elle nostalgique de la France d’autrefois ? Page 24 Romain Sion Portrait de la « Génération impact » qui veut privilégier l’intérêt général. Page 26 Stéphane Jacquot Réflexion autour du concept de résilience. Page 27 Louisa Pampa : un lieu de vie hors du commun au cœur de La Baule Page 6 GASTRONOMIE Charles Degand Rencontre avec Mélanie Doutey Page 34 TOUT SAVOIR SUR LA FUTURE PROMENADE DE MER À LA BAULE Pages 10 à 12

la baule+ 2 // Août 2022 Lors de la séance du Conseil municipal du 29 juillet dernier, Franck Louvrier, maire de La Baule, a présenté les premiers constats sur la saison estivale en matière de fréquentation touristique et de sécurité. S’agissant du tourisme, a-t-il déclaré, «le bilan est déjà des plus satisfaisants, sachant que nous n’avons pas encore passé la période la plus forte, la première quinzaine d’août. Pratiquement à mi-parcours de la saison, nous enregistrons sur la presqu’île le même nombre de nuitées que les années précédentes, à savoir 1,4 million, mais le nombre d’excursions est nettement plus important, 1,1 million. C’est une progression de + 16 % par rapport à l’année passée, et surtout de + 22 % par rapport à 2019. S’agissant des locations saisonnières, le taux d’occupation sur la période du 9 au 29 juillet est de 72 % sur les 15 communes de CAP Atlantique, alors qu’il n’était que de 65 % du 4 au 24 juillet 2020 et seulement, si l’on peut dire, de 55 % du 6 au 26 juillet 2019. Cette évolution importante traduit parfaitement le développement de l’attractivité touristique de notre territoire. Bien évidemment, la météo exceptionnelle que nous avons connue dès le commencement de la saison estivale associée au « pont» du 14 juillet a entraîné la progression du nombre des visites et la forte augmentation des excursions, avec un pic de fréquentation le samedi 16 juillet ». Il y a des comportements que nous n’acceptons pas En ce qui concerne l’aspect sécurité, le maire estime que le bilan est plutôt satisfaisant pour le moment, car « incivilités et petite délinquance sont contenues dans l’ensemble ». Ainsi, toutes les tentatives de « projets X » ont été déjouées, « ces rassemblements improvisés de jeunes sur la plage via les réseaux sociaux avec les débordements qui en découlent. » Bien sûr, a-t-il poursuivi, « la plage connaît toujours son lot d’incivilités comme les déchets abandonnés sur place, ou la musique trop forte, j’en passe et des pires. Nous mettons tout en œuvre pour les limiter, par la pédagogie, la prévention et au final par la Le maire de La Baule, Franck Louvrier, dresse le premier bilan de la saison en matière de fréquentation touristique et de sécurité

la baule+ Août 2022 // 3 sanction. Le nombre de verbalisations est ainsi en augmentation : il ne s’agit pas de faire du tout répressif, mais de faire comprendre qu’à La Baule-Escoublac il y a des comportements que nous n’acceptons pas ». En fait, « le seul problème conséquent que nous ayons eu à déplorer aura eu lieu dans la foulée du 14 juillet, où de petits groupes de voyous s’en sont pris aux forces de l’ordre. Il n’y a sans doute pas de hasard, puisqu’à mon grand regret la compagnie de CRS positionnée en renfort à La Baule, a été rappelée ce soir-là à Nantes ». De nouvelles dispositions pour mieux sécuriser tous les sites sensibles de la ville Franck Louvrier a par ailleurs évoqué « l’irruption de convois de gens du voyage fin juin et au tout début juillet » car, a-t-il expliqué, « malgré les précautions que nous avions prises, l’un d’eux, constitué d’une quarantaine de caravanes, s’est installé par effraction sur le terrain de foot du complexe Alain Burban à Escoublac, où il est resté trois semaines, sans trop de désordre. Un second convoi a été plus compliqué à gérer. Composé de plus de 150 attelages, il a surgi un dimanche en fin d’après-midi et a complètement bloqué la Route Bleue et l’accès à Escoublac. Pour éviter que la situation ne dégénère, nous avons préféré composer et leur laisser l’accès à un terrain jouxtant l’aérodrome. Et plutôt que de les laisser gaspiller l’eau des bornes incendie ou faire des branchements électriques illégaux, au risque de déclencher des feux ou une panne générale à l’aérodrome, nous avons effectué des branchements sécurisés. C’est dommageable, mais c’est le prix à payer pour garder le contrôle de ce genre d’occupations illégales. Bien sûr, dès leur arrivée, nous avons lancé toutes les procédures juridiques dont nous disposons pour les faire expulser, le recours à la force publique étant notre seule solution. Malheureusement, la loi est ainsi faite qu’il faut attendre deux semaines avant que l’autorité préfectorale puisse demander leur expulsion. Dès leur départ, nous avons pris de nouvelles dispositions pour mieux sécuriser ces deux lieux ainsi que tous les sites sensibles de la ville ». Il faut savoir que le site de l’aérodrome est périodiquement occupé depuis plus de trente ans et Franck Louvrier a trouvé une parade: « J’ai décidé de prendre une mesure radicale afin que cela ne se reproduise plus à l’avenir. Situé au sud à proximité du Manège des Platanes, il appartient au SIVU de l’aérodrome et il est soumis aux impératifs de la Direction Générale de l’Aviation Civile: constructions ou plantations y sont interdites. En revanche, une Autorisation d’Occupation Temporaire va être signée avant la fin de l’année avec le Manège des Platanes, dont le gérant est justement à la recherche de pâturages pour ses chevaux. Ces équidés vont donc dorénavant occuper ce terrain, y empêchant de fait toute future intrusion de gens du voyage ».

la baule+ 4 // Août 2022 L’Océarium du Croisic est le site le plus connu et le plus visité de la Presqu’île. Cette année, Nadine et Stéphane Auffret fêtent les 50 ans de ce lieu unique dédié à l’univers marin. En effet, tout a commencé en 1972 lorsque les parents de Stéphane, qui tenaient un commerce de marée au Croisic, ont décidé de créer un espace spécifique pour présenter les espèces locales. Cet aquarium a été aménagé dans un ancien garage automobile sur le port du Croisic et les Auffret ne se doutaient pas à quel point le succès serait au rendez-vous… Ils étaient aussi précurseurs car, à l’époque, les aquariums étaient rares en France. En 1992, une nouvelle étape a été franchie et l’Aquarium de la Côte d’Amour a déménagé sur son site actuel, dans un bâtiment en forme d’étoile de mer, pour devenir l’Océarium du Croisic. Nadine Auffret souligne que le développement s’est fait progressivement : « Au départ, on se positionnait comme un observatoire de l’Atlantique, puisque nous présentions uniquement des animaux de nos côtes. Les gens ont voulu une offre plus diversifiée et nous avons évolué. Petit à petit, on s’est agrandi, avec les manchots, le lagon, le bassin des requins, Vancouver… Toutes ces nouveautés ont permis de faire parler de nous et de faire venir le public. » Transmettre aux visiteurs qu’il s’agit d’un univers fragile Nadine et Stéphane sont des passionnés. Ils sont en contact quotidiennement avec les pêcheurs et ils ont toujours défendu une vision écologique et pédagogique. L’idée est aussi de transmettre aux visiteurs qu’il s’agit d’un univers fragile et qu’il incombe à chacun de protéger notre littoral. Dans ce domaine, la démarche de l’Océarium du Croisic constitue un exemple, car le site a su maintenir cette approche pédagogique, tout en conservant son caractère attractif et parfois sensationnel. Les grands favoris de l’Océarium ont toujours autant de succès: « Il y a bien entendu les manchots. Ce sont des animaux sympathiques, il y a de nombreuses animations autour des repas et, généralement, nous impliquons un enfant du public qui est tout content de distribuer de la nourriture aux animaux. Ensuite, il y a les requins. Le grand bassin est assez spectaculaire. Les animaux s’y sentent bien, nous avons même eu de la reproduction sur les requins gris, ce qui est exceptionnel. Il y a le tunnel qui date de 1992, c’était le premier tunnel en méthacrylate d’Europe, il a été étudié pour recevoir une pression d’eau vraiment importante. Le bassin des raies est très apaisant, parfois il y a des personnes qui restent assez longtemps… Toute la nurserie plaît beaucoup et nous présentons nos dernières naissances. Enfin, il y a le lagon, avec les poissons colorés, car il y a toujours ce côté magique avec toutes ces couleurs » résume Nadine Auffret. Chaque année, l’Océarium fait évoluer son offre : « Nous avons développé l’espace dédié à la réalité augmentée en proposant une véritable interaction entre les animaux virtuels et le public. C’est très ludique ». Autre nouveauté : « Nous avons ouvert un espace qui s’appelle Sortir ► Un lieu unique dédié à l’univers marin L’Océarium du Croisic fête ses 50 ans « Engagé pour l’Océan», en partenariat avec de nombreuses associations. On présente des films, on fait de la pédagogie sur le recyclage des mégots... C’est vraiment un espace dédié à la sensibilisation environnementale. » Un abonnement annuel Océarium a été créé 50 ans après la création de l’Aquarium de la Côte d’Amour, l’Océarium du Croisic figure dans le Top 10 des aquariums de France, mais l’équipe a toujours voulu maintenir une forte proximité avec le public en conservant un côté convivial, notamment grâce aux animations. Autre motif de fierté : « Nous en sommes à trois générations de visiteurs. Nous avons des parents d’une trentaine d’années qui emmènent leurs enfants et qui nous disent qu’ils sont venus quand ils étaient tout petits avec leurs parents… » Un abonnement annuel Océarium a été créé pour accéder de façon illimitée : « Pour à peu près le prix de deux entrées, c’est un abonnement qui fonctionne très bien. Les personnes viennent parfois en fin de journée tranquillement. Nous avons aussi beaucoup de résidents secondaires qui ont cet abonnement. Il procure aussi de nombreux avantages, comme des réductions à la boutique ». Un travail remarquable en faveur de la reproduction des espèces Depuis plusieurs années, l’équipe de L’Océarium du Croisic mène un travail remarquable en faveur de la reproduction des espèces : « Nous avons la chance de reproduire des homards et cela passionne toujours les gens. La préservation des espèces intéresse beaucoup le public ». Les aquariums sont des lieux uniques pour l’étude des animaux marins en milieu protégé et l’Océarium du Croisic a développé des partenariats avec des organismes de recherche tels que l’IFREMER (Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer), l’IRD (Institut de recherche pour le développement) ou des universités. En effet, le site du Croisic est idéal pour étudier et protéger les océans : « Le milieu marin est un milieu inaccessible et très compliqué. Si vous faites une plongée au large d’Hoëdic un jour, vous verrez que le lendemain c’est totalement différent. Lamajorité des spécimens vivent près des côtes, parce que c’est là où se trouve l’abondance de nourriture : plus on est loin, plus c’est profond, moins il y a de nourriture, donc il y a moins de choses. On trouve le plus d’animaux dans les 200 premiers mètres sur le plateau continental » explique Stéphane Auffret. Nadine et Stéphane abordent toujours avec humilité cette démarche pédagogique qui est pourtant exceptionnelle en France : « Nous considérons qu’il est normal d’intéresser les familles, d’apprendre des choses aux enfants, cela fait partie de notre travail». Cet été encore, une visite à l’Océarium du Croisic sera toujours aussi captivante. Océarium du Croisic, avenue de Saint Goustan au Croisic. Tél. 02 40 23 02 44. Ouvert de 10h à 20h.

la baule+ Août 2022 // 5 L’ancien ministre Frédéric Lefebvre, qui partage sa vie entre Paris et La Baule, ne fait plus de politique depuis plusieurs années : il s’est reconverti dans la presse, puisqu’il a relancé le magazine Pif il y a deux ans. Une évolution de carrière surprenante dans la presse jeunesse de la part d’un ex ministre de Nicolas Sarkozy, d’autant plus que Pif appartient toujours au Parti communiste, puisque Frédéric Lefebvre exploite la marque sous la forme d’une licence. Cet été, il lance une opération en offrant une casquette Pif pour deux magazines achetés. C’est au Tabac Presse de l’avenue Lajarrige qu’il a entrepris cette initiative, car « c’est le plus gros marchand de presse indépendant de l’Ouest. » Frédéric Lefebvre passe une grande partie de son temps à La Baule: «Je travaille très souvent ici. Nous avons de nombreux projets, notamment avec l’Éducation nationale et la recherche scientifique, et nous sommes aussi en train de développer des projets en matière de dessins animés ». Pour le moment, le siège de Pif est à Paris, mais Frédéric Lefebvre n’exclut pas de s’implanter au pays des vacances : « Pourquoi pas ! ». Jean-Luc, qui dirige le magasin de presse de l’avenue Lajarrige, souligne que le retour de Pif dans les kiosques a été bien accueilli: « C’est souvent le papa qui a le plaisir de faire découvrir Pif à ses enfants et cela le ramène à de très bons souvenirs. C’est vraiment une marque jeunesse qui se développe fortement ». C’est aussi l’occasion de demander à Jean-Luc comment va la presse écrite. Or, contrairement aux idées reçues, elle se porte plutôt bien : « Les quotidiens souffrent beaucoup, c’est une clientèle plutôt âgée, mais les magazines attirent une clientèle très diversifiée. Les jeunes s’intéressent aux magazines thématiques, notamment les féminins, la mode, l’automobile ou la décoration. Les magazines pour les enfants fonctionnent aussi très bien. C’est une bonne chose, car cela habitue les jeunes à la presse ». Pif passe ses vacances à La Baule, et pourrait décider de vivre « au pays des vacances… » la baule+ Fabienne Brasseur au 06 08 80 39 55 ou fabienne@labauleplus.fr Marine de Montille au 07 65 72 44 44 ou marine@kernews.com Commerçants, artisans : vos contacts pour vos campagnes publicitaires

la baule+ 6 // Août 2022 Gastronomie ► Un lieu de vie vraiment hors du commun au cœur de La Baule Nicolas Blin (Louisa Pampa) : « Nous travaillons exclusivement des produits frais, de préférence en circuit court. » Interrogez les Baulois sur les adresses branchées de la station et Louisa Pampa figurera certainement en bonne position dans le classement ! Nicolas Blin n’a pas fini de nous surprendre. Il y a quelques années, le gâteau Le Baulois de Marylou Pâtisserie de la Plage a obtenu le titre de Meilleur fondant au chocolat de France. Pour accompagner le développement de l’entreprise, Nicolas souhaitait un atelier spacieux au cœur de La Baule. Il a craqué pour le bâtiment industriel qui se trouve en face de la gare. C’est alors qu’il a eu l’idée de créer Louisa Pampa, il y a trois ans, un restaurant au concept original qui est d’abord un lieu de vie et de rencontres. Nicolas ne manque pas de projets et c’est à Batz-surMer qu’il nous réserve sa prochaine surprise… Louisa Pampa, 132 bis avenue des Ondines à La Baule. Tél. 02 40 66 99 44 Ouvert 7/7 en été de 18h à 2h. La Baule + : Louisa Pampa a trois ans et c’est une adresse très appréciée à La Baule. Pourtant, ce n’était pas une évidence de s’installer dans le quartier de la gare ! Nicolas Blin : Au départ, j’avais craqué sur ce bâtiment qui était la dernière friche industrielle au cœur de La Baule, avec des volumes improbables et qui, surtout, offrait la possibilité de s’exprimer avec un concept différent. Évidemment, nous sommes face à la gare, il y a un parking en face, mais je me suis très vite rendu compte qu’il y avait quelque chose à faire. Dès la première fois, les vibrations étaient excellentes. Parallèlement, nous cherchions aussi un endroit pour installer Marylou Pâtisserie de La Plage et c’était aussi un site idéal. Nous avions vraiment envie de faire quelque chose d’original et de festif et, surtout, qui nous ressemble. Nous aimons beaucoup faire du surf. Nous sommes une bande d’amis et, quand on sort de l’eau, certains veulent aller prendre un verre, d’autres ont envie d’aller au restaurant, un autre groupe veut aller faire la fête... Alors, nous voulions créer un endroit qui soit vraiment décomplexé et qui s’adapte à toutes ces attentes, tout en étant dans un cadre légèrement différent d’une brasserie classique. Dans les codes traditionnels, on sait identifier un restaurant, une brasserie ou un bar, mais vous avez aussi souhaité casser ces codes… Le point de départ, c’était vraiment le partage et l’amitié. Nous avons conçu un endroit avec de grandes tables dans l’idée de réunir les gens. C’est un lieu très convivial. Ce système de grandes tables permet aux gens de se retrouver lorsqu’ils se connaissent déjà, mais aussi de faire en sorte que des groupes puissent se rencontrer. Nous avons un barman génial, il passe son temps à créer des cocktails qui sont toujours surprenants. Au début, nous étions surtout un lieu qui offrait la possibilité de grignoter. Mais, au fil du temps, nous avons étoffé l’offre culinaire avec une vraie équipe de cuisiniers. Nous commençons par l’apéritif, qui parfois se transforme en apéro dînatoire, ensuite il y a une partie dîner, et les gens peuvent venir prendre un verre en deuxième partie de soirée. Nous avons vraiment trois temps dans la soirée à partir de 18 heures. La cuisine de Louisa Pampa a aussi beaucoup évolué : quel est votre positionnement ? Nous avons une cuisine qui est volontairement petite, car nous travaillons exclusivement des produits frais, de préférence en circuit court, tout en ayant une carte qui change toutes les semaines. Nous ne voulons pas une carte avec une profusion de propositions, mais nous préférons une carte avec quelques entrées et quelques plats qui évoluent en fonction de la météo, des saisons ou de nos envies… Nous ne voulons pas être figés dans un carcan trop classique. Quelles sont vos spécialités ? On aime tout ! Cela va du végétarien à la viande, en passant par le poisson. Nous avons une forte influence asiatique, mais aussi d’Amérique du Sud car notre chef a beaucoup voyagé. Il a commencé son parcours dans des grandes maisons françaises avant d’aller en Espagne, en Turquie et au Pérou. Dans l’équipe, nous avons quelqu’un qui vient de Turquie, une jeune Vénézuélienne qui arrive du Panama et, l’événement, c’est le recrutement du numéro deux du restaurant de Pia Leon au Pérou : je rappelle qu’elle vient d’être élue Meilleure femme chef du monde. Tous ces profils nous amènent à proposer des plats très diversifiés. On peut trouver sur la même carte des propositions très traditionnelles françaises, comme un parmentier de canard, mais aussi un tiradito, un plat péruvien avec du poisson cru, coupé en forme de sashimi, avec 25 ingrédients à l’intérieur. C’est vraiment un plat qui reflète l’influence des immigrés japonais sur la cuisine péruvienne. Donc, nous ne nous fixons pas de limites et nous essayons toujours de proposer des plats différents. Dans votre galaxie entrepreneuriale, il y a Marylou Pâtisserie de la Plage et Louisa Pampa, or vous avez encore d’autres projets… Ce n’est plus un secret : nous avons eu le plaisir de reprendre La Roche Mathieu à Batz-sur-Mer. Nous allons commencer les travaux en septembre et le restaurant va s’appeler Coco. L’ouverture est prévue au printemps prochain. Nous sommes vraiment très impatients, car c’est un lieu plein de charme et chargé d’histoire. Margaux et Nicolas

la baule+ Août 2022 // 7 Du 19 au 21 août, la Ville du Pouliguenvousdonne rendez-vous chaque soir à 21h dans l’enceinte de l’école Paul Lesage pour découvrir une nouvelle formation théâtrale. Au programme : improvisations, créations originales et pièces décalées. Gratuit. Vendredi 19 août : « L’affaire Sardines » (théâtre de rue) Des sous-marins russes, des princesses qui ne sont pas de Monaco, des preuves par neuf où l’on coupe les cheveux en quatre… Dans cette ultime conférence, Érik Sanka refait le monde en 42 minutes chrono. Ce spectacle, déclaré « Icône des Arts de la rue » par Télérama, a fêté ses 20 ans et frôle la millième représentation. L’emballement des médias pour les affaires d’État remet toujours au goût du jour cette enquête drôle et intelligente. Rendez-vous à 21h15, dans la cour de l’école Paul Lesage. Gratuit. Samedi 20 août : «Qu’est-ce que le théâtre? » (Théâtre de rue) Dans cette conférence complètement décalée, la compagnie de l’Ultime vous dit tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur l’art dramatique sans jamais oser le demander. Rendez-vous à 21h15, dans la cour de l’école Paul Lesage. Gratuit. Dimanche 21 août : Gladiator (improvisation) Les deux comédiens de La Fabrique à Impros sont dans l’arène, mais un seul vaincra! À partir de vos suggestions, ils vont devoir improviser les scènes les plus drôles, les plus rocambolesques, les plus touchantes, les plus folles pour remporter le combat. Ce sera une lutte sans merci ni bonjour. À la fin du show, c’est vous qui voterez pour celui qui, selon vous, mérite de rester en vie sur scène ! Rendez-vous à 21h15 dans la cour de l’école Paul Lesage. Gratuit. Un week-end de théâtre au Pouliguen

la baule+ 8 // Août 2022 Gastronomie ► Une adresse qui rassemble des produits d’exception L’Atelier de La Baule réunit les meilleurs produits du monde En 2006, des pêcheurs, des agriculteurs et des producteurs se sont associés pour faire du Domaine de Mazerolles un site exemplaire de gestion de Biodiversité « Natura 2000» à 20 minutes de Nantes. Il s’agit d’un lieu exceptionnel d’élevage en France pour produire le poisson d’eau douce et la meilleure viande du monde, le Wagyu, le célèbre bœuf japonais. Ces producteurs exploitent un espace au marché de Talensac, à Nantes, et ils viennent de s’installer au centre de La Baule en proposant un espace traiteur, de la viande de Wagyu, des poissons fumés, des grands crus de jambons ibériques et un espace épicerie fine. Un positionnement unique dans l’Ouest Pierre Hoflack résume ce positionnement unique dans l’Ouest : « Nous avons réuni des producteurs de produits d’exception à des prix raisonnables. Nous ne sommes pas une boutique de luxe, mais une boutique de saveurs. Nous mettons en avant le savoir-faire. Évidemment, les bons produits sont un peu plus chers que les produits industriels, mais nous ne sommes pas dans le luxe, nous sommes dans le juste prix des produits de qualité ». Les produits du Domaine de Mazerolles sont largement mis en valeur : « Nous avons choisi de mettre en place un mode d’élevage durable basé sur le bien-être animal du Wagyu, bœuf japonais, meilleure race à viande au monde. L’élevage est au cœur de la gestion des zones humides. C’est lui qui permet de maintenir les 350 hectares de prairies permanentes ouvertes. C’est le poumon de la biodiversité. Nous avons 250 hectares d’étangs où nous pêchons le poisson d’eau douce que nous transformons ou fumons, à côté de la truite de Mer d’Écosse, du Saumon Label Rouge d’Écosse et du Saumon Bio d’Irlande. Partenaire Premium de l’Académie Culinaire de France depuis sept ans, nous rencontrons les plus grands chefs qui nous aident à mettre en avant les produits des sites Natura 2000. » Ainsi, le célèbre bœuf japonais, que l’on considère comme la meilleure viande du monde, est aussi produit dans notre région : « On retrouve ici les meilleurs morceaux, comme l’entrecôte, le faux-filet et le filet ». Pierre Hoflack propose une sélection des meilleurs produits : caviar, poutargue, jambon ibérique, sardines, rillettes, saumon bio fumé, huile d’olive, fromages, champagnes, vins... Par exemple, le meilleur jambon au monde, le Pata Negra, vient d’un producteur espagnol. Une gamme de saumon bio est en provenance d’un élevage irlandais. Les rillettes et les sardines sont issues d’une conserverie de Concarneau qui travaille encore de façon artisanale et le goût n’a évidemment rien à voir avec de l’industriel. Les produits de la célèbre conserverie espagnole Ortiz, que l’on retrouve dans les meilleures épiceries du monde, sont aussi à l’honneur. Idem pour l’huile d’olive Bio « Les Terroirs de Marrakech » de Yasmine, présente sur les plus grandes tables du monde. Pour les fromages, Pierre a aussi voulu le meilleur : «Nous avons des plateaux avec une sélection de fromages du producteur affineur Dominique Bouchait, Meilleur Ouvrier de France, qui fournit notamment la table de l’Élysée ». De la qualité à un prix raisonnable L’Atelier a également un rayon traiteur où vous pourrez déguster le Burger Nantais, une recette maison, avec des blinis, du tarama au piment d’Espelette, de la truffe, du caviar, de la truite ou du saumon fumé. C’est aussi la grande surprise de l’Atelier car ces burgers aux différentes saveurs sont vraiment délicieux. Ceux qui ont l’habitude de fréquenter les plus grandes épiceries fines parisiennes seront étonnés par les prix, qui sont beaucoup moins élevés : «Ce ne sont évidemment pas les prix de la grande distribution, mais le fait de proposer nos propres produits et en direct une sélection de quelques producteurs d’exception, nous permet de proposer de la qualité à un prix raisonnable » conclut Pierre Hoflack. L’Atelier de Mazerolles, 317 avenue du Maréchal de Lattre de Tassigny (entre Carrefour City et le bureau de tabac La Régence) à La Baule. Dolorès vous accueille du lundi au samedi de 9h30à 13h00et de 15h30 à 19h00. Dimanche de 9h30 à 13h00. Tél. 06 60 90 55 15. La meilleure viande du monde, le Wagyu, le célèbre bœuf japonais Un rayon traiteur où vous pourrez déguster le Burger Nantais

C’est un projet que l’on évoque depuis des décennies : la modernisation nécessaire du remblai afin qu’il soit conforme aux attentes que l’on peut avoir lorsque l’on se promène devant la plus belle plage d’Europe. On sait qu’il s’agit d’un programme long et coûteux. La ville de La Baule vient d’annoncer le calendrier des travaux en présentant les maquettes de ce que l’on appelle désormais la Promenade de mer. Depuis septembre 2021, la ville de La Baule, les la baule+ 10 // Août 2022 Tout savoir sur la future Promenade de mer à La Baule L’événement ► La ville de La Baule dévoile le projet complet de la future Promenade de mer La Baule, insiste sur ce travail de concertation qui a été mené par l’équipe municipale : « Depuis bientôt un an, nous menons ensemble, élus, cabinets d’étude, État, résidents à l’année ou secondaires, touristes de passage, collégiens et lycéens, professionnels de la plage, une réflexion commune pour dessiner le visage de notre future promenade de mer. Réunions publiques, ateliers de travail, plateforme Internet interactive, boites à idées… ont été autant d’occasions pour que chacun s’exprime et fasse état de ses idées ou suggestions. Ces échanges constructifs ont fait que cette concertation publique a été une vraie réussite, particulièrement productive ». Tout le monde a eu l’occasion de s’exprimer En effet, Danielle Rival, adjointe en charge de la promenade de mer et de l’urbanisme, souligne que « tout le monde a eu l’occasion de s’exprimer: 504 personnes ont participé aux 5 ateliers dédiés aux habitants et aux professionnels, 600 Baulois ont assisté à la première réunion publique, 130 habitants ont été consultés lors des deux rencontres dans l’espace public. Par ailleurs, il y a eu 3 rencontres avec les 26 jeunes du Conseil Municipal des Jeunes et 145 lycéens du Lycée Grand-Air. Enfin, la ville a enregistré 420 contributions via les registres papier et en ligne, la cartographie participative ou les courriers ». Favoriser les mobilités douces et actives en rééquilibrant le partage des usages sur le front de mer Les élus en charge de ce dossier sont Danielle Rival, Sophie Minssart et Caroline Glon. Elles précisent que «la réflexion remonte à 2019 et elle a permis de définir quatre objectifs : favoriser les mobilités douces et actives en rééquilibrant le partage des usages sur le front de mer, créer de nouveaux espaces de convivialité et promouvoir une diversité de services et d’activités, valoriser le végétal en révélant la présence de la « ville-jardin » au bord de l’océan et concevoir des aménagements innovants et répondant aux défis de la transition écologique ». Mais, ce qui est plus innovant, c’est qu’il ne s’agit pas de créer un boulevard de mer uniforme, car la ville précise avoir «une attention particulière à la préservation des différentes ambiances des quartiers traversés ». Pour marquer ce changement entre les quartiers, on découvre le concept de passes, un marqueur fort du projet, que l’on peut qualifier de virgules architecturales qui viennent séquencer les 5,4 kilomètres de promenade. Ces passes seront conçues comme des lieux d’animation particuliers avec une identité propre à chaque secteur. On retrouvera ainsi la passe Lajarrige, la passe De Gaulle et la passe Marie-Louise. L’espace pour les piétons sera augmenté de 35 % Chaque détail a été envisagé et, comme l’on pouvait s’en douter, le projet prévoit une réduction de la place de l’automobile afin de laisser davantage d’espace aux piétons. L’étude de lamunicipalité souligne : « Cette exiguïté de l’espace piéton interdit quasiment la marche très lente, la pause, la contemplation simple, car on peut se sentir pressé par le mouvement des utilisateurs les plus rapides (joggeurs). Le profil actuel est composé de deux demi-chaussées larges, séparées par un terre-plein central. Il y a beaucoup de place perdue (marquages en zébra et surlargeurs…). L’emprise végétale est assez faible, répartie sur les ronds-points et sur le terre-plein central principalement, elle ne concerne donc que la voiture. La place des cyclistes On découvre le concept de passes, un marqueur fort du projet, que l’on peut qualifier de virgules architecturales qui viennent séquencer les 5,4 kilomètres de promenade. concepteurs du projet (paysagistes, architectes, bureaux d’études…) et les contributeurs de la concertation travaillent pour imaginer un lieu ouvert, moderne, apaisé et attractif. Chaque étape a été pensée en lien étroit avec les Baulois et l’équipe municipale dans le cadre d’une concertation ambitieuse. Franck Louvrier, maire de

la baule+ Août 2022 // 11 est quasi inconsidérée. Il s’agit de procéder en faveur d’une plus juste répartition de l’espace au profit des modes doux de déplacement et d’une place plus importante pour le végétal ». Concrètement, l’espace pour les piétons sera augmenté de 35 %, la piste cyclable sera sécurisée et bidirectionnelle, et l’on retrouvera 480 appuis pour les vélos, contre 130 actuellement. Les matériaux seront naturels, avec des couleurs claires, 800 arbres seront plantés, le paysage nocturne sera renouvelé, le linéaire des bancs publics passera de 293 à 904 mètres et l’accessibilité de la plage aux personnes à mobilité réduite sera renforcée. Tendre vers une route à 100 % recyclée La ville de La Baule a aussi voulu que l’environnement s’inscrive au cœur du projet, en favorisant l’économie circulaire, puisque l’enjeu sera de reconstituer la route à partir de ses déchets de déconstruction, avec comme objectif final de tendre vers une route à 100% recyclée. Le document de travail souligne: « La pierre naturelle qui va être utilisée pour les bordures et le pavage des transversalités importantes est en soi un matériau à faible impact carbone lorsqu’il s’agit d’une ressource locale. En revanche, sur de nombreux projets d’aménagement, il a été constaté que les distances d’acheminement des pierres naturelles pouvaient être considérables (Chine, Inde…) avec pour conséquence un poids carbone important lié au transport. Limiter l’impact carbone lié à l’utilisation de pierres naturelles consiste donc à privilégier dès que possible le réemploi et privilégier les provenances locales». (Suite page 12) Il s’agit de procéder en faveur d’une plus juste répartition de l’espace au profit des modes doux de déplacement et d’une place plus importante pour le végétal.

la baule+ 12 // Août 2022 À travers la gestion des eaux pluviales, trois objectifs peuvent être mis en avant : gestion séparative (en évitant le renvoi vers les réseaux des eaux usées), gestion de la pollution des eaux de ruissellement, gestion du parcours des eaux pluviales comme source d’arrosage des plantations: « Le projet intègre la gestion de toutes les eaux pluviales par infiltration, en particulier dans les espaces verts (le substrat sableux s’y prête parfaitement bien). Il s’agit là d’un dispositif particulièrement intéressant du point de vue environnemental (limitation des pollutions, arrosage des espaces verts…). Un cas particulier est cependant à noter : le ruisseau de Mazy (au niveau de l’avenue de Lyon) qui pose des problèmes de rejet en mer. Des travaux d’amélioration du fonctionnement et de l’esthétique de cet ouvrage seront engagés dès l’automne 2022 ». Le projet aborde également la question des îlots de chaleur urbains à travers un renforcement de la végétation qui favorise la strate arborée, avec des essences à houppiers permettant de faire de larges surfaces d’ombrage. Les couleurs de sol claires envisagées pour la promenade seront aussi particulièrement favorables à la réduction de la chaleur. La consommation d’énergie va être divisée par deux Tout savoir sur la future Promenade de mer à La Baule En effet, l’éclairage artificiel perturbe les activités nocturnes de certaines espèces lucifuges telles que les chiroptères ou les insectes. Dans cette logique, le projet d’éclairage favorise les sources lumineuses orientées vers le sol avec des optiques permettant de focaliser le flux lumineux vers les surfaces nécessitant d’être éclairées sans pollution lumineuse. Aboutir à l’achèvement de la quatrième et dernière tranche à l’horizon 2030 Compte tenu de l’envergure du projet (5,4 kilomètres de linéaires) et du coût que représente cette opération, la commune a identifié 4 tranches de travaux, selon un planning prévisionnel actant le démarrage de ceux de la première tranche fin 2022, pour aboutir à l’achèvement de la quatrième et En ce qui concerne l’énergie, le choix des sources leds intègre également le critère de leur efficacité énergétique. Un objectif a minima de 60lm/Watt à une température de 2200 K sera recherché. La consommation d’énergie par rapport à la situation existante va être divisée par deux. En complément de ce gain notable, la ville recherche actuellement un ou plusieurs secteurs (hors projet de la promenade) de mise en place de panneaux photovoltaïques sur environ 700 mètres carrés, ce qui permettrait de produire l’équivalent de la consommation future d’éclairage de la promenade. Accentuer la présence du végétal, tout en diversifiant les strates La bande dévolue aux modes doux en front de mer est proposée avec des surfaces végétales généreuses pour accentuer la présence du végétal, tout en diversifiant les strates. Les essences seront sélectionnées par rapport à leur caractère indigène et à leur capacité d’adaptation au contexte très spécifique d’un bord d’océan (vent, atmosphère saline, nature du substrat). Le bon choix de ces essences permettra de reconstituer des biotopes favorables au développement de la biodiversité. La question de la pollution lumineuse est aussi traitée. Les élus en charge de ce dossier sontDanielleRival, SophieMinssart et CarolineGlon dernière tranche à l’horizon 2030. Au total on distingue quatre séquences de travaux: des immeubles en vagues à l’avenue qui se trouve à la hauteur de la thalasso de La Baule-les-Pins, puis de la thalasso à la passe De Gaulle, puis de la passe De Gaulle à la hauteur de L’Hermitage, puis de L’Hermitage au Pouliguen. La première tranche de travaux s’harmonisera donc avec les travaux déjà engagés à Pornichet. Chaque séquence nécessite environ deux ans entre les autorisations de l’Autorité environnementale, l’enquête publique, la validation du permis d’aménager et les travaux de voirie. Avoir une promenade de mer digne de La BauleEscoublac Franck Louvrier, maire de La Baule, conclut : « Un projet clair se dessine, le visage de notre future promenade de mer prend forme, en tenant compte de tous les usages et des différents modes de mobilité, des enjeux environnementaux et des nouvelles technologies. Ce n’est qu’un début : cette interaction avec les usagers va se poursuivre tout au long de la réalisation de notre projet, pour avoir une promenade de mer digne de La Baule-Escoublac ». Le projet d’éclairage favorise les sources lumineuses orientées vers le sol. La Ville poursuit ses réflexions pour la réalisation d’une nouvelle estacade. Photographie de l’Estacade construite en 1881 dans le prolongement du chemin des Escholiers, Avenue Olivier Guichard. Toute l’info sur la presqu’île

la baule+ 14 // Août 2022 Il est rare de rencontrer une entreprise presque deux fois centenaire. Delaunay Léveillé, c’est d’abord une histoire de famille et de traditions depuis 1840. C’est aussi le fruit d’un attachement à l’histoire, aux traditions et aux produits régionaux. Delaunay Léveillé a deux métiers. C’est d’abord une biscuiterie qui propose de délicieux biscuits bretons pur beurre et des caramels au beurre salé à la fleur de sel de Guérande. C’est ensuite l’enseigne qui est à l’origine de ces boîtes en acier, toujours très pratiques, avec des iconographies régionales. Tout le monde connaît ces jolies boîtes décorées qui font le tour du monde. On les a vues au cinéma, on en a certainement retrouvé dans son grenier, on nous les a Patrimoine ► Une entreprise artisanale qui exporte dans le monde entier Delaunay Léveillé : la mémoire de vos vacances depuis 1840 16 aquarelles qui mettent en valeur toutes les communes de la presqu’île Delaunay Léveillé annonce la commercialisation d’une nouvelle série de boîtes reproduisant 16 aquarelles qui mettent en valeur toutes les communes de la presqu’île. Là aussi, on a fait appel à un artiste local, Daniel Huard, dont l’atelier est à Saint-Nazaire. Daniel Huard explique sa démarche artistique : « Je peins une sorte de carnet de voyage grand format et cette technique sur papier nécessite peu de matériel. Je crayonne, puis je passe l’encre avant d’y apposer mes couleurs ». Actuellement, les œuvres de Daniel Huard sont présentées à la bibliothèque municipale de Saint-Joachim. Les produits régionaux sont aussi fabriqués localement À l’intérieur des boîtes ou des coffrets cadeaux, les produits régionaux sont aussi fabriqués localement, dans un atelier situé près de Vannes, en respectant la recette historique de l’entreprise Delaunay Léveillé : «On retrouve un goût légèrement caramélisé, qui est unique et qui fait le succès de nos produits. Tous les ingrédients sont sourcés, on n’utilise pas d’huile de palme et on fait travailler de vrais fermiers». Félix reçoit des commandes du monde entier et il vient même d’expédier un container en Australie : « On va trouver nos produits dans toutes les épiceries fines australiennes. Ils aiment découvrir la richesse de nos paysages et notre histoire les fait rêver…» Il conclut avec humour : « Nous n’avons pas réussi à leur vendre nos sous-marins, mais on a réussi à leur faire acheter les boîtes Delaunay Léveillé avec nos fameux biscuits pur beurre et nos caramels au beurre salé ! » Delaunay Léveillé, Route de Saillé à Guérande. Tél. 02 40 15 11 22. offertes dans un hôtel, ou à l’issue d’un séminaire, on les a reçues comme cadeau et, en plus, elles sont fabriquées en France ! L’iconographie évolue selon les régions et la force de l’enseigne est d’avoir un large patrimoine de photographies, de dessins et de logos. On découvre ainsi celui de la Compagnie des Wagons-lits, celui de French Lines, qui assurait la navette des paquebots entre Le Havre et New York, les premières affiches touristiques des grandes stations balnéaires de Côte d’Azur ou de Normandie, mais aussi évidemment des œuvres autour de notre patrimoine culturel ou touristique régional. On peut trouver toute la collection Delaunay Léveillé qui concerne notre région chez de nombreux distributeurs, notamment dans les boutiques Trésors des Régions à Saillé (Guérande) et à Pornichet, mais également dans les centres Leclerc. Félix Delaunay souligne qu’il travaille avec le magasin Leclerc de Guérande depuis 22 ans : «C’est notre plus ancien partenaire dans la grande distribution et il nous soutient depuis longtemps. Pourtant, à l’époque, les produits régionaux n’étaient pas autant dans l’air du temps. C’est une relation durable et de confiance, parce que les produits de la gamme Delaunay Léveillé sont présents toute l’année et ils sont mis en avant dans l’allée centrale pendant la période estivale». Jérôme Sélo, directeur du Leclerc de Guérande, souligne : «C’est dans l’ADNdes centres E. Leclerc demettre en valeur les entreprises locales et il suffit de se promener dans les allées pour constater à quel point nos artisans régionaux ont une large place ». Jérôme Sélo, directeur du Leclerc de Guérande, et Félix Delaunay

la baule+ Août 2022 // 15 Bien-être ► Le Comptoir des Savonniers vous aide à prendre soin de votre peau Cela fait plusieurs années que l’on connaît l’engagement du omptoir des Savonniers pour promouvoir les entreprises artisanales qui proposent des produits plus purs dans le domaine du bienêtre. Il y a d’abord eu les fameux savons à la coupe, dont le succès ne se dément pas, avec une gamme qui évolue vers l’univers de la thalassothérapie. L’enseigne est aujourd’hui reconnue pour ses savons artisanaux dont la qualité est unique en France. Alain Jousselin a décidé de mettre en avant un artisan basé à Saint-Émilion, en Gironde, qui a su innover en créant un porte-savon exfoliant totalement naturel à partir d’argile cuite. Les bénéfices de cette pierre sont nombreux : pas de gaspillage, donc c’est écologique et, en outre, elle permet un gommage corporel pour une peau plus douce et plus lumineuse. Concrètement, ce porte-savon absorbe toutes les égouttures, puisqu’il faut savoir qu’un savon mouillé perd à peu près 20 % de son volume. Il suffit de poser son savon humide sur la pierre : le savon va sécher, il va absorber une partie du produit qui aurait été gaspillée, puis il suffit d’humidifier la pierre, de la passer sur le corps, pour récupérer le savon, avec en prime tous les effets bénéfiques de la pierre. On peut ainsi faire un gommage corporel une à deux fois par semaine, et on peut aussi utiliser la pierre quotidiennement sur les pieds et les mains. L’utilisation de ce porte-savon est par ailleurs très efficace pour supprimer les salissures (quand on a bricolé, fait du jardinage ou de la peinture), mais également les mauvaises odeurs. Alain Jousselin a voulu mettre en valeur ce produit parce qu’il est inusable, 100% naturel et écologique. Sur une peau sèche, on peut l’utiliser comme un applicateur, après avoir déposé un peu d’huile végétale, en l’appliquant directement sur la peau et en procédant par petits mouvements circulaires. Le Comptoir des Savonniers distribue aussi une gamme de galets d’argile imprégnés de parfums : « Le galet se recharge indéfiniment. Il suffit simplement d’ajouter quelques gouttes d’huile toutes les deux semaines. » Autre tendance : le pain d’argile. Le Comptoir des Savonniers distribue le pain d’argile Argicrea. Alain Jousselin explique : « C’est une marque 100 % naturelle, sans colorant et sans conservateur, qui utilise de l’argile blanche du Vercors et de la silice minérale du Vercors ». Les atouts du pain d’argile sont nombreux. D’abord, la silice assure un microgommage de la peau, la nettoie et permet à l’épiderme de se régénérer. Ensuite, l’argile blanche est la plus douce des argiles pour la peau. Elle est particulièrement recommandée pour les peaux sèches et fragiles, avec ses vertus cicatrisantes et antiseptiques, et elle est d’une aide précieuse pour le soin des peaux irritées. Son pouvoir absorbant permet également l’élimination des odeurs corporelles. Ainsi, en supprimant les produits cosmétiques traditionnels, on écarte l’action chimique des détergents, des parfums et des agents moussants des savons industriels. La peau retrouve toute sa souplesse et sa santé et elle se rééquilibre naturellement. Des artisans qui continuent de travailler à l’ancienne Le positionnement du Comptoir des Savonniers est unique, puisque l’enseigne sélectionne dans toute la France des artisans qui continuent de travailler à l’ancienne. Alain Jousselin se déplace pour aller rencontrer les fabricants. Il se renseigne sur l’origine des produits et même sur l’organisation : « Nous voulons promouvoir des petites entreprises qui nous ressemblent et qui sont sincèrement dans une démarche de responsabilité sociale et environnementale, car l’étiquette RSE ne doit pas servir d’étendard marketing à des industriels… » Le Comptoir des Savonniers se trouve 5, rue Saint-Michel à Guérande. Tél. 02 40 61 68 23. Commandes en ligne pour les savons : www. boutique-savons-guerande.com. Un porte-savon totalement naturel en argile cuite et le pain d’argile en tête des tendances bien-être de l’été

La Baule + : Lorsque l’on observe la composition de la nouvelle Assemblée nationale, entre les députés NUPES, ceux de la majorité et ceux du RN, on se doute que la bataille des mots risque d’être de grande ampleur au cours des cinq prochaines années… François-Bernard Huyghe : Très certainement, la bataille pour le sens des mots, pour le droit d’utiliser des mots ou pour les symptômes que révélerait l’utilisation des mots, devient de plus en plus importante. Il est normal que des gens opposés idéologiquement n’utilisent pas le même vocabulaire. Quand j’étais jeune, contradictions internes ou forces productives, cela indiquait plutôt que la personne était marxiste et cela passait très bien. Maintenant, on se bat pour des expressions qui tournent en rond sur les plateaux de télévision comme «grand remplacement », «islamo-gauchisme » ou «valeurs de la République». Il y a une tentative de prendre l’hégémonie idéologique en imposant des mots. Ce n’est pas un procédé nouveau, cela existe depuis quelques siècles. Ce n’est pas quelque chose qui tombe du ciel, puisque des auteurs remarquables comme Orwell ont parfaitement expliqué la baule+ 16 // Août 2022 Communication ► Le vocabulaire est aussi une arme politique et médiatique François-Bernard Huygue: « On attrape les mots comme des virus, ils circulent dans l’air, on les répète, on se conforme au style de vocabulaire que l’on a entendu à la télévision. » François-Bernard Huygue est docteur d’État en sciences politiques, HDR, et directeur de recherche à l’IRIS. Spécialiste de l’influence stratégique et du cyber, il a publié plusieurs ouvrages sur l’influence et la désinformation, dont « Maîtres du faire-croire - De la propagande à l’influence », et « Désinformations - Les armes du faux ». Son nouveau livre est une contribution à la compréhension du résultat de l’élection présidentielle et des élections législatives. Il analyse la rhétorique des candidats, les mots qui se sont imposés et ceux qui ont fait polémique. Derrière, il invite le lecteur à comprendre les mécanismes de la manipulation de l’information via la presse, les médias et les réseaux sociaux. « La bataille des mots. Le vocabulaire comme arme en politique » de François-Bernard Huygue est publié chez VA Éditions. COLLECTE, DESTRUCTION ET RECYCLAGE DE VOS ARCHIVES PROFESSIONNELS ET PARTICULIERS Tél. 06 82 94 67 89 - www.classarchiv.fr Leguignac - HERBIGNAC - classarchivdestruction@gmail.com . Gain de place dans vos locaux . Sécurité et confidentialité . Conseils en matière des délais de détention des archives . Remise d’un certificat de destruction la chose. Simplement, il y a un émiettement des luttes et on voit que des vocabulaires tentent de s’imposer : comme le vocabulaire woke, par exemple. Il y a une bataille quotidienne pour l’emploi des mots Vous expliquez que de nombreux Français n’ont pas compris le sens de cette bataille des mots et se laissent influencer par des accusations en pensant que c’est la réalité, alors qu’il s’agit d’un stratagème idéologique pour discréditer l’autre… On attrape les mots comme des virus, ils circulent dans l’air, on les répète, on se conforme au style de vocabulaire que l’on a entendu à la télévision... C’est vrai, c’est une imprégnation très lente. J’ai travaillé sur 45 mots et, pour chacun de ces 45 mots, j’ai trouvé un livre récent de quelqu’un qui s’interrogeait sur son sens. Il y a une inquiétude sur les pouvoirs de la langue chez les intellectuels mais, en même temps, il y a une bataille quotidienne pour l’emploi des mots : comme complotisme, qui est devenu une injure extrêmement vague, mais qui ressort dans tous les débats télévisés. Nous faisons beaucoup plus attention au sens des mots sans être forcément conscients de tout ce qui se cache derrière. Le terme de complotiste permet de traiter de paranoïaque pas très malin toute personne qui doute de la vérité officielle Évoquons le terme de complotiste qui dénonce ceux qui remettent en cause une vérité officielle. Or, en 2003, Dominique de Villepin était un complotiste, puisqu’il était le seul occidental à affirmer à l’ONU que Saddam Hussein n’avait pas d’armes chimiques… Il y a d’abord des affirmations de fait, des affirmations relatives à la vérité. Je me souviens très bien de cette époque où tous ceux qui avaient le moindre doute sur les armes de destruction massive de Saddam étaient des agents de Saddam et des complotistes méchants hors du cercle républicain. Heureusement, l’histoire nous a donné raison, sinon tous ceux qui émettaient des doutes à cette époque seraient aujourd’hui considérés comme des dingues. Mais il y a aussi des vrais complots. Il y a certainement eu un complot pour l’assassinat de Kennedy, mais je sais qu’il y a 63 thèses. Cela va des services secrets russes, aux services secrets américains, en passant par la mafia et les grands pétroliers texans. L’une de ces thèses doit être vraie, mais je mourrai avant de savoir laquelle, tellement c’est compliqué... Quand il y a eu l’épidémie de Covid, tous ceux qui attribuaient l’origine de ce virus à une fuite d’un laboratoire étaient traités de fous ou de conspirationnistes, face à la thèse officielle qui disait que cela venait du pangolin ou de la chauve-souris. Il y avait des débats du même genre à propos des origines du Sida. Aujourd’hui, la thèse officielle sur la transmission de la Covid de l’animal à l’homme est considérée comme beaucoup moins évidente et beaucoup de gens, y compris aux États-Unis, estiment qu’il y a peut-être eu une fuite dans un laboratoire. Je pense qu’on ne le saura jamais, parce que nous n’aurons jamais la vidéo du laborantin qui fait la fausse manœuvre et jamais non plus la confession écrite du pangolin… Il faut savoir que le complotisme est une tendance assez naturelle de l’esprit humain. Le terme de complotisme a été dénoncé par le philosophe Karl Popper, après la Seconde Guerre mondiale, pour désigner des phénomènes bien connus, comme les protocoles des Sages de Sion ou ces théories qui attribuaient un pouvoir diabolique et caché aux jésuites, aux juifs, aux francs-maçons, bref, aux sociétés secrètes. Combattre cette tendance à attribuer un pouvoir tout-puissant à une bande d’hommes qui se cacheraient, c’est normal, mais c’est aussi devenu un phénomène très facile pour ridiculiser un adversaire. Premièrement, il y a des vrais complots, ils échouent en général, mais il y a des groupes qui essayent de s’emparer du pouvoir ou d’avancer leurs idées en se dissimulant. Je crois qu’ils ne sont pas tout-puissants. L’erreur du complotiste, c’est d’attribuer tous les pouvoirs et tous les événements qui se produisent à des groupes secrets dont personne ne devinerait l’existence, sauf ceux qui sont particulièrement intelligents… Cela n’empêche pas qu’il y ait des groupes qui essayent de défendre des intérêts communs, en faisant avancer des idées politiques. Mais ils ne se réunissent pas forcément avec un masque dans une cave. Parfois, les choses se produisent parce que les gens ont eu la même éducation, habitent dans les mêmes quartiers, lisent les mêmes journaux... Donc, ils ont tendance à penser la même chose. Le terme de complotiste permet de traiter de paranoïaque pas très malin toute personne qui doute de la vérité officielle ou, plus généralement, quiconque n’admet pas l’explication idéologie dominante. Dans ce contexte Karl Marx n’aurait-il pas été un complotiste ? Dans cette bataille des mots, on essaye aussi de discréditer son adversaire en l’accusant d’être contre les valeurs de la République. L’opposition à la République, c’est la monarchie ou la dictature. Or, par définition, toute personne qui se présente aux élections en acceptant d’avance le résultat du suffrage universel si elle échoue,

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