Franck Louvrier, maire de La Baule et vice-président de la Région des Pays de la Loire, a évoqué la pression opérationnelle qui pèse sur les pompiers et les SDIS ( Service Départemental d’Incendie et de Secours) : « Les SDIS et tous les centres d’incendie et de secours qu’ils gèrent, comme celui-ci, se retrouvent asphyxiés et parfois menacés de rupture » car « les sapeurs-pompiers subissent de plein fouet cette crise globale de notre système de santé. Par exemple, sur notre territoire, SOS Médecins ne va plus au Croisic… ». Il a poursuivi : « Vous n’avez pas vocation à être de simples taxis rouges ».
Le maire de La Baule est revenu sur la transformation de notre modèle de sécurité civile abordée dans le cadre du projet de loi d’orientation et de programmation du ministère de l’Intérieur (LOPMI) : « Ces transformations sont au nombre de trois. Première transformation : la clarification et le pilotage de vos missions notamment en matière de régulation médicale. Deuxième transformation : le renforcement de la prévention et des moyens capacitaires de lutte. Sera-t-il par exemple sérieusement envisagé un jour la création d’un service national de protection civile ? En plus des moyens techniques, il convient aussi de préserver le maillage territorial de vos 6 154 centres d’incendie et de secours, sachant que plus de 2 500 ont été fermés depuis 20 ans. Troisième transformation : la création de marges de manœuvre financières pour les SDIS. Inchangé depuis 15 ans, ce financement doit évoluer. Il faut ainsi cesser de percevoir les SDIS comme de simples charges, sans prendre en compte la valeur sauvée par leurs interventions : vies humaines, habitations, entreprises, environnement… »
Franck Louvrier a également pointé les incohérences fiscales : « Comme dans d’autres pays, les secteurs économiques bénéficiant de leur action, et en particulier les assureurs, doivent contribuer à leur financement. C’est une réponse qui réduirait la charge pesant sur les collectivités publiques tout en renforçant vos actions de prévention. Il est ensuite urgent de corriger les incohérences de notre législation fiscale ou sociale sur les prélèvements imposés aux SDIS. Entre autres exemples, supprimer le malus écologique sur vos véhicules d’intervention, qui augmente leur prix de près de 50 %, ou vous exempter de la TICPE comme d’autres secteurs qui transportent des marchandises ou des voyageurs. Un dernier point qu’il me faut évoquer, le volontariat, qui est la priorité absolue. Vous le savez plus que d’autres, notre organisation des secours est hybride, basée sur la complémentarité entre professionnels et volontaires, et la solidarité interdépartementale. Nos amis ici présents que je salue de Hombourg en Allemagne ont le même modèle hybride. Cet engagement citoyen remarquable qu’est le volontariat doit être reconnu et récompensé. S’il ne doit pas être rémunéré, il ne doit pas, à l’inverse, coûter à celles et ceux qui s’y consacrent. Car tous nous avons conscience que si notre volontariat s’effondre, c’est tout notre modèle de gestion des crises qui va en pâtir. Déjà, des signes de fragilité apparaissent. Les sapeurs-pompiers volontaires ne se gèrent pas comme des agents de la fonction publique. Ils ne sont pas la variable d’ajustement, ni managériale, ni financière des fonctionnaires. » Enfin, à l’échelon local, Franck Louvrier a confirmé que des volontaires saisonniers seront accueillis dans les logements réalisés en lieu et place du camping municipal.