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Donc, j’étais abonné en cachette chez ma grand-mère… Ce que j’ai toujours aimé, c’est que ces magazines étaient vraiment familiaux et ils n’étaient pas segmentés comme le sont les magazines jeunesse aujourd’hui. C’est ce que nous faisons avec Pif et on y rentre à partir de n’importe quel âge. En neuf mois, nous avons plus de 6 000 abonnés. 50 % de nos abonnés ont plus de 50 ans et ils ont envie de transmettre cet amour de Pif à leurs enfants et à leurs petits-enfants. Nous avons des jeux pour les enfants et des mots croisés un peu plus compliqués pour les adultes. Il y a une rubrique qui a énormément de succès : c’est La malle au trésor de Pif, avec plein de pépites, c’est-à-dire des choses qui ont été publiées il y a très longtemps. Je n’ai pas racheté la marque, elle appartient toujours à L’Humanité Comment s’est déroulée l’opération de rachat ? Je n’ai pas racheté la marque, elle appartient toujours à L’Humanité. J’ai acheté la licence d’exploitation de la marque. Il y a eu une tentative de renaissance de Pif il y a quelques années et cela a échoué. Le journal L’Humanité avait un certain nombre d’actifs, comme Miroir du Football ou Miroir du Cyclisme, mais aussi Pif. J’ai rassemblé des gens qui sont dans le secteur des médias, Bernard Chaussegros et d’autres, et notre proposition a séduit l’équipe détentrice de la marque. Nous avons les chiffres consolidés du premier numéro et nous terminons à 126 000 exemplaires vendus, ce qui est le plus gros succès de lancement demagazine de ces cinquante dernières années. La marque s’installe, puisque nous avons signé avec Canal + un programme court sur la biodiversité. Nous négocions avec des producteurs qui veulent relancer une série d’animations et nous avons signé avec un certain nombre de marques qui respectent les valeurs ancestrales du journal. Le journal a toujours défendu des valeurs de solidarité et d’amitié, et nous y avons rajouté le combat pour l’écologie et la biodiversité, ce qui nous permet de travailler avec des marques bio notamment. Pif est en train de se déployer sur tous les fronts. Ainsi, les jeunes redécouvrent aussi le plaisir de feuilleter un magazine… Nous avons une offre numérique pour les Français de l’étranger, mais tous les jeunes lisent Pif sur papier et ils embarquent le magazine partout. Il fallait trouver des dessinateurs qui le modernisent, mais sans le trahir Comment avez-vous recruté des dessinateurs ? On est vraiment sur un personnage qui a été partagé par de nombreux dessinateurs et il a eu beaucoup d’apparences : donc, chacun a son Pif en fonction de ses années de lecture. Ainsi, chaque fois que Pif est relancé, beaucoup de gens disent que ce n’est pas exactement le Pif de leur enfance... Mais c’est normal, puisqu’il y en a eu quinze différents ! Il fallait trouver des dessinateurs qui le modernisent, mais sans le trahir. Nous avons beaucoup de projets, des grands groupes mondiaux nous proposent des jeux ou des vidéos autour de Pif, donc il fallait le moderniser. Il fallait trouver un dessinateur, alors j’ai lancé un appel dans le milieu de la bande dessinée. Nous avons reçu plein de candidatures et c’est un garçon d’une trentaine d’années, qui vit à Londres avec sa compagne qui travaille dans le jeu vidéo, qui a eu une énorme envie de faire Pif qu’il ne connaissait pas personnellement. En même temps, le père de Thomas était un fan de Rahan et il lui a donc immédiatement parlé de l’histoire de Pif. Quand on a sorti le premier numéro, une partie des gens ont adoré, notamment les plus jeunes, mais d’autres trouvaient que ce n’était pas leur Pif... Alors, Thomas a dessiné plusieurs Pif et nous avons fait voter nos lecteurs. Les banques n’ont pas voulu nous suivre Pourquoi revenir sous la forme d’un périodique vendu en kiosque et pas sous celle d’un livre ? J’aime entrer chez un marchand de journaux. C’est un métier difficile. Ce sont des gens passionnés par le papier et ils ont des masses de papier à gérer. Mais ils ont tous des bons souvenirs de Pif. Il faut savoir qu’il y a eu des records avec Pif, parfois plus d’un million d’exemplaires vendus. Donc, dans la mémoire collective des marchands de journaux, c’était quelque chose de fort. En plus, j’aime le rythme de la distribution de la presse, puisque nous avons une régularité à tenir. Nous avons choisi une parution trimestrielle. Nous avons autour de nouveaux produits, comme la collection Pif Vintage, et nous avons sorti le numéro un du magazine Rahan qui date des années 80. La réédition est à l’identique de l’époque. La presse est un vrai bonheur ! C’était un pari un peu compliqué. Les banques n’ont pas voulu nous suivre, on nous a répondu que Pif n’existait plus, que les enfants ne le connaissaient pas, que ce n’était pas un projet viable... Je me suis appuyé sur des professionnels de la presse, un secteur que je ne connaissais pas, mais il se trouve que ces professionnels ont pris peur... C’était après le deuxième confinement. Et je suis parti tout seul dans cette aventure. Pif qui est un journal écolo Enfin, Pif, c’est aussi les fameux gadgets… Pour des raisons évidentes, on ne peut pas proposer les gadgets qu’il y a eu dans le passé. Certains gadgets ont eu des succès extraordinaires, notamment les minuscules petites crevettes que l’on mettait dans l’eau, il y avait un sachet pour les nourrir... Aujourd’hui, ce n’est plus possible ! Parmi mes partenaires, j’ai 30 Millions d’amis et je ne pense pas qu’ils me permettraient de mettre des crevettes vivantes dans Pif ! Nous avons la machine à faire des œufs carrés : à l’époque, c’était du plastique, aujourd’hui il est impossible de mettre du plastique non recyclé dans Pif qui est un journal écolo. Du coup, nous avons fabriqué cette machine à faire des œufs carrés en carton et ça marche très bien... En plus, des dessinateurs ont pu faire un bel Hercule sur les cartons. Pour les figurines, nous allons en faire, évidemment, mais ce sera avec du plastique recyclé. Nous avons de nombreuses idées de gadgets pour le futur, comme des graines magiques. Ce sera vraiment très sympa et cela va passionner nos lecteurs. Propos recueillis par Yannick Urrien. L’ancien ministre Frédéric Lefebvre, qui partage sa vie entre Paris et La Baule, ne fait plus de politique depuis quelques années : il s’est reconverti dans la presse, puisqu’il a relancé le magazine Pif au début de l’année. Une reconversion surprenante dans la presse jeunesse de la part d’un ancien ministre de Nicolas Sarkozy, d’autant plus que Pif appartient toujours au Parti communiste puisqu’il exploite la marque sous la forme d’une licence. Frédéric Lefebvre dans le studio de Kernews

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